Le devoir d’un général de Poséidon est de garder son pilier. Garder le territoire du Dieu des mers en état et ainsi assurer sa toute puissance. Pourtant, parfois, il lui faut s’en éloigner. Depuis le sanctuaire sous-marin, Ajay a ressentis des troubles à la surface. Devant l’absence de légat, lui et les autres généraux se sont concertés. Il faudrait envoyer l’un d’eux pour tirer tout ça au clair. L’homme de Chrysaor étant l’un des plus expérimentés, il fut choisi à l’unanimité. De nombreux danger parcourent la terre ferme, notamment la peste humaine : Les Huns d’Attila. Ces derniers provoques morts et destruction sur leurs passages, poussant les peuples encore et toujours plus loin pour les fuirent. Ils viennent d’ailleurs de traverser le Danube, menaçant l’empire romain d’Orient.

Ces troubles, ces temps de guerres permanentes provoquent de nombreux remous dans la société romaine. C’est une époque où les guerriers dominent, où les héros naissent, vivent et meurt en un même souffle. Les cosmos grandissent, explosent et s ‘éteignent en quelques instants. Si cela ne devrait pas toucher les marins, les porteurs d’écailles de cette année quatre cent quarante et un, leurs nombres croissant et assez inquiétant pour aller surveiller tout ceci d’un peu plus près. La dernière grosse perturbation est intervenu en Pannonie, territoire romain déserté devant l’avancé hunnique.

Enveloppé dans de nombreuses couches de vêtements, tissus comme cuir pour résister au froid, Ajay traverse les contrées dévasté toujours plus vers le nord. Son armure est dissimulée par l’ensemble et aucun reflet orange ou doré n’accapare l’œil étranger. Pourtant…pourtant, l’homme st remplis de tension. Outre tout le floue concernant ses manifestations de cosmos, il y a comme une « odeur ». Intuition, neuvième sens,… appelez ceci comme vous el voulez, l’homme n’est pas rassuré. Il a l’impression de marcher tête baissé vers un piège, vers l’antre de la bête. Plus jeune il se serait probablement réjouit d’une telle sensation, l’annonce d’affrontement sanglant, d’ennemi inconnu. Aujourd’hui non. Il est un soldat de Neptune, il doit protéger le royaume de son Dieu comme sa propre famille à lui. Son fils, sa femme.

Soudainement un léger mouvement sur sa gauche attire son attention. Il se tope nette en découvrant un enfant. Pas plus de dix ans, le bambin aux cheveux brun en broussailles, le regarde derrière un amas de roche brisé. Crasseux, il semble avoir peur mais continue étrangement de fixer le grand homme non loin. Il faut dire que la couleur de peau d’Ajay n’est pas familière à tous ces romains ou barbares blancs. Son timbre de voix, son accent, tout en lui indique qu’il est un étranger. S’abaissant pour ne pas effrayer l’enfant, le porteur de Chrysaor lui parle gentiment, lui demandant son nom. Comme il s’en doutait, l’enfant ne parle pas latin ou du moins ne veut pas répondre. L’adulte lui tend alors la main, paume ouverte vers l’inconnu pour lui montrer qu’il ne représente aucun danger mais c’est ce moment que choisis l’enfant pour détaler aussi vite que possible.

Ajay le regarde partir, légèrement déçus quand le bruit d’un pied sur le sol se fait entendre dans son dos. Se retournant d’un coup, il tombe nez-à-nez avec un adolescent, visiblement de la même famille que l’enfant vu l’air de ressemblance. Ce dernier, le corps abimé ne laisse aucun doute quand à son activité première. Il s‘agit d’un combattant, probablement le seul restant dans leurs famille. Barindra écarte les mains pour là encore montrer son absence d’agressivité mais l’adolescent n’en tiens pas compte. De fait, il n’arrête pas sa course, accélérant même d’autant plus que l’homme en face de lui semble montrer des ouvertures.

Un bruit métallique suivant un léger coup dans son dos, font légèrement retourné le général. L’enfant tient un couteau qu’il a tenté en vain d’enfoncer dans son flanc droit. Sans la scale, le natif de Paliputra aurait une très vilaine blessure. L’attaque a déchiré sa cape, laissant entrapercevoir les reflets orangé. Une lumière de compréhension apparait dans les yeux de l’enfant. Il croit probablement avoir affaire à un soldat romain et dans sa peur, son couteau se met à légèrement briller. Tout autour de lui une aura se forme, très légère mais clairement une manifestation de cosmos pour l’œil connaisseur. La surprise d’Ajay s’agrandit encore quand son frère en fait de même. Ils sont loin de posséder une force faramineuse, le général pourra s’en occuper très facilement mais la chance de trouver deux si jeunes personnes capable d’utiliser leurs cosmos à leurs âges le laisse pantois.

