L’ignorante… s’il avait posséder des courbes aussi gracieuse que son amie, il n’aurait eu qu’à passer devant sa cible, ses hanches se balançant au rythme de ses pas. L’affaire aurait été vite gagnée. Après… il y avait toujours des aléas. La rumeur courant que le chevalier d’Andromède, préférait trainer avec ses semblables. Une aubaine pour Mercurio qui se voyait déjà remporté ce défis stupide. Sortant de l’autre côté, il apparu dans la lumière, le pas leste, son armure reflétant brillamment les lumières du soleil sur l’argent.

-Anitah ! Veux-tu laisser ce cher Dormin tranquille ! tss… ce n’est pas des manières voyons.

Sans y laisser paraitre, Mercurio s’approcha de la cible. Il posa une main sur son épaule d’une manière protectrice tandis que ces yeux envoyaient un seul message à son amie : « il est à moi ». Son masque d’inquiétude sur le visage, il se retourna vers Andromède, lui prenant le visage entre ses deux mains. Petit à petit, leurs têtes se rapprochèrent, les yeux du centaure plongé dans celui de son vis-à-vis.

-J’espère qu’elle ne t’as pas fait mal ?

Son regard n’exprimait qu’inquiétude envers le jeune homme tandis qu’intérieurement, le centaure éclatait de rire. Sa longue chevelure dorée brillait des reflets du soleil et emplissait tout le champ de vision de Dormin, obnubilant la présence de sa rivale. Un léger parfum entête s’en échappait et se répandait aux narines des deux jeunes gens sous l’effet d’une petite brise. Oui, il avait parfaitement choisis son point d’accès et la position qu’il allait prendre face au vent. Ce n’était pas la première fois qu’il piégeait des gens au jeu de la séduction…

Cela ne marchait pas pour autant à chaque fois et de fait, il ne s’arrêta pas là. Sa main droite se désolidarisa du visage que pour mieux en caresser la joue de sa victime.

-Il faut l’excuser. Elle vient de recevoir son armure et l’excitation lui monte à la tête. Je suis là maintenant, tout va bien.

Le centaure se retourna vers son amie et dès que Dormin ne pouvait plus voir son visage, afficha un sourire de prédateur. Il se délectait de la situation et de ce qui allait suivre, déplaçant ses pions, ses soldats avec soins. Ho oui, il était venu préparer.

-Ta nomination n’est pas un motif pour sauter sur les gens comme ça Anitah. Surtout avec cet immense et dangereux volatile que tu trimbales partout. Ce n’est ni sérieux, ni responsable et tu le sais bien. Imagine ton corbeau aurait voulut attaquer Dormin ? T’imagines les dommages fait à son magnifique visage ? Je ne le permettrais pas Anitah !

Alors qu’il aurait du afficher un visage indigné, colérique, seul l’appât et le plaisir du jeu se dessinait sur ses traits. Mercurio se tut un moment, laissant tout de même une chance à la jeune femme de défendre sa cause.

Elle en aurait bien besoin.

Mercurio hocha les épaules d’un air je m’en foutiste, ne s’intéressant pas plus que ça à la réponse du corbeau. Oui car Anitah avait cette fâcheuse tendance à parler avec son corbeau. « Chacun ses soucis », répétait-il souvent pour mieux passer à autre chose. De fait, c’est avec la même intention qu’il prit de nouveau la parole.

-Un autre jour peut-être.

Le jeune se retourna vers sa victime, ses yeux passant légèrement sur les chaines en mouvements. Effet assez étrange, plutôt dérangeant même. Un frisson lui parcourut l’échine. Ho non, il n’aimait pas cette volonté propre qui semblait en émaner. C’était dangereux, inconnue pour le moins. Se rapprochant d’un demi-pas d’Andromède, il plaça sa main sur l’armure de ce dernier au niveau du cœur. Yeux dans les yeux, un grand sourire se dessina sur son visage. Un sourire confiant, assuré de celui qui n’a pas peur.

-Anitah et moi avons parié sur lequel d’entre nous gagnerait le premier vos faveurs.

En voila un caillou dans la mare. En voila une tonne d’éclaboussure. Si son masque de confiance ne se brisa pas, intérieurement, Mercurio était plié en deux à force de rigoler. Ho comme il aurait voulus voir la tête de sa compagne lorsqu’il venait de révéler le plan, l’intrigue même de leur venue. Nul doute qu’elle serait étonnée. Apeuré même, peut-être. Cela valait son pesant de graine à corbeaux. Sourire de loup toujours sur les lèvres, il continua.

-La rumeur veut que tu sois plus ou mois attiré par certaines personnes et il en a pas fallu beaucoup pour qu’on mijote tout ça.

