Le volcan de Beta. On peut dire qu'il avait eu raison lorsqu'il avait décrit cet endroit au colosse. Il ne faisait pas bon y vivre et Haldor n'appréciait pas ce paysage. Mais s'il se rendait là, ce n'était pas pour voir un ami. Loin s'en faut. La réunion passée, Haldor avait eu tout loisir de repenser au comportement d'Yzak... Et il n'avait eu aucun doute quant à la personnalité qui était apparue durant ce fameux conseil : Yzak avait une façon de parler très particulière et de nombreux tic de langage. Jormund, entité qu'il appréciait en lui, n'avait pas pointé le bout de son nez, ce qui était bien dommage. Mais si ce n'était que cela... Le manque de respect évident qu'il avait démontré envers la Grande Prêtresse avait un peu de mal à passer. Et s'il l'avait sermonné le jour même, il n'oubliait pas qu'il devait s'imposer en tant que chef. Et le seul vrai protecteur de Syn, c'était évidemment l'Alpha. Yzak allait devoir apprendre à rester à sa place face au colosse, et si la leçon serait difficile à saisir pour cet énergumène, Haldor ne désespérait pas de lui rentrer dans le crane les convictions qui étaient les siennes. Quitte à ce que ce soit à renfort de grosses beignes dans la tronche.

Pénétrant dans cette caverne naturelle, la chaleur sauta à la gorge du géant des glaces. Le lac de lave n'était pas très loin. Mais c'est vers le jeune homme que le regard d'Haldor se braqua d'office. Un sourire de défi apparut sur le visage de l'Alpha alors qu'il s'arrêtait net. S'il se trouvait face à Yzak - et il le saurait rapidement - il n'aurait aucun mal à avoir le combat qu'il désirait. Car s'il y a bien une chose qu'il avait appris le concernant, c'est qu'il aimait fanfaronner. Il allait devoir assumer ses propos et pas sûr qu'il en ait déjà eu l'opportunité dans sa vie.

- Finalement, un simple sermon ne sert à rien avec toi, je le sais. Alors on va régler ça à ma manière... Tu m'as dit avoir parcouru cette terre et avoir vaincu par le passé un mec plutôt balèze. Chiriou non ? Et bien montre moi que tu n'as pas qu'une grande gueule, le Magnifique. Si je dois te laisser en compagnie de la Prêtresse, je dois être sûr que t'as les épaules pour assurer sa protection.

Posant sa main sur la boucle qui rattachait sa cape à son armure, Haldor la dégrafa et la laissa tomber à ses pieds. Plus libre, il aurait tout le loisir de s'expliquer avec Monsieur Je Sais Tout. Connaissant le loustic, nul doute qu'il ne se dégonflerait pas. Pas face à un homme qui le défiait ouvertement. S'il gagnait cette petite rixe, il pourrait allégrement protéger Syn contre tout envahisseur - quoi qu'il lui faille encore trouver la personne qui surveillerait le garde du corps. S'il perdait... Et bien il aurait tout loisir d'y repenser après le combat.

Combattre dans cet endroit ne plaisait cependant pas nécessairement au colosse. Peut-être qu'il serait préférable de sortir. Mais il laissait ce choix à l'entière discrétion d'Yzak. Si ce dernier ne se dégonflait pas, alors il se promettait de ne pas retenir ses coups. S'assurer que les guerriers divins puissent tenir la distance dans un vrai combat faisait parti de ses prérogatives. Ainsi, il ne faisait que respecter sa mission. En quelque sorte. Et si un autre qu'Yzak prenait la place dans ce corps, alors tant pis : il assumerait à sa place les propos de leur "compagnon".

- Alors petit, t'en penses quoi ? Y'a personne cette fois pour assurer tes arrières mon gars. Va falloir te débrouiller comme un grand !

POOOOOOOOOOOOOOOY !

L'instant d'avant, nous étions en train de nous reposer, assis en tailleur et dos contre le mur. C'est ainsi que nous passions nos nuits dans le fond de cette caverne, un lac de lave entre nous et l'entrée. La tête penchée en arrière, la bouche grande ouverte tout en produisant un léger ronflement nasal. Au moins nous étions bien au chaud, voilà bien le seul véritable avantage à l'endroit qui nous avait été confié. Mais ce n'était pas pour autant que nous n'étions pas vigilants, bien entendu. Car à peine l'Alpha fut-il entré dans notre "cache" que nous nous relevions d'un bond, les poings levés au ciel en hurlant notre salutation habituelle. Au taquet, c'était bel et bien le terme approprié ! Enfin, l'esprit était encore un peu embrumé, mais rien qui nous empêche de repérer clairement quel était celui qui venait nous sortir de notre sommeil. Ah ça, c'était l'amour fou entre nous apparemment, pas moyen que l'on se quitte bien longtemps ! La veille, il s'était plus à nous faire un espèce de sermon quant à notre attitude... mais comprenait-il seulement que nous venions de trouver l'amour de notre vie, notre âme sœur, et qu'il n'était donc pas convenable d'imaginer que nous ne faisions pas tout pour montrer à la Grande Prêtresse à quel point nos sentiments étaient forts ! Enfin, le dragon tricéphale ne devait sans doute pas avoir connu l'amour bien souvent...