Le grand frère arme son poing où l’aura se concentre dans une attaque destructrice tandis que le jeune s’apprête à frapper de nouveau avec son arme pour transpercer l’armure. Face à un simple soldat de l’armée romaine, nulle doute qu’ils s’en seraient ne sortit admirablement. Sauf qu’Ajay n’est pas un soldat romain. Il est un serviteur du Dieu des mers. Sa main gauche attrape le poignet de l’enfant tandis que sa main droite fait de même avec celui de son frère juste avant que le poing ne rentre en contact avec le visage du général. De ses bras puissants, ils les envoient valser sur le même côté, un mur encaissant leur atterrissages. Il n’a pas utilisé de cosmos pour ce défendre, il n’en a pas besoin pour l’instant.

Devant lui se trouve non pas des enfants mais deux jeunes fauves se battant pour leurs survies et comme pour route bête sauvage, il faut les maitriser calmement avant de leurs inculquer quelque savoirs.

Spoiler:

Une année déjà... Une année que l'armure d'Or du Taureau, anciennement entre les mains de mon défunt mentor, garantissait ma protection. Une année bien chargée, entre la surveillance de la maison, bien que pour cette tâche, je n'ai pas eu à me dépenser beaucoup... La formation de jeunes apprentis, tout comme mon mentor s'était chargé de faire avec ma personne. Ceci incluant forcément les voyages parfois de longue durée, à la recherche de l'enfant qui aurait manifesté ses talents d'une manière ou d'une autre. C'est l'un d'eux qui allait me conduire sur ses terres. La Pannonie, plus précisément dans un des villages de cette région, laissé à l'abandon désormais, où règne les combats et où le sang coule nuits et jours. En temps de guerre comme celui-ci, les gens n'ont d'autre choix que de survivre par leurs propres moyens, la misère est tellement présente dans chacun des villages touchés par les conflits que même moi, assister à un tel spectacle m'attriste. Moi qui d'ordinaire, ne se préoccupe que d'Athèna ou simplement de ma personne. En un an, j'avais bien changé...

Pourtant, ce genre de village ravagé par la guerre est selon moi, une source non-négligeable d'apprentis Chevaliers. La plupart de ses enfants n'ont aucunement conscience du potentiel qui sommeil en eux, la manifestation du cosmos la première fois ne se déclenchant généralement que devant une situation désespérée. Je suis ici pour les trouver, me laissant guider par le moindre éclatement de comos-énergie, jaugeant s'ils en valent la peine une fois trouvé. M'assurant presque à chaque fois que l'enfant reparte avec moi afin de bénéficier d'un entraînement qui lui conviendrait plus amplement au Sanctuaire. Hélas, aujourd'hui n'est pas mon jour. Une absence totale de recrue, du moins, aucun qui ne tienne le coup jusqu'à ce que je les retrouve. Le cosmos s'éveillant, pouvant s'éteindre dans les minutes qui suivent, si l'enfant en question n'est pas à la hauteur. C'est toujours une déception de se dire que l'on arrive trop tard. Cette fois-ci, j'étais bien déterminé à ne pas échouer. Et la chance sembla enfin me sourire. L'embrasement soudain de deux Cosmos, à peine perceptible.

Tout porte à croire qu'un énième conflit vient d'éclater. Sans perdre un instant, je m'élance en direction des deux sources d'énergie ressentis. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque j'arrivais sur les lieux. Deux jeunes garçons, semblant sur le point d'entamer une lutte à mort non pas l'un contre l'autre, mais contre un homme beaucoup plus âgé. Impossible de déterminer l'âge exact de l'homme devenu cible de nos deux jeunes fauves, mais mon avis est que son expérience l'emportera sans mal sur les deux autres. Il ne me semble déjà plus tout jeune. Mais plus que cela, quelque chose chez lui ne m'inspire pas confiance. Ses deux gosses ne font clairement pas le poids, si je les laisse se confronter à lui, je risque de perdre une belle occasion de les prendre sous mon aile. Qui sait dans quel état il pourrait les laisser à la fin du combat. Sans plus attendre, je m'avance lentement, sans un bruit. Seul le bruit émit par mon armure, foulant le sol crasseux et souillé du sang des malheureux de ce village, est perceptible. Que les trois autres soient trop occupés à s’entretuer pour me sentir venir ? Difficile à croire, l'aura que je dégage à elle seule devrait suffire à annoncer mon arrivée.

Je ne suis pas du genre à dissimuler mon Cosmos, clairement.

- Eh l'ancien, si tu te mesurais à quelqu'un de ta carrure ? Tu ne crois pas que t'en prendre à deux gosses c'est un peu minable à ton âge ? Changeant de destinataire, mon attention se porte sur les deux autres, tandis que je me rapproche encore un peu plus. Vous deux, filez d'ici, vous risqueriez de perdre la vie stupidement autrement.

