Encore enrubanné dans ses pansements, Alpharius gravissait les marches menant au temple de la balance. Bien que guérie ses blessures était encore récentes, et sa soigneuse l'avait forcé à poursuivre le traitement encore un moment. D'un naturel passif, le Bélier avait sans bronché accepté la requête de la jeune femme plutôt que de s'opposer à elle.

Le chevalier d'or de la Balance avait changé depuis la disparition de Leona. La jeune femme n'avait pas été particulièrement proche de lui, mais Alpharius la considérait avec respect, et sentait en elle le bien et l'innocence. Il ignorait les raisons de sa disparition, mais en temps de guerre il se passait tant de choses qu'il était difficile de tout savoir. Ce qu'il savait par contre c'était l'identité de la personne nommée pour succéder à Leona. Un jeune homme qui avait participé récemment à la défense du Sanctuaire et en particulier de sa propre maison. Sokaris, un nom parmi tant d'autre qui méritait la gratitude d'Alpharius pour avoir repoussé Coéos pendant que lui-même affrontait Nosgoth et Ephtal au coté du chevalier du Centaure.

Ce n'était pas dans les habitudes du Bélier que d'aller de lui-même vers les autres. Mais exceptionnellement il avait décidé d'aller rendre hommage au son nouveau compagnon Gold Saint avant la réunion qu'Arsiesys ne manquerai pas d'organiser sous peu.

Quand il pénétra dans le temple, la première chose qui frappa Alpharius fût la magnifique fontaine qui ornementait la pièce centrale, détachant presque le regard de son propriétaire assis en tailleurs à proximité. Ce dernier semblait mâchonner quelque chose un instant mais il déglutit rapidement avant de se lever pour saluer son visiteur.

• Tout l'honneur est pour moi.
  
  Je vois que vous n'avez pas mis longtemps à vous habituer à ces lieux.

Alpharius, contrairement à Sokaris, ne tutoyait pas facilement ses pairs. Pour cause, les seuls qu'il tutoyait étaient ceux lui étant particulièrement proches, ou simplement ceux qu'il estimait ne pas mériter sa politesse. Ainsi tutoyait-il Antares et Mercurio par exemple, mais pas pour les même raisons. Sokaris pour sa part était suffisamment respecté par le Bélier pour qu'il daigne lui servir ses formules de politesse.

• Quand j'ai appris votre nomination, je n'ai pu m'empêcher de vouloir vous rendre visite, et ceux malgré les protestations de ma soigneuse.
  
  Je ne pouvais espérer de meilleur remplaçant à Leona. Je n'oublie pas ce que je vous dois pour la défense de ma Maison. A vous comme aux autres…

Que sa soigneuse s'inquiétait un peu trop, Alpharius n'en doutait pas, qu'elle ait des vues sur lui, cela par contre il ne l'imaginait pas. Il n'était pas le genre d'homme à s'attirer les faveurs de la gente féminine. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir un caractère plaisant, mais physiquement il semblait bien qu'il ne respecta pas les critères de sélection des jeunes femmes de son temps. Au moins avait-il l'originalité de ne pas être un jeune éphèbe au torse imberbe et huilé et à la chevelure foisonnante.

Sokaris passa rapidement du coq à l'âne en changeant de sujet de conversation malgré l'effort de transition qu'il tentât de faire. Il semblait bien que dès l'instant où le Bélier avait pénétré dans la demeure de la Balance son camarade n'eût qu'une idée en tête, le combattre. Dans ces conditions, Alpharius, malgré son pacifisme, se voyait mal refusé, il acquiesça simplement de la tête après avoir refusé la collation que lui proposait le Gold Saint.

Il se contenta par ailleurs de se mettre simplement en garde laissant l'honneur du premier assaut à Sokaris, ne serait-ce que pour voir à quoi il devait s'attendre. Le jeune homme se jeta sur lui dans une attaque de mêlée rapide et brutale, mais le Bélier était suffisamment alerte pour voir et contrer une série d'assaut aussi basique. Il enchaina simultanément sa propre dans, esquivant les attaque avec une grâce peu commune de la part d'un géant musculeux de son acabit.