Laissant tomber sa cape, il ne laissa de toute façon pas grand doute sur ses intentions. L'attitude de celui qui souhaite rosser un petit chien qui a pissé là où il ne fallait pas hein ? Sans nous démonter et en affichant même plutôt un grand sourire, nous nous mettions en garde, la main gauche ouverte devant nous, la paume vers le sol, tandis que le bras droit orné de la tête d'étalon était armé, poing serré et prêt à frapper. Notre cosmos se révélait, provoquant même quelques réactions à la surface du lac, comme si cette force l'excitait. L'endroit, finalement, était assez bien choisi...

Tu veux venger ton cousin, c'est ça hein ? Tsé, il l'avait quand même bien cherché... Et m'pourrir mon coup juste pour ça, c'pas cool d'ta part... M'enfin, j'vais t'montrer qu'j'suis parfait pour l'amour de ma vie, et j'te laisserai pas t'mettre entre elle et moi tsé ! C'est quand tu veux...

L'on dit souvent que le propre des fous est de ne pas connaître la peur, ni même de se rendre compte qu'ils le sont. Nous ne savions pas si notre état pouvait être taxé de folie, mais nulle frayeur ne nous habitait. Plutôt un franc enthousiasme, une fièvre grisante... Une ébullition !

Décidément, il ne comprenait vraiment rien. Son cousin... Il avait quand même du mal à capter que tout ceci n'était que le fruit de son imagination. Mais qu'à cela ne tienne, les fous n'étaient pas exemptés de subir une punition, même s'ils n'étaient pas maître de ce qu'ils pouvaient dire. Et le châtiment qu'il méritait serait exemplaire. Du moins, c'était dans l'idée. Mais à voir le comportement actuel d'Yzak, nul doute qu'il se sentait lui aussi prêt. Pas pour les mêmes raisons que le colosse, évidemment, puisque lui semblait vouloir se battre pour l'amour. Avec un grand A apparemment. Mais qu'à cela ne tienne, ce n'était pas ce genre de considération qui empêcherait Haldor de rosser ce chiot.

Et alors que le cosmos d'Yzak se répandait dans la place, le colosse en fit de même. Peu à peu, la température chutait. Ce qui était étrange alors qu'ils se trouvaient entourés de lave. Le vent semblait se lever et envelopper l'argenté de son manteau protecteur. Le vent du Nord allait souffler dans cette cavité naturelle et celui qui en ferait les frais se trouvait face à lui. Pouvoir manipuler son cosmos pour en faire une arme redoutable, telle était la véritable capacité du colosse. Mais ce n'était pas tout.

- L'amour hein ? On va voir si tu tiens le même discours après ce combat. Odin Revival !

Alors que précédemment, on ne sentait qu'une douce caresse, le vent se fit d'un coup plus fort. Plus redoutable. Le souffle d'Odin allait opérer ici même et d'ici la fin de ce combat, il n'était pas dit que la lave puisse faire fondre la glace qu'il lâcherait en ce lieu. Levant le bras droit, ouvrant son poing qu'il maintenait serré depuis quelques minutes maintenant, il libéra cette véritable tempête mais ne cherchait à cibler que son adversaire. Si la glace prenait, alors nul doute qu'il serait capable de frapper plus fort encore lors de sa prochaine offensive. Car le but avoué de la technique était simple : piéger son adversaire dans une sorte d'étau éternel. Mais la lave présente en ce lieu risquait encore de compliquer sa stratégie. C'est pourquoi il devait aussi agir sur un tout autre plan.

Alors que la tempête poursuivait son œuvre, le colosse se projeta en se servant de toute sa puissance. Ses poings s'étaient refermés l'un sur l'autre, haut au dessus de sa tête, et il abattait déjà cette terrible masse en direction d'Yzak, avec comme seul objectif de l'écraser au sol. Purement. Simplement. Et tandis qu'il criait le nom de cette technique, le cosmos du colosse prit la forme du terrible marteau de Thor.

- Par Mjöllnir !