Un poil trop arrogant ? Certainement dû à mon jeune âge et au manque d'informations sur le type à qui je fais désormais face. Qui pourrait croire que l'ancien est un Guerrier au service d'un Dieu, tout comme moi ? Certainement pas moi, j'ai pas le don pour deviner ce genre de truc. Puis de toute façon, j'ai bien trop confiance en mes capacités pour craindre l'affrontement, même avec un homme de Poséidon. Néanmoins, s'il pouvait gentiment s'en aller d'ici, sans demander son reste, les choses ne pourraient qu'être mieux. Il ne faudrait pas que les gamins en profitent pour s'évaporer ou pour crever quelques kilomètres plus loin. Je sens que le plus petit d'entre eux pourrait faire un parfait Chevalier d’Athéna. Après avoir reçu le meilleur des enseignements évidemment. Pour l'instant, ce n'est qu'un chiot affamé, rien de plus.

Le cosmos grandissant dans le dos d’Ajay annonça mieux que tout autre chose les capacités de l’étranger. La tension dans son corps atteint son paroxysme en quelques instants, tout ses sens à l’affut. Se retournant vers l’inconnu, il jeta un dernier regard aux deux enfants pour s’assurer qu’il s’enfuyait de la zone endommagé. De fait, ils partirent sans demander leurs restes, trop heureux de s’en tirer à si bon compte. Recouvert d’or de la tête au pied, il avait fière allure. Fière était aussi son regard, un peu plus et faisait jouer ses pectoraux tel le chat s’ébouriffant le poil pour paraitre plus menaçant. Pour autant, Ajay devait reconnaitre qu’il en imposait pas mal. Une armoire tout en puissance, bien ancré sur ses appuis, il devait avoir assez de puissance pour assumer son attitude bravache sans même prendre son cosmos en compte.

-Je vous remercie de votre inquiétude quand à me proposez un adversaire honorable mais sachez que je n’allais en rien blessez ces jeunes gens. Je tendais moi-même la main au plus petit pour l’aider quand ils m’ont attaqué…chevalier d’Athéna.

Le général de Chrysaor avait laissé passer une petite pause dans sa réponse avant de nommer l’étranger. S’il espérait de manière un peu vaniteuse à surprendre l’inconnu, il avait surtout cherché à lui faire comprendre qu’il n’était pas le soldat lambda. Oui il avait entendu parler des guerriers de la déesse de la sagesse. Oui il avait entendu parler de leurs puissances soi-disant inégalées. Son visage ne laissait deviner aucune émotion, son « masque de général » comme il aimait l’appeler. Ses yeux tentait de récupérer le moindre indice quand à la constellation protectrice de l’homme devant-lui et ainsi d’autant plus de renseignement qui pouvait jouer dans la balance. Les deux cornes proéminentes le faisaient hésiter entre le bélier et le taureau. Si la forme laissait à penser pour le second, il ne pouvait en être sûr d’autant qu’il ne savait si les rumeurs disaient vrai quand aux constellations protectrices.

En lui montait l’excitation. En tant que général et père de famille, il aurait du préférer la sécurité, parlementer pour revenir auprès de siens, si possible avec des informations. En tant que guerrier, l’envie de se mesurer à un tel adversaire était comme un tsunami intraitable. D’une ironique façon, son nom lui-même avait des racines semblables. Se rappelant ses premiers affrontements dans les quartiers de Pataliputra, il se demanda si son adversaire saurait lui faire mettre un genou au sol. Le général agrippa le col de son large manteau pour l’en retirer, laissant le vêtement choir au sol en tapon tandis que son armure d’orichalque se dévoilait aux yeux du chevalier.

-J’espère que je saurais rendre justice à un chevalier d’or. Ce n‘est pas tout les jours que l’on regrette un saint arpentant ces terres.

Aucun sourire, aucune joie. Ajay réprimait toute émotion pour se plonger dans l’affrontement. Il se concentra quelques instants pour calmer les palpitations de son cœur, réduisant les battements pour adopter un rythme plus serein. Nul doute qu’il lui faudrait garder son sang froid pour analyser au mieux un adversaire d’un tel niveau. Il éleva sa main devant lui à hauteur de torse tandis que son regard restait braqué sur le saint.

-Pour oser espérer quelque chose contre cette armure d’or, probablement qu’il faut un arsenal du même acabit ?

Un trait lumineux se créa dans la paume de sa main et en quelques secondes grossit pour prendre la forme d’un sabre long d’un mètre vingt. La lame était affuté, tranchante. Légère comme équilibré. Une arme de mort silencieuse pour frapper avec finesse et discrétion.

-Je me demande si vous réussirez à devinez mon rang comme le nom de mon Dieu.