La suite fût moins à son goût, la puissance que dégagea Sokaris à ce moment là surpris suffisamment Alpharius pour le prendre de court et la sphère de glace alla s'écraser contre son thorax, couvrant son corps de givre et gênant ses mouvement. Il en fallait cependant plus pour mettre hors combat un Gold Saint de son niveau.

Sans ciller, ignorant le désagrément des gelure, il chargea vers son adversaire, le saisissant au poignet pour le jeter sur le coté avant de frapper de son genou vers ses côtes. Cependant cette action, somme toute de faible envergure n'était pas son attaque principale, car l'instant qui suivit, quand son regard croisa celui de Sokaris, il fit bouillonner son cosmos et dans un flash la Balance pût entendre résonner dans sa tête ces quelques mots.

Vision of Nightmare.

Bien sur Alpharius n'avait pas utilisé sa technique à plein potentiel, il ne désirait pas tuer son adversaire outre mesure, il ne s'agissait là que d'un entrainement. Aussi limita-il volontairement l'impact cauchemardesque de son attaque pour n'en produire que la puissance minimale à son efficacité. Sokaris risquait bien assez de lui en vouloir pour avoir revécu ou imaginé avoir vécu les scènes les plus horribles de sa psyché.

Citation :

Apparemment l'assaut du Bélier n'avait pas été assez marqué, cela lui apprendrait à retenir ses coups. Il nota quelque part dans son esprit de monter d'un niveau lors de sa prochaine utilisation de la vision du Cauchemar. Non pas qu'il en veuille particulièrement à Sokaris de n'avoir pas été affecté plus que cela par la technique, mais simplement parce qu'il estimait qu'en tant que chevalier d'or, Sokaris méritait maintenant la totalité de son attention.

• Cela va faire 6 ans maintenant que je sers Athéna en tant que Chevalier d'Or. Mais mon ancienneté ne semble pas avoir été suffisante pour prendre l'ascendant sur toi … Peut-être devrais-je montrer un peu plus de motivation ?

Soit, le premier assaut s'était vu donné en faveur de la balance, mais le combat n'était pas encore terminé et le jeune homme le fit bien comprendre et frappant derechef Alpharius. Avec moins d'intensité cependant que la première fois. A tel point que le Gold Saint ne prit même pas la peine de parer ou d'esquiver, se reposant sur son armure pour encaisser le choc de l'impact. Celui-ci fût tout de même suffisant pour le faire reculer d'un pas et pour que son corps soit estourbi un instant. Instant suffisant pour permettre à Sokaris de lancer sa deuxième technique, créant une série de chaines qui le figèrent sur place, s'enroulant autour de ses membres pour l'immobiliser.

Chose qu'il parvint effectivement à faire, du moins dans un premier temps, un temps juste assez long pour pouvoir enchainer une attaque à sa suite. Mais les chaines bloquant le Bélier n'était pour un œil assidu, pas réellement fixée à lui, car une fine couche miroitante le protégeait telle une pellicule défensive, et, quand d'un mouvement de bras, il brisa ses entraves, le bouclier de Crystal se déploya, renvoyant les chaines droit sur son adversaire, sans doute surpris de voir se retourner contre lui ses chaines de la condamnation.

Stellar Mirror !

A peine eut-il libéré ses membres de l'immobilisme imposé par Sokaris, qu'il chargea tête baissée, droit sur le Gold Saint, mettant toute la puissance de sa masse formidable pour décupler sa force d'impact. Loin de la diversion de tout à l'heure, cet assaut ne se destinait qu'à une seule chose, infliger un maximum de dégât.

Citation :

Le cosmos de Sokaris contenu dans ses chaines avait peut-être été contré, mais il semblait être toujours accroché au Bélier, comme une odeur de friture après un repas dans une famille Portugaise. Les maillons se rematérialisèrent autour de lui en un instant, ce qui l'entrava à nouveau, cette fois-ci suffisamment longtemps pour autoriser à Sokaris le luxe de la causette. Bien que vulnérable et pas vraiment en position de discuter, Alpharius prit tout de même sur lui pour répondre.