Haldor jetait un froid... Au sens propre du terme bien entendu ! Non pas que ça nous gêne réellement cela dit. Même si nous vivions dans un volcan, nous restions ases parmi les ases, maîtrisant du coup nous aussi la glace. Mais il n'était pas encore temps de lui briser ses espoirs. Autant le laisser croire un peu encore que cela allait réellement nous gêner. De toute manière, nous n'étions pas réellement du genre à nous défiler et à jouer à la danseuse devant les attaques adverses. Les coups, on savait les prendre, encaisser, on avait l'habitude, oh ça oui. Nous subissions donc son coup de froid tout en attendant qu'il approche, nous préparant à la contre-attaque. Car cela ne faisait pas un pli, Haldor était typiquement le genre d'adversaire qui se jetait dans la mêlée sans réfléchir ou presque. Nous connaissions bien ce genre de guerrier pour être capables d'adopter souvent un point de vue similaire. Lorsque c'était Yzak qui menait la danse du moins... Or, chose qu'Haldor ne pouvait pas savoir, ce n'était plus le cas. Subtilement, un autre parmi nous avait décidé qu'il était le plus apte à prendre les choses en main pour le début de cet affrontement. Osvald... Malin et perfide, il pourrait nous être utile, sans doute, même si la fougue d'Yzak aurait peut-être été préférable. Toujours est-il que pour le coup nous réfléchissions avec vivacité quant à la stratégie à adopter. Attendre qu'il vienne à nous, oui, par dessus ce lac de lave...

Notre cosmos s'intensifiait derechef, faisant revenir la température à la normale en cette fournaise. Et pendant ce temps, le dragon tricéphale s'était comme convenu jeté à notre rencontre, les poings serrés ensemble au dessus de sa tête. La suite, si nous le laissions faire, était évidente ! Mais ce n'était, malheureusement pour lui, pas dans notre intention de le laisser mener son offensive à bien... Notre poing droit s'ouvrait, et dans le même geste des griffes de cosmos vinrent garnirent nos doigts. Haldor n'aurait pas l'occasion de nous retomber dessus de tout son poids comme il entendait bien le faire ! Lorsque l'Alpha en pleine chute n'était plus qu'à un mètre à peine, nous donnions un coup à l'horizontale avec vitesse et vigueur. Le poids faible des attaques aériennes était qu'il se trouvait toujours difficile d'esquiver... Mais s'il ne faisait pas et tentait de poursuivre sa chute et de nous frapper tout simplement, il se ferait découper en lamelles par notre attaque. Enfin, nous ne l'avions jamais testée sur un homme équipé d'une armure divine, mais même un glacier ne pouvait y résister, alors... Oui, qu'il esquive ou non, au moins ne parviendrait-il pas à nous frapper comme il le voulait !

Fufufufufufu ! Allons, venez cher ami ! Retentez votre chance, c'est toujours un plaisir que de vous recevoir !

Ah, le rire si particulier d'Osvald... Même à nous, il ne nous laissait qu'une drôle d'impression. Ce faisant nous adressions à Haldor un mouvement de l'index l'invitant à approcher. Provocation inutile, même sans cela il y aurait sans doute répondu... Mais au moins pouvait-il voir que son premier assaut ne nous avait nullement impressionné.

Alors qu'il allait cogner, cette force l'empoigna pour le repousser plus loin. Et dans les airs, il était difficile d'éviter un coup pareil. Il ne pouvait qu'en limiter l'impact. Se servant de ce marteau divin comme d'une protection sommaire, Haldor était parvenu à repousser une partie de ce contre sans toutefois parvenir à en canaliser la totalité. Se réceptionnant sur ses jambes, évitant ainsi de sombrer dans ce lac de lave, Haldor se redressa complétement. Ses blessures étaient minimes et ce n'était pas cela qui l'empêcherait de poursuivre. Cet homme n'était plus Yzak. Mais il n'était aucun de ceux qu'il avait déjà rencontré. Combien donc étaient-ils à l'intérieur...

Quoi qu'il en soit, il ne serait pas déçu. Car il allait la retenter sa chance. Et il ne lésinerait pas sur les moyens à déployer pour abattre son adversaire du jour. Malgré son assurance, même s'il était parvenu à repousser le géant, Yzak - ou du moins cet individu, quelque soit son nom - restait prit dans cette gangue de glace, à la merci des prochains coups du colosse. Et ce dernier n'allait pas hésiter une seule seconde. Retenir ses coups n'étant pas dans sa nature. Un halo lumineux enveloppait déjà le corps de l'Alpha, soignant ses plaies les plus sommaires, revigorant l'élu d'Odin.

Puisque son assaut au corps à corps avait été si facilement repoussé, il allait s'octroyer un petit répit. Levant l'index droit en direction d'Yzak, une sphère blanche fit son apparition à l'extrémité de son membre. L'épée du dieu Odin restait l'une des armes les plus puissantes qu'il avait a disposition. Une épée qui prenait cette forme si étrange lorsqu'il lançait l'attaque. Wÿrd lui-même n'était pas parvenu à canaliser ce pouvoir. Et aujourd'hui encore, l'Alpha jugerait son frère d'arme en portant cette terrible attaque.

- Odin Sword !

Le rayon d'énergie qui quitta l'index d'Haldor percuta le sol sous les pieds du Beta. Alors qu'un cercle lumineux apparaissait à l'endroit exact du choc, les rochers explosèrent tout autour de lui. Le cosmos dégagé n'avait que pour but de projeter dans les airs celui qu'il ciblait. Emportant alors les monceaux de rochers qui châtieraient l'impudent. Bien sûr, cela libérerait Yzak de son entrave précédente. Mais ce n'était rien. Car le principal n'était-il pas d'atteindre sa proie ?