Le général déclencha son assaut. Parcourant rapidement la distance le séparant du chevalier d’or, il laissa son cosmos grandirent avec lui, décuplant sa puissance physique comme cosmique. Il augmenta encore sa vitesse de course dans les derniers mètres, piquant une pointe pour aller sur la gauche de son adversaire. Son arme dessina une courbe visant à trancher net le bras du chevalier. Du coin de l’œil Ajay vit son bras et le sabre au bout compléter sa course. Avait-il touché ? Avait-il fait couler le sang de son ennemi ? Il n’en avait cure. Déjà dans sa main gauche se créait un second sabre en tout point similaire au premier. Les deux armes se recouvraient d’électricité. S’enclenchaient une danse mortelle, magnifique dans son exécution comme sa signification. Les sabre se croisaient, imprégner d’éclair pour mieux se rejoindrent et suivre les mêmes courbes avec une vitesse d’exécution encore accrue. Des deux lames, une aura presque perceptible laissait croire à une image flouté, fluide…vivante. Le Saint affrontait deux anguilles jumelles prêtes à le rôtir sur place.

Que le vieux sache à qui il faisait face me surprenait, bien que franchement, vu l'imposante armure en or que je me trimbalais, le nom de Chevalier d'Or, tout le monde pouvait y penser. Celui de Chevalier d'Athéna, beaucoup moins. À moins d'un coup de chance énorme. Que soit disant, cet homme ne voulait aucun mal aux deux gosses, je pouvais le comprendre, bien qu'en réalité, j'en avais un peu rien à foutre. Maintenant qu'il m'avait prouvé qu'il avait parfaitement conscience de ma réelle fonction, quelque chose me poussait à vouloir l'affrontement. En plus de cela, ne rien savoir sur lui, contrairement à mon vis-à-vis en plus de cet air serin figé sur son visage, insupportait au plus haut point. Le genre de gars calme en toute condition, moi cela m'énerve. Déjà qu'il ne m'en faut pas beaucoup pour me foutre en rogne, alors si l'autre con fait tout pour me provoquer, pas étonnant qu'il ramasse des baignes au final. Et croyez-moi, lorsqu'il retira son long manteau, la surprise qu'il me dévoila me ravit.

- Oh... sympa l'armure le vieux ! Si je m'attendais à ça, j'dois dire que tu me surprends agréablement sur le coup. Moi qui m'imaginait te foutre une correction presque ennuyeuse, si t'es comme moi, alors cela change tout, peut-être que l'on va bien s'amuser finalement.

Ma mine sévère venait de laisser place à un air plus amusé. Ce retournement de situation m'amusait fortement. Rien de mieux que tester ses capacités contre des hommes de sa trempe. Tant physiquement, si l'on en croit sa carrure, qu'au niveau de la puissance cosmique. Du moins, j'ose espérer qu'il ne porte pas une armure pareille simplement parce qu'il l'a dérobé à quelqu'un. En tout cas, plus j'examinais cette dernière, moins j'avais d'idée quant à la provenance de cette armure. D'où venait-elle ? Les Dieux ayant des Guerriers en armures étaient nombreux à ma connaissance et même si mon mentor avait fait en sorte de m'en apprendre ce qu'il savait dessus, jamais il n'avait mentionné le moyen de les reconnaître. Me fier à mon instinct revenait à ne rien faire du tout, ce dernier se révélant généralement totalement foireux pour ces cas-là. Non, le meilleur moyen de le découvrir reste encore de poser directement la question à l'intéressé. Même si ce dernier ne semblait pas disposé à se présenter de lui-même.

- T'as le coup d’œil, l'ancien. Je suis bel et bien un Chevalier d'Athéna, l'un des plus puissants d'entre tous, Taureau est ma constellation. M'enfin, je pense que tu l'as deviné avant que je ne te le dise. Et toi, j'peux savoir à qui ai-je l'honneur ?

Ouai bon, pour la réponse, il semblerait qu'elle ne viendrait pas dans l'immédiat. Au lieu de prendre la peine de dévoiler son identité, le colosse préfère faire appel à un arsenal du même acabit que mon armure, comme il le dit si bien. La taille de la lame venant tout juste d'apparaître dans le creux de ses mains ? Vue d'ici, le mètre est atteint aisément, après, au centimètre près, je ne pourrais l'affirmer avec certitude. Toujours est-il que son action a le mérite de me faire sourire, pour un peu, je pourrais en rire si cette lame ne me menaçait pas directement. Sur mon flanc gauche, il tenta tout d'abord de me trancher le bras d'un coup vif de son épée géante. Malheureusement pour lui, sa lame se heurta de plein fouet à mon armure et ne parvint que faiblement à entailler cette dernière. Un maigre filet de sang fit son apparition à l'endroit de l'impact, ce dernier créant un bruit sourd, caractéristique du choc entre les deux métaux. Mais mon adversaire n'en restait pas là, créant déjà une seconde lame similaire à la première, qui vint prendre position dans sa main libre. Un court instant suffit pour que les deux lames se recouvrent d'électricité.