La tête légèrement sur le côté, œil de prédateur, sourire similaire, Mercurio jouissait de la position de force qu’il semblait occupé. Il aurait pu la jouer plus fine. Il aurait pu mais où était le plaisir ? D’ailleurs son doigt commença à se balader sur l’armure de son vis-à-vis comme si de rien n’était pour mieux aller sur le bras de ce dernier. De simple et légère caresse s’approchant des chaines pour mieux s’en éloigner.

-Et pour répondre à ta question, je me nomme Mercurio, actuel chevalier du Centaure. Tu m’excuseras donc mes attitudes si cavalière, si provocatrice, cela va avec l’armure diras-t-on. Je ne réponds pas de la jolie demoiselle dans mon dos par contre. Ni de son truc à plume qu’elle trimballe.

Tout d’un coup, le jeune homme plaça le dos de sa main sur l’arrête de son nez. Lui-même était légèrement arqué vers l’arrière dans une pose tout ce qu’il ya des plus théâtrale. Des plus parfaitement exécuté soit dit en passant.

-Hô, monde cruel ! Pourquoi tant de langues si agiles à dévoiler des secrets, je ne me le pardonnerais jamais !

S’imprégnant de toute la tristesse possible, petite moue des lèvres entrouvertes et voix chevrotante pour compléter l’impression, Mercurio continua sa mascarade.

-Vois-tu Dormin, mon brave ami, tout ceci vient du frère d’Anitah. Pauvre de nous, jeunes gens insouciant, nous n’avons us là qu’un moment pour passer le temps sans penser aux conséquences. Sokaris car c’est du chevalier de Céphée ont-il s‘agit, nous as parlé de tes penchants qu’il aurait découvert durant vos formation ensemble. Nous pardonneras-tu notre jeunesse et inexpérience ?

Mercurio se laissa tirer par sa compagne sans rien dire si ce n’était affiché un grand sourire. Ainsi côte à côte, on aurait pu les prendre pour des frères et sœurs. Lui était plus grand mais leurs traits fins et al blondeur de cheveux laissait planer le doute. Leur attitude similaire assurait le mensonge qu’étrangement, il n’avait jamais tenté d’appliquer. Le jeune homme hocha vigoureusement la tête pour acquiescer aux propos de son amie d’enfance.

-Oui, oui, oui. « Avec Mercu et Ani, y a pas de sécu pour les ennuis ! »

Le slogan qui venait de pondre dans sa tête laissa le centaure aux bords des larmes, son ire se répercutant en écho sur les divers colonnes et murs alentours. Une fois calmé un minimum, un sourire laissant supposer qu’il n’était pas loin de repartir dans un éclat de rire, le jeune homme se détacha d’Anitah pour entourer les épaules de Dormin et l’amener vers la jeune femme.

-Tes propos m’attristent Dormin. Qu’est-ce qu’une vie sans amour ? Ou au moins sans sexe. J’en ai eu plus que ma part et pourtant j’en redemande toujours autant. Anitah ici présente, malgré ses airs effarouchés saurait te surprendre…

Vrai ? Faux ? Peu importe. Au bout d’un moment l’imaginaire et les rumeurs remplacent la vérité tout simplement.

-Dans tout les cas saches qu’ici tu es dans de bonnes mains, même si notre approche pouvait paraitre surprenante. Ici, c’est une zone sans jugement, entre amis. Moi-même, comme je le disais, j’ai une nette tendance à me laisser allez à al recherche des plaisirs. Ceux de la chair bien entendu mais aussi l’alcool, l’opium voir même l’utilisation de cosmos. Je ne m’étendrais pas sur ce dernier pour des raisons qui me sont propres. J’estime qu’il faut tout essayer avec un esprit aventureux. Où est le fun sinon ? Nous sommes des soldats d’accord mais nous sommes avant tout des hommes et des femmes sous nos armures. Certains avec des corps particulièrement exquis de ce que j’ai pus expérimenter…

Mercurio laissa planer un sourire de connivence, comme si Dormin était le seul à connaitre la vraie raison de ses propos. Le canard boiteux des saints. La tâche. Il avait eu beaucoup de surnom au fil des ans. Rapidement, il avait sus s’en détacher de certains pour mieux s’en réclamer d’autres. Anitah l’avait grandement aidé et peu de secrets reposaient entres eux. Peu mais quelques un tout de même. Jamais elle ne l’avait vus peter les plombs suite à l’utilisation excessive de cosmos. Jamais elle ne l’avait vu se transformer en bête assoiffé de sang, le sien, comme celui des autres. Souvent, c’est dans cette hyperactivité qu’il dissimulait ses travers les plus sombres. Comme si son entrain détournait l’attention de son soi véritable. Il n’avait pas réellement tord. Resserrant son emprise sur les épaules de Dormin, Mercurio reprit la parole.

-Maintenant dis-moi Andromède. Que préfères-tu effectuer ? Nous sommes prêt à toutes les fantaisies, même discutailler et balancer des vacheries sur le tout nouveau chevalier d’Or !