• Je n'ai pas vraiment connu ton Maître, il a disparu peu de temps après mon arrivée dans le cercle fermé des Gold Saints. Et avant cela mon univers ne se résumé qu'à mon propre maître et aux indicibles personnages qui bataillaient contre moi pour l'armure d'Ariès. Aétios fût plus de mon temps si tu te posais la question, bien qu'il ne soit pas de mes amis proches …

A cela semblait se resumer cette bride de conversation car déjà Alpharius présenta des signe de libération de son entrave, forçant ainsi Sokaris à attaquer. Ce qu'il fit avec une promptitude toute à son honneur. Comme précédemment cette attaque sembla se définir comme de nature glacée, relativement impressionnante à vrai dire. C'était d'autant plus vrai dans la posture d'incapacité d'Alpharius qui ne put que serrer les dents avant de recevoir sur lui l'impact du loup germanique.

Du moins laissa-il l'impression de prendre cette technique de plein fouet car quand la poussière de glace et de débris se dissipa, Sokaris put entrapercevoir son adversaire, certes projeté de plusieurs mètres en arrière et bien amoché, mais surtout protégé encore une fois par un bouclier miroitant semblable à du cristal.

• Tes chaines m'ont certes surprises, mais ne croit pas que mon Crystal Wall soit si facile à traverser. Il n'a certes plus la puissance nécessaire pour recréer le Stellar Mirror, mais il est bien assez pour me protéger encore un peu …

Le mur scintilla encore un instant avant de se dissiper, laissant le Bélier face à la Balance dans un duel de regard volontariste que Sokaris semblait vouloir à tout prix gagner. Alpharius ressentait comme une petite gêne en son for intérieur, comme si l'attaque avait créé un lien entre lui et son camarade de combat, et cela sans son consentement. Il l'ignorât bien rapidement car elle ne semblait pas l'affaiblir outre mesure. Il s'adressa alors à Sokaris

• Par ailleurs tu sembles oublier quelque chose … Tes chaines ne sont pas aussi fragiles !

D'un mouvement de la main, Alpharius fît à son tour réapparaitre les chaines autour des membres de Sokaris. Ce dernier s'en étant sommes toute échappé sans difficulté il y'a quelque instant. Heureusement le Stellar Mirror copiait tout les effets d'une technique, même ceux à retardement.

• Je suis motivé, toi aussi … Mais dans un combat, inciter son adversaire à abandonner plutôt que de le blesser est mon credo. Je vais donc devoir briser ta détermination Sokaris, tu me le pardonneras j'en suis sur …

Alpharius ferma les yeux, faisant bruler son cosmos au fond de son âme, pour finalement la concentrer dans son poing fermé. C'était cette technique qui lui avait permit de remporter la victoire lors de l'épreuve finale pour l'armure d'or du Bélier, et cette attaque il la tenait de son propre maître, Eos de l'autel, assassiné par la terrible Frozia de la Famine.

Une fois chargé de Cosmos à son paroxysme, le poing d'Alpharius fusa droit devant lui dans un jet de lumière éblouissant, et pourtant malgré sa puissance apparente, cette attaque projetait autour d'elle comme une aura apaisante.

COSMIC PACIFICATION !

Quand le flash s'acheva, Alpharius avait quitté sa position et se trouvait dans le dos de Sokaris, le poing toujours tendu devant lui tandis que s'en échappait une fumée blanche, dernier résidus du déchargement de pouvoir du Gold Saint.

Citation :

Pousser à l'abandon était certes une bonne stratégie, mais comme le disait aussi Sokaris cela dépendait grandement du caractère de son adversaire. Contre Frozia par exemple la Cosmic Pacification n'avait pas fait plus d'effet qu'une piqure de moustique, et encore, un moustique atrophié et bourré. Alpharius avait espéré que le contexte amical de cet entrainement accentuerait les effets de sa technique, comme la combattivité des deux adversaires n'était pas à leur paroxysme comme dans un combat à mort. C'était une erreur, car il semblait bien que la Balance déployait plus de rage de vaincre que ne l'avait mesuré Alpharius.