- Et celle là, tu l'as bien reçu ?

Citation :

Le coup physique est compris dans l'attaque cosmique, symbolisé par les rochers qui sont censés entailler ton corps

Nous ne faisions rien pour éviter la frappe suivante du colosse. Son blizzard nous avait sans doute plus affecté que nous ne l'aurions pensé, mais même sans ça il est fort probable que nous n'ayons pas non plus esquissé le moindre geste. Nous étions désireux de voir ce que celui que l'on décrivait comme le plus puissant guerrier d'Odin avait réellement dans le ventre. La réponse était exactement celle qu'il attendait : un gros morceau ! Le sol sous nos pieds explosait, nous projetant tout comme de nombreuses parts de roches. C'était gênant tout de même... C'est que cet endroit, on l'aimait bien pour roupiller, du coup l'on devrait trouver une autre place pour poser notre séant à l'avenir. Dommage mais bon, il n'y avait pas le choix de toute façon, il faudrait bien faire avec. Projeté donc, blessé par cet assaut, nous devions de plus composer avec les morceaux de rochers qui nous martelaient et nous écorchaient. Mais ils avaient cependant une utilité également : nous permettre de les utiliser pour prendre brièvement appui et nous pousser dans la bonne direction. Ainsi, nous ne perdions pas de vue notre cible vers laquelle nous nous ruâmes après avoir utilisé quelques petits sauts rapides entre et sur les rochers.

Notre main gauche était déjà prête, parée à son tour des griffes de cosmos que nous venions déjà d'utiliser. Notre frappe suivit alors, moins puissante que la première forcément, la position dans laquelle nous nous trouvions n'étant pas optimale pour porter notre coup. Mais au moins nous étions persuadés de lui infliger quelques blessures, ayant parfaitement connaissance que cette attaque ne ratait jamais sa cible. Cela fait, nous atterrissions dans son dos. Nous prenions alors une profonde inspiration, légèrement bruyante au moment de l'expiration. L'air ingéré, filtré cosmiquement, allait nous faire le plus grand bien !

Ouais, c'était plutôt pas mal pour un échauff'ment tsé ! J'crois qu'on peut tout doucement passer aux choses sérieuses, histoire qu'on s'marre un poil. 'fin là c'est bien tsé, au moins on risque pas l'claquage maint'nant, on est bien chauds du coup on va pouvoir commencer ! Yaaaaaah, j'pète la forme moi !

Terminant notre phrase, nous nous frottions le nez du sommet du poing droit. Nous ne faisions que peu de cas des blessures déjà récoltées. Il était sûr qu'Haldor frappait fort, très fort, et ça ne faisait que nous donner plus d'envies encore d'en découdre. Ce qu'il désirait maintenant, c'était lui faire mal, très mal, et là l'on ne trouverait plus comblé que lui. Il faut peu, peu pour être heureux...

Tiens, il était revenu lui ? Yzak, le seul et l'unique, monsieur Le Magnifique. Et avec ce retour, le comportement si particulier du lascar, plein d'assurance, prêt à en découdre. Il appelait cela un "échauffement". Curieuse interprétation mais qu'à cela ne tienne, ça ne durerait pas. Car cette fois, il risquait de ne pas être déçu par ce que lui prévoyait l'Alpha. Toujours habillé de ses griffes de cosmos, Yzak réitérait la même attaque, profitant des rochers présents dans les airs pour se rapprocher de sa cible. Mais cette fois, Haldor n'était pas disposé à encaisser sans réagir. Car dans cette position, il était évidemment plus difficile d'esquiver une attaque. Armant son poing pour cogner fort, il attendit le moment propice. Et il savait déjà quand frapper pour ne pas louper sa cible.

Yzak fut sur lui en moins de temps qu'il faut pour dire "ouf", entaillant le corps du géant à l’aide de son attaque spéciale. Mais il n'en fallait pas plus pour que l’Alpha libère sa propre attaque. Son bras partit aussi rapidement qu'une balle, dans l'unique espoir de percuter la mâchoire d'Yzak. Étant donné la proximité des deux hommes, nul doute qu'il encaisserait forcément l'attaque du colosse. Restait à savoir s'il serait capable d'y résister étant donné la puissance dégagée.

Le corps du chevalier vola plusieurs mètres plus loin mais paradoxalement, le jeune homme semblait encore en état de combattre. Cet état de fait fit sourire Haldor. Beta était d'une résistance hors du commun et nombre de chevaliers seraient tombés inanimés au sol. La leçon pouvait donc encore durer, pour son plus grand plaisir. Sans relâcher la pression qu'il imposait à son adversaire, il libéra sa nouvelle technique. Son cosmos semblait se concentrer dans ses bras. Les mouvements qu'il effectuait étaient nets et formaient peu à peu une forme caractéristique. Deux sphères d'énergies pures apparurent alors au niveau de ses poings. Fáfnir, le dragon à deux têtes, apparut dans son dos, menaçant, prêt à fondre sur le malheureux Beta.