Débuta alors un véritable déluge de coups. L'ennemi n'était pas n'importe qui, sa puissance surpassait de loin un Bronze Saint, voir même d'un Silver Saint. Le prendre à la légère n'était pas envisageable. Embrasant mon Cosmos, ma vitesse et mes réflexes alors doublés, je parvins alors à éviter la plupart des assauts tentant de m'atteindre. Quelque uns passèrent mes défenses. L'impact renforcé en énergie foudroyante ne fit rien pour atténuer la douleur ressentie. Ce ne fut néanmoins pas suffisant pour me faire chuter, encore moins pour me mettre hors d'état de combattre. Le corps parsemé d'éclairs suite à l'assaut, le torse et les bras entaillés, ensanglantés, j'affichais un sourire satisfait devant cette première attaque. L'homme ne s'était clairement pas donné à fond, c'est ce qui était excitant. L'idée qu'à pleine puissance, il soit capable de me faire décoller du sol, chose que peu si ce n'est aucun homme, mise à part mon maître, n'est parvenu à faire.

- Je respecte la performance, bien qu'elle manque en puissance, tu sais que tu te mesures à un Chevalier d'Or hein ? Tes piqûres de moustiques, réserve cela à un Chevalier de Bronze, mais balance quelque chose de plus redoutable sur moi si tu veux avoir une chance de me vaincre. J'ai subi des assauts bien plus coriace sans broncher.

Faire dans la provocation, cela me réussit bien en général. Sans pour autant perdre plus de temps, je me lance à mon tour pour ma première attaque. Je ne compte pas être aussi gentil que lui. J'ai pour habitude de ne laisser aucune chance à mes adversaires, surtout quand ces derniers ne valent pas la peine que je m'attarde sur eux. Mon Cosmos éclate sans trop d'importance, juste ce qu'il faut pour me permettre de former ma propre arme dans ma main. Une lance d'énergie pure, que je m'empresse de balancer avec rage sur mon vis-à-vis. Mieux vaut pour sa tronche qu'il esquive, l'encaisser risque d'être embêtant par la suite. Pas un instant à perdre, mon bras droit se dresse en direction de ma cible, guidant ainsi la direction de mon second assaut. La bourrasque de vent balaye la zone, fondant droit sur le Chevalier ennemi. J'ai hâte de bénéficier du regain d'énergie que cette attaque engendre. Puiser dans l'énergie vitale de l'adversaire, pour ensuite en bénéficier, il n'y a rien de mieux. Et maintenant...

D'un bond, je m'élance vers le vieux con, tête en avant. Je ne prendrais pas la tête à me façonner des armes inutiles, mon corps tout entier est une arme. Cette charge qui ne semble pas menaçante à vue d’œil, risque bien de faire souffrir le vieillard s'il l'encaisse de plein fouet. La charge d'un animal tel que le Taureau est redoutable, alors lorsque cette dernière est amplifiée par une puissance telle que le Cosmos, les dégâts sont redoutables.

Cet affrontement s’annonçait des plus intéressants, à la hauteur des espoirs placés en lui par les deux combattants tout du moins. Ajay avait engagé les hostilités avec une entrée en matière qu’il appréciait particulièrement. Souvent pour instiller doute et peur chez l’adversaire, lui faire comprendre que malgré sa taille, le colosse marin était vif et rapide. Mais il n’était pas le seul colosse vif et rapide aujourd’hui. Son adversaire, Bach du Taureau, avait du répondant et s’en tira à très bon compte après les premières coupes du général. Il possédait également du répondant dans l’art de la rhétorique. Depuis le début de leurs échangent, Barindra sourit à son adversaire.

-J’ai cru déceler un compliment dans tes paroles, Chevalier d’Or. Laisses-moi alors te rassurer en guise de remerciement, tu auras de quoi faire bien assez tôt. Ce petit jeu risque d’être amusant, autant ne pas le terminer trop vite tu ne trouves pas ? D’ailleurs, si toi aussi tu me montres de quoi entretenir la légende de Bach du Taureau, je te laisserais savoir mon nom. Concernant mon armure…peut-être sauras-tu y déceler des indices au cours de notre affrontement. Maintenant attaque jeune taureau.

Et le « jeune taureau » s’en donna à cœur joie. Ironiquement, il créa une lance de cosmos avant de la projeter sur le général. Bras tendus, paume grande ouverte, un large bouclier d’or se forma devant Ajay, encaissant le choc de l’attaque. Au vu du poids de cette offensive, il ne s’agissait là que d’une mise en bouche ou alors il avait grandement surestimé le chevalier d’Or. La surprise de voir se lever une bourrasque, particulièrement violente par contre… il ne l’avait pas du tout prévu. Plus légère, il aurait pu croire le coup de vent d’origine naturelle, à ce niveau, si soudaine qui plus est…

Bach avait marqué des points en utilisant une lance plus tôt. En utilisant un élément directement comme ça, il en perdait. Le général aimait les combats d’homme à homme, le choc des corps comme des armes. L’utilisation de tels éléments à distance, le blasait particulièrement. Il laissa son armure s’exprimé à sa place. Laissant exploser son cosmos telle une bulle éclatant à la surface de l’eau, l’onde provoquée lui apporta une protection supplémentaire pendant de précieuses secondes. Juste le temps de voir le chevalier d’Athéna lui foncer dessus. D’abord lentement puis de plus en plus vite telle une flèche dorée par son cosmos. Le sourire d’Ajay revint immédiatement sur son visage. Voila plus le genre d’assauts qu’il attendait de la part du taureau.