Sokaris complimenta par ailleurs le Bélier, le remerciant de sa visite et de ce combat. Même si en réalité Alpharius n'était pas venu ici dans l'idée de combattre, celle-ci ne lui ayant même pas frôlé l'esprit, il devait avouer que le talent de Sokaris était suffisamment grand pour qu'il désire en connaître les limites. Rien que pour cela il était d'accord pour mettre ses valeurs pacifiste de cotés l'espace d'un combat.

• Je ne suis pas si fort. Du moins ne suis-je pas au-delà de ce que l'on pourrait attendre d'un Chevalier d'Or. Mais si j'étais réellement fort, je ne m'acharnerais pas à échouer dans la moindre des tâches que me confie le Grand Pope …

Le ton d'Alpharius, malgré sa neutralité habituelle, semblait empreint d'un dépit lourd. Il marquait un manque de confiance en soi qui provenait sans aucun doute possible de la série de défaite inadmissible qu'accumulait Alpharius depuis sa nomination en tant que protecteur de la maison du Bélier blanc. Fort heureusement Sokaris ne le laissa pas s'apitoyer sur son sort plus longtemps, car déjà la Balance se remettait en tête de lui filer une correction.

Le sol se givra presque instantanément lorsque le Cosmos de Sokaris explosa, faisant par la même glisser légèrement Alpharius lors de son pas en arrière de reflexe. Il ne tomba pourtant pas, car au même moment les chaines de condamnation se reformèrent encore une fois autour de lui pour l'entraver, et pour couronner le tout, il n'avait plus assez de moyens pour utiliser à nouveau le Crystal Wall. Il n'était pourtant pas dépourvu de ressources.

• Ma volonté est suffisamment forte pour contrer ton attaque je le crains … Tout simplement car elle se mêle à celle d'Ariès...

Sur ces quelques mots, le Bélier ferma les yeux, et une aura dorée brula autour de lui, commençant à effriter ses liens. Au bout de quelques instants les liens se vaporisèrent comme s'il n'avait été que de la terre friable depuis le début. Quand Alpharius rouvrit les yeux, son cosmos explosa, et comme précédemment, un flash de lumière se produisit tandis qu'il s'insinuait dans l'esprit de la Balance pour le plonger dans la souffrance et la peur. Sauf que cette fois-ci il ne s'était pas retenu que Sokaris allait pouvoir tâter de toute une vie de malheur pour se faire une idée de l'étendue de la puissance de la Vision of Nightmare.

Sans laisser le temps à Sokaris de se remettre de cette seconde aussi longue que l'existence, il chargea, comme à son habitude, l'épaule la première, en mettant une bonne part de sa masse dans la "balance" pour la faire pencher au sens propre comme au figuré. Sachant pertinemment que malgré sa libération, les chaines ne tarderais pas à se reformer autour de lui pour le laisser à la merci de son adversaire

Citation :

Semblait-il qu'Alpharius avait dépassé les bornes, mais après tout, dans un combat l'ont ne pouvait faire de demi-mesure. Le style de combat du Bélier se basait sur la démoralisation de l'adversaire, et dans cette optique, il ne pouvait faire autrement que de l'utiliser. Il se rendit compte que son style n'était pas vraiment adapter à un entrainement, ses attaques étant relativement cruelles et néfastes, elle n'avait été créées que dans le but de combattre les forces du mal, et les utiliser contre un allié s'avérait pour le moins désagréable.

Le pire dans tout cela était que bien loin de démotiver Sokaris, ses techniques ne faisaient qu'attiser sa colère, bien loin du résultat escompté. Sentant le Cosmos de la Balance s'intensifier, Alpharius ferma les yeux, tandis que les chaines se refermaient à nouveau sur lui. Il n'avait cure de résister sachant pertinemment que ses efforts serait vain, ainsi il préféra se préparer mentalement à encaisser le choc à suivre