- Maintenant que t'es bien chaud, on va pouvoir passer aux choses sérieuses. C'est bien... J'avais peur de m'emmerder. Dragon Bravest Blizzard !

Un hurlement sinistre se fit entendre dans cette cavité et le dragon s'envola pour prendre en chasse Yzak. Les rayon d'énergie quittèrent les membres du colosse. L'impact risquait d'être terrible. Et le souffle ne laisserait quoi qu'il arrive pas indemne celui qui possédait tant de personnalité.

Quelle droite... De quoi nous chambouler le crâne plus que de coutume... Tant et si bien que cela réveilla Havard de son long sommeil. Cela devait faire quelque chose comme un an ou deux qu'il ne s'était plus donné la peine d'intervenir et de nous mener. Haldor aurait-il le temps de voir que notre regard changea alors qu'il se préparait à nous frapper à nouveau ? L'empreinte de notre corps était encore présente dans la paroi que deux orbes lumineuses allèrent s'y fracasser, la faisant disparaître aussitôt. Le fracas agrandirait aussi notre lac, lui donnant plus d'espace dans lequel se glisser. Heureusement que nous étions parvenus à éviter cela, sans quoi nous ne serions plus qu'une espèce de compote informe, sanguinolente et écœurante. Mais nous étions rapide quand il s'agissait de sauver notre propre peau... Un bond puissant, au cours duquel nous nous étions accrochés à la roche le temps que la tempête ne se calme... Après quoi nous nous laissions retomber dans un salto sur nos jambes. Légèrement accroupi, nous nous relevions. Bien droit, notre tête se relevait pour que nous puissions fixer notre bourreau. Une colère sourde s'exprime en ces yeux tandis que notre poing va essuyer le sang qui coule de notre lèvre pour aller maculer notre menton.

Ainsi tu viens en ma demeure pour tenter de la détruire et par là même me faire payer un pseudo affront. Es-tu donc juge ou guerrier ? Je suppose que pour toi, cela ne fait aucune différence. Tu es de ceux qui prennent, sans se poser de questions... Si tu aimes prendre, alors moi je vais te donner... Sois heureux de recevoir... MA JUSTICE !

Tout en parlant nous nous avancions à pas lents, notre cosmos s'élevant peu à peu. Dans des proportions sans doute trop élevées... Le lac lui-même n'appréciait que modérément, bouillonnant plus que jamais. Puis, en un instant, nous ne nous trouvions plus là à marcher à quelques mètres de lui, mais bien plus proches. Juste devant lui, à portée de notre poing... Notre main droite s'était enflammée sous le coup de notre colère, et allait maintenant requérir que justice soit faite, et que le dragon tricéphale paye pour ce qu'il était venu nous infliger ! C'est un uppercut qui part alors dans une vitesse ahurissante. Il n'y avait là aucune considération quant à la suite du combat. Pas de gestion d'affrontement ici, juste le plus pur désir de lui faire mal, de lui faire payer ! Œil pour œil, dent pour dent, il n'y avait aucune maxime qui plaise plus à Havard que celle-là...

Sans pouvoir réagir, l'uppercut cueillit Haldor en plein visage, créant même l'exploit de le faire reculer et vaciller. Quelle puissance redoutable. Le guerrier de Beta n'avait rien à envier à ceux que l'Alpha avait déjà affrontés par le passé. Et son trouble de la personnalité semblait lui donner cette force qui lui manquait dans les combats. A chaque fois qu'il frappait, à chaque fois qu'il touchait son adversaire, une nouvelle entité réapparaissait pour montrer la détermination qui était la sienne. Et tandis qu'il posait genou à terre suite à cette volée magistrale, le géant se perdit dans ses pensées. Sa mémoire s'imposant à lui dans cette situation particulière.

Cinq heures durant, il avait subi les insultes et les coups de ces maudits soldats romains, enchaîné comme une bête, sans possibilité de répliquer. Voilà la récompense qu'il recevait pour avoir désobéi au Général. Son propre mentor. Voilà ce qu'on lui réservait s'il ne se soumettait pas à cet enseignement particulier. Mais il attendait, subissant les coups et les insultes sans broncher. Seul son regard trahissait cette haine qu'il portait à ceux assez lâches pour le cogner dans une telle position. Mais il savait que son heure viendrait. Le Général souhaitait endurcir son élève. Le rendre plus dur encore qu'il ne l'était. Et telle était sa méthode.

Enfin, alors que le général s'approchait de son apprenti, clé en main, Haldor sut que son heure était enfin venue. Enfin, il allait faire payer ces maudits soldats. Frapper son maître était aussi inutile que dérisoire. Il devait marquer le coup. Et cela passait nécessairement par la correction de ces petites frappes se croyant intouchables. Il comptait bien leur faire payer la volée qu'il avait prise. Se massant d'abord douloureusement les poignets, il fit craquer ses cervicales alors qu'il voyait au fond de la cour les quatre soldats qui l'avaient rossés. Sans un regard vers le Général, il se dirigeait déjà vers eux. Il ne fallut pas longtemps au petit groupe pour apercevoir le colosse. Déjà plus grand qu'eux alors qu'il était plus jeune, cela n'aidait évidemment pas à l'intégration. Le bâtard du Nord qu'on l'appelait. Et bien aujourd'hui, ils comprendraient pourquoi on l'avait amené en ce lieu.