Pour le remercier, il lui ferait même l’honneur de le prendre à main nu ou presque. Ne voulant pas mourir écrasé par la charge, il gorgea son corps de cosmos mais juste assez pour encaissez le choc. Bras ouvert et porté vers son adversaire, il le capta au niveau des épaules. Le choc fut des plus rudes. Repoussant le général sur de nombreux mètres, de larges traits dans le sol montrait le résultat des deux forces s’étant rencontrés. Barindra en avait des fourmis dans les bras, prémices à la douleur d’un effort si violent. Son visage à quelques centimètres du chevalier, c’est droit dans les yeux qu’il lui révéla son identité.

-Ajay Barindra te remercie d’un tel affrontement.

Poussant sur ses jambes et s ‘aidant des épaules du taureau comme appuis, le porteur de la Chrysaor sauta par-dessus ce dernier pour atterrir quelques mètres plus loin. S’il ne perdit pas de temps, il ne contre-attaqua pas tout de suite pour autant. Faisant de nouveau face à son adversaire, il plaça ses deux mains, l’une au dessus de l’autre devant son torse.

-Prêt à affronter le danger des profondeurs ? Saches que dans les abysses, le chemin vers la sureté n’est pas celui éclairé.

Se créa alors une large épée dont le pommeau dépassait même avec les deux mains dessus. Deux mètres de long, une quinzaine de large, c’était un engin de masse, une arme pour frapper fort et tout écraser sur son passage. Une nouvelle fois l’épée se recouvrit d’électricité. Une électricité dont les teintes bleutées laissait la place à une chatoyante lumière blanche. Ajay lui-même semblait se recouvrir de cette lumière. En contraste, le reste du monde autour de lui semblait s’être assombrit.

Spoiler:

Tel un éclair, le général fonça vers son adversaire. Le sol à ses pieds se trouvait légèrement brulée tandis que la lumière s’arrêtait à un mètre du chevalier d’or, menace silencieuse mais oh combien fatale. Armée de sa longue épée, Barindra frappa de taille. Un mouvement circulaire, bestial, du tranchage de cervicale pour du jeter de crâne ensanglanté. Pour autant, la danse macabre n’était pas finie, surtout avec cette électricité lui parcourant le corps. Resté immobile un poil trop longtemps et elle se retournait contre l’utilisateur. Technique puissante mais à double tranchant, comme l’épée ainsi créé.

L’éclair monta dans le ciel à quelques mètres de hauteur pour mieux redescendre en piqué, attiré par le poids de l’homme, de son armure et de son arme. Un amas de chaire et de métal prêt à fendre en deux le chevalier et son armure d’or. La frappe laissa une large brisure dans le sol faisant envoler, roche brisé et poussière qu’Ajay dispersa d’un nouveau coup de biais cette fois-ci. Il y avait mis beaucoup moins de force pour le coup, plus pour y voir clair qu’autre chose. Ses yeux se posèrent sur Bach quelques instants avant qu’il ne prenne la parole.

-Je suis plus à l’aise avec les armes longues et lourdes, logique au vu de mon armure. Alors, quelques idées ou il te faut plus d’indice ? J’espère que ton cerveau est aussi musclé que tes biceps, ça serait décevant sinon…

Ce type, bien que sa façon de se croire supérieur m'agaçait, il fallait bien reconnaître qu'il avait de quoi se défendre. De quoi me tenir tête un petit moment, avant de finir comme tous les autres, écrasé sous mes assauts. Il a beau faire le malin à encaisser mes assauts de plein fouet sans montrer de signe de faiblesse, je vais le pulvériser tôt ou tard. Mon dernier assaut avait laissé des traces sur le terrain, le nombre de mètres sur lesquels Ajay avait été repoussé étaient facilement visible. Si ses pieds n'avaient pas décollés du sol, le long tracer qu'ils avaient formés sur leur passage ne manquait pas de témoigner de la puissance de ma charge. Et même si l'autre continuait de jouer les guignols, allant jusqu'à me remercier de cet affrontement, j'étais persuadé qu'il ressentait la douleur de ma charge. Prêt à riposter à la nouvelle attaque que me préparait Ajay, c'est avec un certain amusement que je le vis se créer une nouvelle épée à la taille démesurée. Ce gars-là, pour autant aimer s'équiper d'objet aussi gros, il devait nourrir un complexe de taille ailleurs, obligé. Le danger des profondeurs, rien d'autre qu'une gigantesque épée éclairée d'une lumière banale et parsemée d'éclairs bleuté. Rien de bien impressionnant à voir, clairement plus douloureux à encaisser.