[Alpharius se revoyait enfant dans le camp des Huns Héphtaliques. A l'époque il appartenait à Bléda le Huns, bien qu'en réalité il ne vit que rarement le cousin d'Attila. Il passait beaucoup de temps enchainé avec les autres esclaves de son âge à subir l'éducation des maitres Huns. Il ne comprenait pas vraiment si au bout du compte il y'avait une quelconque leçon à tirer de ces cours, ou s'il ne s'agissait que d'un moyen de mettre en miette leur courage et leur volonté. Ce qu'il savait c'était que jamais il n'avait ployé le genou, ni supplié, ni pleuré comme les autres. Il avait déjà pleuré toutes les larmes de son corps lorsqu'il vit son village et ses parents disparaître dans les flammes de la guerre. Ses tortionnaire n'appréciait par ailleurs pas ce comportement, et nul doute que la seul chose qui retînt ses enseignant de le tuer était le peut intrinsèque de Bleda, réputé pour être impitoyable avec quiconque menaçait ses biens. Il n'empechait qu'Alpharius, couvert de chaines comme aujourd'hui dans un autre contexte, en voyait des vertes et des pas mures. Des supplices comme celui de devoir rester debout sans bouger des journées entières sous peine de coup de fouets à la moindre défaillance. Etre forcé à plonger la tête dans un bassin d'excrément sans vomir, à plusieurs reprise. Tout cela sans parler des brimades physique plus sommaires que lui comme ses camarades de malchance subissait au quotidien. En se remémorant ces expériences, loin de se sentir défaillir, Alpharius puisait de la force dans son souvenir douloureux, se disant qu'à présent ce qu'il subissait été bien moindre, et qu'étant au service d'Athéna il devait se montrer encore plus déterminé que quand il avait 7 ou 8 ans…]

Quand il rouvrit les yeux il était au sol, une douleur lancinante dans le thorax tandis que se dissipait les dernière volutes de givres causées par la morsure lupine de Sokaris. Le bélier se releva avec difficulté pour à nouveau faire face à son opposant.

• Vraiment navré de t'imposer cela. Je n'ai pas d'autre moyen de me battre que celui-ci. Mes techniques ne servent qu'à vaincre mes ennemis et ne sont pas prévues pour être usitées contre mes alliées …

La Cosmo-Energie d'Alpharius ne cessa de croitre durant le temps qu'il passa à parler. Atteignant son paroxysme, à un niveau ou seul un Chevalier d'or pouvait la mener.

• Heureusement je n'aurais plus à te faire revivre ces moments difficiles, mais ma prochaine technique n'en demeure pas moins destructrice …

Alpharius tendit les mains devant lui pour former une coupe. A ce moment là une intense lumière, aussi forte que celle du soleil, engloba toute la salle, éblouissant quiconque aurait le malheur de garde les yeux ouverts. Le Bélier referma ses mains, resserrant ses poings au moment même où il prononçait le nom de sa technique.

Par la Mort d'une Etoile !

La lumière fût tout à coup aspirée vers Sokaris, comme s'il eut été un trou noir s'effondrant sur lui-même. A cet instant Alpharius avait utilisé sa Starlight Extinction, une technique de transfert dimensionnelle capable de plier l'espace temps pour envoyer ses ennemis à des millions d'années lumière de lui. Bien entendu il pouvait en inverser les effets, et il comptait bien le faire si Sokaris ne parvenait pas à se sortir lui-même de la Dimension dans laquelle il l'avait envoyé. Une dimension d'espaces obscurs, remplie d'étoiles mortes et de galaxies à l'agonie.

Alpharius fût soulagé et impressionné à la fois que Sokaris soit parvenu à échapper à sa Starlight Extinction. Il faut dire qu'à ce niveau du combat la moindre technique pouvait être potentiellement mortelle, et par sa défense exemplaire la balance prouvait qu'elle avait le niveau pour échapper à une mort "accidentelle". Par ailleurs cela allait être au tour du bélier d'essuyer les plâtres, car au même instant où il remerciait ses boucliers pour l'avoir sauvé, son Cosmos explosa, au moins aussi puissamment que celui de son adversaire. Sokaris aussi faisait appel au 7ème Sens, et à en juger de ce qu'il avait put voir depuis le début du combat, Alpharius ne doutât pas qu'il s'agisse encore une fois d'une technique de glace.