- Venez maintenant ! Montrez moi que vous savez aussi taper une personne qui n'est pas attachée. Bande de petites danseuses de merde !

Référence évidente aux "jupes" que les soldats portaient. Accessoire féminin dont Haldor se moquait sans cesse. Mais cette fois, il ne ferait pas que parler. Et puisqu'il les insultait ouvertement, inutile de dire qu'ils n'avaient pas le choix. Le camp Romain n'était pas bien grand et déjà la foule s'amassait, regardant et tenant secrètement des paris pour savoir qui s'en sortirait vainqueur. Mais Haldor n'en avait cure. Dans son regard, seule la volonté de rendre coups pour coups ce qu’il avait subi apparaissait. Et avec ça, un petit bonus évidemment, pour la route. L'erreur que fit le premier, c'est de charger seul. Quel fou oserait charger un homme en solitaire alors qu'il pouvait se faire aider par trois compagnons ? Il n'eut de toute façon pas le temps de regretter son geste. Car en l'espace de quelques secondes, il fut balayé comme un vulgaire moucheron, projeté au sol par la puissance du jeune Haldor. Et dans son dos, le Général observait. Le premier était déjà out. Il faut dire que la force du colosse n'était pas comparable à ces vulgaires soldats. Et que lui, il utilisait son cosmos dans ses frappes. Eux en étaient dépourvus. Un combat inéquitable mais lorsqu'ils l'avaient cognés à quatre, y avait-il eu combat loyal ? Aucune raison d'être clément dans ce cas.

Les trois autres hésitèrent mais chargèrent eux aussi. De concert cette fois. Et c'est avec ce sourire sadique, celui d'un homme qui sait qu'il a déjà gagné, qu'il libéra son plein potentiel. Désormais, ce n'était plus ses coups qui étaient plus forts, mais sa vitesse qui était aussi incomparable. L'aura qui se dégageait de lui pouvait donner l’impression aux jeunes gens d'affronter un véritable démon. Et au final, ion s'en rapprochait. Mais le corps d'Haldor n'était plus qu'un réceptacle de sa colère. Et chaque coup porté brisait les maigres défenses de ces imbéciles. Au final, ils furent tous vaincus. Mais c'est ce jour qu'il comprit que la colère pouvait être un terrible excitant.

Alors qu'il revenait à lui, Haldor se releva. Comme à cette époque, l'aura qui se dégageait de lui était pleine de colère. Mais comparé à sa prime jeunesse, il était désormais capable de la contrôler. Il ne laisserait aucune chance à cet homme de réchapper à la colère du Juste. Aussi fort soit-il. Il parlait de Justice ? De sa justice ? Mais un juge incapable d'appliquer sa sentence ne valait rien. Il allait lui montrer comment on faisait pour vraiment cogner. A mesure que son aura grandissait, le lac de lave entrait de plus en plus en ébullition. Et alors le géant fit son apparition, apparaissant au milieu du lac de lave, présence titanesque, ancienne créature appartenant à la race des Géant de glaces. Le plus fort d'entre eux pour ne rien cacher. Et la lave semblait comme s'écarter devant cette présence sortie d'un des neuf mondes de légende.

- Ta justice ? Pas vu... Par contre, je te présente Hrungnir ! Lui, il risque de te faire passer l'envie de parader !

Alors même qu'il concentrait son propre cosmos dans ses membres, le géant abaissa son bras, libérant sa terrible attaque. Une attaque si redoutable qu'on ne pouvait espérer s'en échapper complétement, même avec la meilleure défense du monde. Le plus puissant des géants de glace frappait et ce n'était jamais pour épargner ses cibles. Mais ce n'était rien. Car alors même qu'il se retirait, Haldor frappa d'un coup unique le sol à ses pieds. Une fissure se dessinait et se propageait, formant une sorte de cercle imparfait. Plantant ses mains dans l'une des ouvertures, il puisa dans ses réserves pour sortir l'énorme rocher de cette fissure. D'une taille impressionnante, le colosse la brandissait à bout de bras. Et alors qu'il beuglait, il envoya la charge sur son adversaire.

- DANS TA GUUUUUUUUUUUUUUUEULE !!!!!!!!!!!