Il fusa à vitesse ahurissante vers moi et frappa d'un coup puissant avec la lame de son arme, dans l'espoir bien présent de me décapiter. Ce n'est pas lui qui parlait de ne pas écourter l'affrontement ? Quel connard... Qu'il se rassure, il n'était pas le seul à pouvoir booster sa rapidité. Un coup comme celui-ci, je peux aisément l'esquiver ou le bloquer, au choix. Pour le coup, bloquer me parut la meilleure des solutions. Pas de la manière dont il s'attendait cependant. Au lieu d'opposer mon bras comme l'autre fois, ce fut un mur de Cosmos qui vint s'interposer. Semblant émerger de la terre, l'arme vint s'encastrer avec puissance dessus, sans que la protection ne cède, me laissant ainsi le loisir de me sortir du champ d'action. Le Barindra n'en resta pas à un simple coup bloqué. Il s'élança dans les airs, toujours aussi rapide et puissant, avant de redescendre en force pile où je me trouvais. Le choc fut redoutable. Le sol se fissura sous mes pieds, à mesure que je m'enfonçais sous le poids de l'assaut. En opposition à la lame du vieux, mes avant-bras au-dessus de la tête, ni plus ni moins. Des bras dans un putain de piteux état... S'il n'y avait pas eu mon Cosmos pour renforcer la défense de ces derniers, je crois bien que mon corps aurait été tranché en deux.

- Eh ben... il est rare de voir un vieux aussi rapide et puissant de nos jours. Je crois bien que le dernier ancien que j'ai affronté et qui possédait cette vitalité était mon mentor. De vieux souvenirs...

Mon corps tout entier semblait être passé sous deux tonnes roches après cet effort pour ne pas finir en deux morceaux distincts. Il allait me falloir quelques instants pour retrouver le plein contrôle sur mes bras, sans parler de mes jambes. Et l'autre qui continuait son petit jeu... Quel que soit son armure, j'en avais plus rien à foutre, seul lui coller mon poing dans sa gueule avait d'importance désormais. Lui faire regretter ce dernier assaut et lui briser une bonne fois pour toute ces putains d'épées dont il se servait depuis le début du combat. Le regard déchiré par la colère, je jetais un œil à mes bras, constatant avec rage les dégâts. Bordel ! Plus aucune trace de mon armure à cet endroit. Que ce soit le droit ou le gauche, l'impact avait arraché les morceaux de l'armure protégeant mes avant-bras. Et la chair qu'elle protégeait avait dégusté elle aussi. Deux belles entailles sur chacun d'eux, du sang s'écoulant de ces dernières, cet enfoiré allait me le payer ! Nouvel embrasement du Cosmos, d'entre mes lèvres commencent à s'échapper un cri de rage, s'accentuant en même temps que mon énergie s'intensifie. L'heure est venue pour cet enfoiré de crever. Je m'élance brusquement, augmentant ma vitesse un maximum avant l'impact. L'épaule droit vers l'avant, je charge une nouvelle fois Ajay.

Ce puissant coup d'épaule, en plus d'infliger des dégâts sert surtout à déstabiliser mon vis-à-vis avant la véritable technique. Tel un Taureau déchaîné, mes coups s'abattent sur le corps du vieux avec rage, chaque impact étant renforcé par mon Cosmos, accompagné de cris de fureur à mesure que les coups pleuvent. Je compte bien n'en faire qu'une bouchée de cet abruti. Nul doute qu'après cela il ait du mal à garder son calme. Et moi à reprendre mon souffle. Reculant de quelques pas, constatant le résultat de ma technique, je mets à profit le temps de répit offert pour récupérer mon souffle. La fatigue commence à se faire ressentir et au rythme où va le combat, être à bout de force risque d'arriver plus tôt que prévu.

- Quel que soit ton armure, ce dont je me moque de savoir désormais que j'ai ton nom, une chose est claire, j'vais te faire regretter de ne pas encore avoir pris ta retraite le vieux. Et franchement, trouver ton armure en sachant que t'as un penchant pour les gros trucs...

Une ombre passa sur le visage du général. Une ombre de déception. Il regarda son adversaire se relever, gueulant, crachant sa colère. Ce n’était que l’écume de vaguelette faiblarde. La pitié pouvait se lire dans les yeux glacés du colosse d’ambre. Il n’avait plus affaire avec un chevalier mais une bête sauvage, remplis de rage, d’orgueil. Immobile quant-à lui, il regardait Bach se relever, son épée brandit entre eux deux. Il était le matador dans l’arène devant la bête. L’exécuteur devant le condamné. Le Barindra jeta sa lame dans les airs à l’approche de la charge adverse. Profitant des derniers restes d’électricité en lui, il se déplaça d’un pas en dehors de l’axe d’attaque, sa main gauche déviant légèrement l’épaule du chevalier du Taureau. Sa main droite quant à elle récupère l’arme qui retombait pour mieux contrer l’assaut suivant.