Son instinct ne fût pas détrompé, car tandis qu'un portail sombre s'ouvrait, la température chuta de manière vertigineuse. Alpharius resta de marbre.

• C'est inutile, même en ayant recours au 7ème sens aucun froid ne peut être suffisamment fort pour traverser une armure d'or. Les dégâts seront minimes.

Il n'eut pas le temps d'en rajouter à son avertissement, car au même moment, une vague cosmique gelé déferla sur lui d'un endroit par-delà le portail, lui rappelant sombrement ce à quoi pouvait ressembler l'Enfer. Ce fût confirmé par le nom de l'attaque, qui selon Sokaris devait être lié au Cocyte.

Un froid glacial s'empara de lui tandis que le flux de Cosmo-Energie le cernait de part en part. Un froid pareil à celui de la mort. Cependant Alpharius ne s'inquiétait pas, il avait confiance en son armure d'or. Son regard se posa sur cette dernière qui résistait tant bien que mal au froid mordant.

Ca y est, nous atteignons le zéro absolu, le seuil pour désactiver les vertus protectrices d'une Gold Cloth. Il est impossible qu'un homme ayant tout juste acquis ses galons de chevalier d'or puisse l'atteindre …

Le regard d'Alpharius s'écarquilla alors, une couche de givre recouvrait petit à petit son armure, jusque là rien d'impressionnant, mais ce givre se transformait en glace, et il commençait à sentir la morsure du gel au travers de sa protection. Impossible se dit-il. Heureusement sa rationalité ne le bloqua pas sur cet à priori, et il réagît suffisamment vite pour éviter de se retrouver congeler en bloc de glace.

Son cosmos s'intensifia, le couvrant d'une douce aura dorée tandis que la glace formait un cercueil autour de lui. Quand l'attaque s'acheva, le Gold Saint d'Ariès était pétrifié dans un épais sarcophage gelé. Laissant à penser que Sokaris avait remporté la victoire. Cependant, le cosmos d'Alpharius continuait de bruler, de plus en plus fort. Et soudain une fissure se forma sur la surface du bloc de glace, puis une autre, et finalement c'est tout le cercueil qui acheva de s'effriter avant de s'effondrer, laissant au milieu des glaçons le Bélier à genou à moitié suffoquant. Il se redressa tant bien que mal.

• Je t'ai sous-estimé, j'en suis désolé. Cela ne se reproduira plus …

Le regard d'Alpharius était dur. Non pas qu'il en veuille le moins du monde à Sokaris, mais la douleur lancinante de son corps le faisait souffrir le martyr. Il ne tiendrait plus bien longtemps, la conclusion de ce combat ne tarderait pas à pointer le bout de son nez.

Il ne doit pas être dans un meilleur état que moi, peut-être que dans ces conditions, la Cosmic Pacification pourra enfin supprimer sa détermination. Mais en même temps si ce n'est pas suffisant je serais à sa merci. Non… Le seul moyen que j'ai est de l'envoyer dans une autre dimension. Même si cela échoue j'aurai le temps de le voir venir pour me défendre et riposter.

Ayant pris sa décision, Alpharius ignora un instant sa douleur pour se lancer à l'assaut de Sokaris, comme à son habitude en se servant de sa masse supérieure pour infliger un maximum de dommage à sa cible. Il profita de l'attaque pour à nouveau s'éveiller au 7ème sens et ainsi faire rayonner la lumière d'une étoile.

Sans pose théâtrale, il se dépêcha de réduire cette étoile éblouissante à l'état de trou noir, pour absorber Sokaris ainsi que ses prétentions à la victoire.

STARLIGHT EXTINCTION !

• Félicitations, tu as combattu de manière admirable je dois l'admettre, je n'étais pas à la hauteur. Je ne pense pas avoir fait d'erreur, c'est donc bien que ton niveau est supérieur.

• Je suis ravi que la maison de la Balance soit en de bonnes mains, si par ailleurs, moi-même ou ceux te précédant devaient faillir à la tâche et laisser passer nos ennemis.