Belle frappe. La meilleure preuve était qu'il fallut un certain temps pour que le colosse qui nous faisait face se reprenne. Pourtant, nous n'étions pas parvenus à le mettre à terre, mais il ne pourrait pas ignorer la brûlure de cette attaque bien longtemps sans doute... Si à présent il tentait de préserver les apparences et de garder contenance, demain matin ça allait piquer... Un brasier pareil ne pouvait pas être ignoré bien longtemps. Ce n'était pas vraiment suffisant comparativement à nos espérances cependant, mais nous n'allions certainement pas nous arrêter là, il fallait poursuivre et lui prouver pour de bon de quel bois nous nous chauffions. Mais nous avions trop attendu... Nous aurions dû saisir notre chance plus rapidement, en profiter de son petit moment de brouillard pour enchaîner... Maintenant qu'une masse énorme sortait du lac de lave, c'était trop tard...

POOOOOOY ! Salut toi, bienv'nue chez moi ! Hé, Haldor, c't'encore un cousin à toi ? Fallait m'dire que tu t'pointais avec ta famille tsé, j'aurais fait un peu d'ménage ! Alors mon gros bonhomme, comment ça-

Fracas, douleur, destruction... Nous n'avions pas eu le temps de terminer notre question qu'un bras énorme nous tombait dessus. Par réflexe plus qu'autre chose, nous avions utilisé la technique de soin que nous avions apprise lorsque nous étudiâmes le cosmos auprès de notre maître à Jamir. Sans doute ce qui venait de nous sauver la mise... Les dégâts étaient très lourds néanmoins. Disparaissant sous le bras du géant, nous réapparûmes lorsque nous nous étions redressé, soulevant le poids de nos deux bras. D'une secousse de cosmos nous nous en débarrassions en y donnant une grosse impulsion. C'était une réaction d'urgence, un rocher imposant filant vers nous... D'un bond, nous appuyâmes nos deux jambes contre le roc pour le repousser en direction du géant... Le dévier était la meilleure chose à faire, l'encaisser n'était pas tout à fait intelligent dans notre état...

Retombant sur nos pieds, nous tentions de reprendre notre souffle. De la glace sortait de nos blessures - le fruit de notre soin - et se transformait en eau l'instant d'après, les plaies un tantinet résorbées. Notre armure avait bien souffert également... Quelques fissures, et puis surtout une ou deux des lames présentes sur notre bras droit s'étaient brisées.

Et bein c'est malin... R'garde c'que t'as fait ! Tsé, j'vois pas trop l'utilité de flinguer les godrobes de tes troupes... Il est beau l'chef militaire... Bon bein, m'restera plus qu'à sortir mon marteau et mon burin pour réparer ça ! Heureus'ment qu'mon vieux maître m'y a formé tsé, sinon on s'rait bien dans la merde là ! 'fin bon... On a un combat à terminer d'abord, nan ?

Et oui, malgré notre état, nous ne renoncions pas. Nous concentrâmes notre cosmo-énergie, effectuant quelques mouvements des bras pour l'intensifier comme il était coutume de le faire chez les chevaliers. La glace venait prendre place sur notre bras droit, annonçant la couleur. Nous allions montrer à Haldor que cet élément était également dans notre éventail de possibilités, à nous aussi. Tendant soudainement les bras droit devant nous, nous lancions un déferlement glacial. Cette arcane était capable d'enfermer les plus faibles dans un cercueil de glace au cœur duquel ils n'avaient plus qu'à attendre la mort. Nous n'attentions certes pas d'aussi bons résultats avec lui, mais si au moins nous parvenions à le gêner, ce serait toujours ça de pris... De quoi nous laisser souffler un petit peu, peut-être...

La glace commençait à prendre Haldor au piège, démontrant une fois encore que Yzak était capable de bien des prouesses. D'abord le feu, maintenant la glace. Il était rare pour un chevalier, quel qu'il soit, de pouvoir manipuler deux éléments de la sorte. Sans doute une capacité qu'il avait développé avec les années, une capacité qui lui collait bien lui qui était le gardien de ce volcan. Mais Haldor souhaitait résister. Et si le froid ne lui faisait que peu de chose, il subissait encore les effets de l'attaque précédente. De sacrés coups, voilà ce qu'il avait encaissé dans la tronche et si son armure semblait à peu près intact, ce n'était pas le cas du corps du colosse. Mais ce combat n'était pas encore terminé et il se devait de le parachever. La leçon ne pourrait être terminée que lorsque Yzak comprendrait qu'il ne fait pas bon de mettre en rogne l'Alpha.

Tant bien que mal, il parvint à se soustraire de cette gangue de glace, bien que cela ne soit pas sans dommage. Yzak était de retour dans ce corps et c'était pour le mieux. Car c'était à lui qu'il devait donner une leçon. Une vraie leçon, de celle que l'on oublie pas facilement. Il était inutile de courir désormais. Ils étaient tout deux dans un sale état mais ce n'était pas ce qui le motivait à prendre son temps. Le coup qu'il souhaitait lui porter, il devait être effectué à bout portant. Comme une réplique à ce qu'il avait encaissé précédemment.

C'est alors qu'il percuta sur les mots que son homologue venait d'employer. Son maître lui avait enseigné l'art délicat de la réparation des armures ? Si cette information était réelle, alors il avait là une véritable pépite. Il devait donc retenir un peu son coup.