"Hummm je crois savoir aussi qu'il n'y a rien d'officiel pour Sokaris. Je crois plutôt qu'il vient éprouver sa force auprès de mon maître. Cela dit, il semble en tirer enseignement, donc est-ce si différent au final?"


C'était vrai. Ils ne s'étaient jamais croisés. Pourtant Dormin entendait parfois Narcisse parler de ce chevalier d'argent qui lui donnait du mal. Il n'était pas rare de voir Narcisse revenir éprouvé de ces rencontres. Oh pas tant physiquement que nerveusement. Ils étaient têtus l'un comme l'autre et leurs entrevues générait des étincelles.


"Je me demande de qui recevez-vous votre enseignement, Dame corbeaux."


Oui, c'était cocasse. Mais les chevaliers d'or n'étaient-ils pas les êtres les mieux placés de par leur expérience? Enfin... Sauf certains cas encore pas tout à fait matures...

Son sourire s'affirma en écoutant les promesses et slogan improvisé de Anitah et de Mercurio à l'unisson. De joyeux bambins. C'était un spectacle bien plus agréable à voir que tous ces grosses brutes sans cervelles qui vous méprisaient dés que vous n'étiez pas une sorte d'armoire à glace complètement stupide et abrutie de violence. Leur complicité était telle que ce lien chaleureux en était communicatif.

Ce même sourire disparut très vite cependant... Les mots de Mercurio qui suivirent ramenèrent brutalement Dormin sur terre. La colère... la colère l'avait préservé de son soucis premier... Lui même. Pour quelques temps il avait fini par s'émanciper des craintes liées à sa nature.

Il baisse la tête, le regard perdu dans le vide, le sol prenant soudain un attrait particulièrement passionnant.


"Je... je ne crois pas être... Un très bon parti. Je veux dire... Un être des plus désirables."


Ces mots furent soufflés entre ses lèvres alors que ses dernières se pincèrent dans une émotions de frustration, mêlée à de la tristesse. Dormin était totalement désarmé. Biensûr il avait souvent pensé à la chose, mais... non... Pas la peine d'y songer. Se serait se faire du mal pour rien... C'était... amer.

Le chevalier du centaure se meurtrit lui-même en voyant la réaction d’Andromède. Il s’était voulu lyrique, amuseur de la galerie, acteur et au final, il n’avait que blessé le jeune homme aux cheveux rose. Heureusement qu’Anitah était là. Comme souvent, leurs dynamique faisait l’un rattraper l’autre. Des fois, toujours ? Pour le pire…
En l’occurrence, il la regarda dessiner mentalement le visage du jeune homme tandis que Mercurio les observait d’un air amusé. La petite phrase à son encontre, probablement pour améliorer les sentiments de Dormin déclenchèrent un grand rire, assez fluette dans les intonations de la part du blondinet.

-Et ouais ! Faut dans dire que dans le sexe, l’alcool et la débauche en tout genre j’ai maintenant une assez bonne expérience. Je peux me vanter de savoir faire le tri entre de la piquette ou un grand cru et toi mon bon ami, tu es un millésime.

La voie enjouée du jeune homme se calma soudain. Preuve qu’il ne plaisantait plus. Il « tait un temps pour rire et un temps pour pleurer. Aujourd’hui était définitivement du premier type. Aucune mauvaise pensée ne serait autorisée !

-Pour être tout à fait franc, tu as le visage fin, réellement attrayant. Je ne doute pas que de nombreux hommes te feraient la cours si tu avais été une femme. Ce n’est pas comme notre aveugle qui préfère la compagnie d’un corbeau. Hein ? Hein ?

De nouveau en train de rire, bien que d’une façon plus moqueur cette fois, Mercurio frappait son amie du coude, comme pour la forcé à réagir. C’était peine perdue, elle ne le comprenait que trop bien. Pourtant, le jeune centaure n’abandonnait pas et régulièrement lui balançait des saletés comme lors du premier jour de leurs rencontres. Le jeune homme fit quelques pas pour s’approcher de Dormin, de deux doigts, il remonta le menton d’Andromède pour croiser son regard. Ses yeux plongés dans les siens, son visage avait repris son aspect sérieux, jonglant aussi bien avec les objets que les expressions du visage.

-Sérieusement. À ta place, je me réjouirais d’une telle beauté. Si les autres te critiques, protège-toi d’un bouclier mental. Bande ta résolution. Dans le pire des cas, fais comme moi, dépasses leurs attentes. Je n’ais pas une des pires réputations du sanctuaire pour rien. Je m’en sers, je m’en réjouie et j’en suis fier. Ainsi, leurs mots ne peuvent plus me blesser. Maintenant, tu peux continuer à être une victime ou un acteur de ta vie et celle des autres. Quoi que tu fasses, cela seras ton choix.


Alea jecta es.