• Je ne suis pas en très grand forme, je te laisse deviner pourquoi … Il va me falloir rentrer dans ma Maison et supporter les hurlements de ma soigneuse. A bientôt sans doute.

Spoiler:

Alors qu'Alpharius fût sur le point de partir, peu enclin à un surcroit de sociabilité malgré son caractère avenant, celui-ci le retînt et d'un signe de la main l'invita à le suivre. Sans dire un mot Alpharius accepta l'invitation. Peu de temps après qu'ils aient atteint tous deux la salle centrale, une jeune femme apparue, et Sokaris lui intima de chercher à manger et à boire pour eux deux.

Contrairement à Sokaris, Alpharius rechigna à retirer sa Cloth pour le moment. Non pas qu'il eut honte de son corps musculeux, mais il ne voulait pas souiller le temple de la balance par un torse nu couvert de blessure et de sueur. L'armure du Bélier, bien qu'endommagée par le froid lui conféré une prestance et un une dignité suffisante pour faire honneur à la sainteté de ce lieu.

Ce fût ce moment que choisit Leodra pour faire irruption. Coïncidence que la servante de Sokaris ait un nom si proche de celui de l'ancienne détentrice de son armure ? Il l'ignorait, et après tout peu lui importait, s'il était réceptif au signes liés à Ariès et Athéna il ne s'abrogeait pas le droit de décrypter les signes envoyés à ses autres camarades. Du moins ne le faisait-il pas de lui-même. Sokaris lui demanda alors de l'aider

Toujours sans un mot, peut-être parce qu'il avait déjà dit tout ce qu'il avait à dire, Alpharius acquiesça d'un hochement de tête à la demande de son nouvel ami, et lui attrapa le bras sans ménagement, lui remettant l'articulation en place sans montrer le moindre signe de sensibilité, simple, brutal, et efficace. La douleur devait être intense sur le moment, mais fort heureusement il ne s'agissait pas de souffrance gratuite puisque celle-ci ne devait durer que quelque instant pour libérer la balance de celle plus lancinante d'une épaule déboitée.

Pour la première fois depuis la fin du combat Alpharius décida de rouvrir la bouche.

• Merci, ami, je ne bois pas d'alcool, mais de l'eau et des fruits me sustenteront parfaitement.

Après s'être assis en tailleur, le Bélier attrapa une grappe de raisins verts, qu'il commença à picorer avec une étonnante subtilité de la part d'un géant tel que lui. Il entrecoupa ses picaillons par quelques gorgées d'eau avant de reposer sa coupe. Il jeta un œil à Léodra

• Comment as-tu rencontré ta servante ? Est-elle avec toi depuis le début ?

Recup' : 1/2

Spoiler:

Ainsi Leodra était déjà présente au sanctuaire, pas d'histoire particulière, pas d'enfance commune. A vrai dire Alpharius ne s'en étonnait pas, la plupart des chevaliers reniaient leur ancienne vie pour servir Athéna, et ceux qui ne le faisaient pas devaient s'arranger pour être discret pour ne pas aller trop ouvertement à l'encontre des principes de base du Sanctuaire.

Une fois ces quelques informations données, Sokaris embraya à grande vitesse sur la question de leurs origines, s'interrogeant sur celle du Bélier, et en profitant pour étaler sa généalogie. A vrai dire il avait plutôt raison, Alpharius avait eu pour apriori de le prendre pour un Germain. En y repensant c'était assez stupide, puisque la Balance n'avait pas le type nordique, mais plutôt méditerranéen. Comme quoi le fait de crier un nom d'ethnie dans une attaque pouvait prêter à confusion. Alpharius n'avait pas ce genre de problème, ses origines était claires et limpides pour quiconque avait jamais foulé le sol de son temple, et sa peau mat couplé à sa pilosité épaisse ne laissait que peu de doute à son sujet.

• Ainsi donc tu es un égyptien émigré en Germanie. J'ai moi-même de nombreux lieux qui me sépare de ma terre natale. Je suis originaire d'Aphélios en Perse. Tu ne dois pas connaître, il s'agissait d'un petit village sans prétentions.
  