- Ouais, on a un combat à finir. Mais après ça, tu vas m'en dire plus sur cette histoire de réparation d'armure. Si c'est encore un de tes mensonges, tu vas le sentir passer mon gars.

Il était désormais face à lui. Le dominant de toute sa hauteur, Haldor prit tout son temps. Il armait déjà son poing, sans fioriture comparé à ce que lui avait fait Yzak par le passé. Pas de feu, pas de glace. Juste la force à l'état pure. Une attaque qui serait aussi redoutable que possible. Un large sourire apparut sur son visage alors que le vent s'engouffrait dans la cavité rocheuse. Un vent froid, qui balayait les morceaux de glace installés précédemment par la prison du Beta. Et il abattit son poing sans préavis. En direction de l'estomac de son adversaire.

Mensonges ? Moi, des mensonges ?

Tout ce que nous eûmes le temps de dire avant de nous plier en deux sous l'impact du poing d'Haldor. Un bon crachat rougeâtre en profita également pour se faire la malle entre nos lèvres. Nous nous laissions alors tomber à genoux, notre vue se faisant trouble. Nous étions vaincu, c'était un fait. Plus de douleur ressentie même, alors que nous étions si proche de l'inconscience. Celui-là n'était pas chef militaire des guerriers divins pour rien, et son gabarit se justifiait pleinement dans ses frappes écrasantes. C'est alors que les derniers mots de l'Alpha nous revinrent. Il s'amusait à nous traiter de menteur ! Mais pour qui il se prenait à la fin ? Une colère sourde nous battait dans les tempes, nous faisait reprendre une certaine consistance. Notre cosmos quant à lui s'élevait drastiquement... Peu à peu, nous nous redressions sur nos jambes, nos bras se nimbant de cosmo-énergie. Puis notre bras gauche se couvra de glace, le droit de flammes alors qu'un cri était sur le point de s'échapper de notre gorge. Finalement, lorsqu'il se fraya un chemin vers l'extérieur, ce fut un hurlement conquérant... Notre cosmos se faisant si dense qu'un cheval à huit pattes chimérique et éthéré se traçait derrière nous...

Puis, sans autre avertissement, nos deux bras se tendaient vers l'avant, déclenchant toute la puissance de ce dernier assaut, de ce sursaut ultime de vitalité. Glace et feu se mêlèrent et s'annulèrent l'un l'autre, ne laissant plus qu'une intense vague d'énergie déferlant en direction du lézard tricéphale. Mais nous ne purent même pas réaliser si notre frappe avait donné quoi que ce soit. Les blessures et l'épuisement auraient raison de nous avant cela... Nous retombâmes mollement, face la première contre le sol, notre casque se détachant de notre crâne pour aller ricocher non loin de nous... Dernière pensée construite que nous pûmes avoir alors...

Citation :

Merci pour le combat rapide copain, c'était cool tsé

Il donnait son maximum dans ce combat et on ne pouvait le lui reprocher. Malheureusement pour lui, le Beta était tombé sur plus fort. Et tandis que cette vague d'énergie se jetait sur lui, Haldor libéra lui aussi une autre onde afin de contrer l'attaque. D'un simple revers de la main, il projeta à l'encontre de cette attaque un terrible souffle glacial. Bores ne tomberait pas aujourd'hui, c'était écrit. Et là où Yzak avait fait apparaître un cheval à huit pattes, avatar de son étoile, le colosse préférait faire confiance à sa propre représentation, Fafnir, dragon bicéphale. La rencontre entre les deux créatures fut brève et les forces s'annulèrent. Ainsi se terminait le combat entre Alpha et Beta. Mais surtout, ainsi se terminait la leçon que Haldor voulait donner à Yzak. Car s'il y a bien une chose que ce gamin devait comprendre, c'est qu'on ne défiait pas l'autorité du colosse, encore moins en pleine réunion.

Se rapprochant de lui, il ramassa le casque d'Yzak qui avait roulé non loin et le posa près du corps semi inconscient du guerrier divin. Il s'était bien battu mais ça n'avait pas été suffisant. Poussant un soupir, Haldor sentit enfin toute la douleur qu'il contenait en lui depuis quelques minutes. Ce gars ne l'avait pas épargné, loin s'en faut, et il avait en un sens confirmé qu'il serait un bon protecteur pour la prêtresse pendant l'absence du Gardien des lieux. Mais avant tout, un bon repos s'imposait.

C'est ainsi qu'il laissa Yzak sur le sol, se disant qu'il enverrait bien un gars ou deux pour s'occuper de lui une fois rentré. Plus que tout, c'était les préparatif de sa prochaine mission qui devait maintenant prendre la priorité dans son esprit. Et la bataille qui se profilait risquait d'être plus intense encore. Car cette fois, ce ne serait pas un frère d'arme mais bel et bien un ennemi d'Odin qu'il aurait à affronter. Avec tout ce que cela comportait.

Citation :

Victoire, merci pour le combat coupaing !