  Quand les Huns le détruisirent je fus emmené comme esclave, de là j'ai pérégriné avec la horde de Bleda le Hun, qui finalement m'a vendu à un consul romain lors de l'accord qui a donné la Pannonie aux barbares.

Bien qu'Alpharius n'exprimât aucune émotion dans son discours, plus proche d'un robot que d'un narrateur, il n'empêchait que ce souvenir douloureux le marquait, et son regard s'était clairement rembruni.

• Il mourut peu de temps après et je fus vendu par sa famille à un marchand d'esclave nommé Titus, pour enfin atterrir dans les mains d'Eos, feu le Silver Saint de l'Autel qui m'amena au Sanctuaire.

Alpharius acheva de boire sa coupe d'eau fraiche avant de la poser sans fioriture sur le plateau. Cette conversation avait ravivé plusieurs souvenirs en lui, dont deux des plus difficiles. Son état d'ancien esclave, et la mort d'Eos, qui somme toute ne daté que de quelques mois.

• Tu m'a parlé de ton maître tout à l'heure… Parles-moi de lui, quel genre d'homme était-il ?

Dit moi qui t'as formé je te dirais qui tu es. C'était d'autant plus vrai pour Alpharius qu'il en déduisit que Sokaris devait certainement avoir subit l'Influence d'Anathéma

Regen : 2/2

Ainsi Sokaris avait comme lui voué une sorte de culte à son maître, le considérant à fortiori comme un membre de sa famille. A la différence près où la Balance avait encore son père à cette époque, même si ce dernier était souvent absent, alors qu'Alpharius pour sa par n'avait jamais rien eu d'autre que ses yeux pour pleurer, chose dont il ne profitait même pas par ailleurs. Il répondit à Sokaris après un moment de silence poli.

• Oui j'ai beaucoup aimé mon maître, et comme toi je trouvais en lui le modèle du chevalier parfait. Mais ils ne sont plus à présent … A nous de devenir ces chevaliers parfaits pour servir de modèle à la nouvelle génération.

Et quelle nouvelle génération ? Alpharius avait eut des haut et des bas durant ses rencontre avec les Bronze et les Silver qui sillonnaient le Sanctuaire. Du bon comme du mauvais. Comme ce diable de Mercurio, brute avinée et irrespectueuse qui été sensé servir la constellation du centaure. Une plaie béante dans le cœur du Bélier que son affrontement avec Nosgoth déshonoré par l'attitude du Silver Saint. Heureusement il y'avait Calyps pour rattraper le coup. Jamais Alpharius n'avait vu de personne aussi à même de revêtir une armure sainte. Et pourtant même son souvenir ne lui était pas agréable, car il lui remémorait l'événement d'Alexandrie où il avait failli à sa tâche de chevalier d'Or. Le bélier reparti sur le sujet d'Eos, souvenir tout aussi dur, mais moins récent et de ce fait moins imbuvable que les autres.

• Nous étions plusieurs dizaines à concourir pour l'armure du Bélier, Eos supervisait la majeure partie d'entre nous, mais j'aime à penser que nous avions un lien particulier tout les deux. Il était sévère et juste, et tout ce qu'il faisait, il le faisait pour Athéna et pour le Sanctuaire. Je n'ai jamais vu un homme aussi dévoué.
  
  J'ai appris récemment qu'il avait été déifié par un village des Balkans, sans doute un hameau qu'il avait protégé contre la folie meurtrière de Frozia. Défense qui lui a couté la vie. J'ai presque honte de regretter qu'il se soit trouvé là pour aider ses gens. Mais ces pensées sont impropres à un Gold Saint …

Alpharius acheva sa phrase en déposant la grappe de raisin dépouillée, avant de se lever pour saluer son hôte.

• Je te remercie encore une fois pour ton hospitalité et pour ce combat Sokaris, j'espère que nous aurons bientôt l'occasion de mettre à profit cette expérience commune, mais d'ici là je m'en dois retourner à ma tâche dans la Maison du Bélier Blanc.
  
  A bientôt.