En effet, après la charge, vint l’explosion de cosmos. Tel un taureau matérialisé, une centaines de coups plurent sur sa personne. Sa large claymore s’alliant de nouveau à son cosmos, Ajay para une partie de l’assaut. Quand Bach se retira, souffle court, le Barindra se tenait aussi droit que d’habitude, comme si rien de tout ceci venait de se dérouler. Pour autant, des traces de l’assaut se voyaient nettement sur sa scale comme sur son corps. Un cocard déjà bien violacé accompagné d’une arcade sourcilière en en sang se joignait au fluide vital qui coulait de sa lèvre inferieure. En de nombreux endroits, son corps lui envoyait des vagues de douleur mais il n’en avait cure. Cela ne serait pas la première fois qu’il devrait oublier la douleur, rester debout coute que coute.

-Je t’ais surestimé chevalier. Ta force m’a caché ta jeunesse. Si tu es plein de promesses, tu ne restes malgré tout que ceci : Des promesses. Je vais donc te laisser une dernière chance de me prouver que je me trompe. Après je te démontrerais la véritable puissance de quelqu’un de ton rang.

Le général en avait peut-être révélé plus qu’il ne fallait. Peut-être mais cela importait peu. Il connaissait le genre d’adversaire auquel il avait affaire. Ce dernier préfèrerait probablement s’entrainer seul, cachant sa défaite pour prendre sa revanche personnelle que faire appel à d’autres camarades pour l’emporter. Lorsqu’il le fera, Ajay l’attendrais, lui et ses progrès accomplis. Pour l’heure, il devait continuer ce combat. Joignant les paumes de ses mains à la verticale devant sa poitrine, une douce lumière dorée semblait en émerger. Lorsqu’il écarta ses mains, la lumière continua à grandir, parcourant la distance entre les deux mains du Barindra. Arrivé au bout des bras du général, ce dernier lui intima l’ordre de continuer d’un simple mouvement de doigt, la lumière prenant la forme d’une lance de près de deux mètre de long.

Le porteur de la Chrysaor avait appelé à lui la lance du même nom. L’arme ultime, la plus honorable de son arsenal, celle de son armure elle-même. Il la fit tourner entre ses mains, semblant, en apparence ne plus porter attention au chevalier d’or en face de lui. Ce n’est que lorsqu’il ferma ses doigts sur le long manche qu’il posa son regard sur Bach. Calmement, il brandit la lance dans son dos, la pointe porté vers l’ennemi.

Tel le toréador il acheva le taureau.

Laissant son arme avec force, cette dernière se couvrit d’électricité comme toutes les créations d’Ajay auparavant. Excepté que cette fois-ci, l’électricité la parcourant se colorait de noir, aspirant la lumière même de l’or de la lance originelle. L’explosion qui suivit fut de grandes ampleurs, le souffle provoqué encore plus grand. Ho, le général ne doutait pas de la survie du chevalier d’or. C’était là tout le point. Il avait considérablement augmenté de niveau pour forcer ce dernier à lui prouvé qu’il n’était pas qu’une bête enragé. Que ce jeune homme pouvait contrôler l’animal qui était censé le protéger. Après viendrais la charge sans pitié du serviteur de Neptune. Après viendrait « l’Océan Invincible ».


Après viendrait Ajay Barindra.

Il était plutôt comique lui, que des promesses ? Et le sang sur sa tronche ainsi que le cocard ? C'est mon imagination qui me joue des tours peut-être ? Un dur à cuir ? J'ai mal, mais je ferme ma gueule et fait semblant de ne rien sentir ? Le genre d'attitude que le vieux du Taureau avait l'habitude d'adopter lors de nos affrontements, le genre d’attitude qui a tendance à fortement me faire chier ! J'suis pourtant habitué maintenant, je ne peux cependant pas m'empêcher de repenser à l'autre vieux en regardant faire Ajay. Et ce type, contrairement à ce que j'avais pu penser jusqu'à présent, surpasser de loin les Silver Saints du Sanctuaire. De plus, ses paroles laissaient entendre qu'il s'estimait au même niveau que le mien, plus puissant même, de son point de vue. Et même si ni son nom, ni la tronche de son armure me permettait de deviner quelle faction il servait, les informations commençaient à se réunir autour de cet étranger. Qu'il continue de parler, d'en dévoiler plus sur lui, j'finirais bien par savoir quel Dieu le contrôle. Si je ne tombe pas d'épuisement d'ici là, évidemment. Mon état n'allant pas à s'améliorant, je pense bien ne pas avoir livré de combat plus épuisant que celui-ci depuis un moment déjà. Combat qui continuait, initiative cette fois au Barindra.

- Bah voyons... après les épées de deux mètres, ce connard me balance une lance !

Et forcément, les moyens pour parer à cette attaque seraient tout autre. Alors que la lance fuse dans ma direction, mes bras totalement dépourvus de protection se placent vers Ajay, la paume des mains bien en évidence. Et alors qu'un nouveau cri de rage s'échappe de mes lèvres, mon Cosmos explose de nouveau, cette fois cependant, ce n'est que dans un but défensif. Tout autour de moi se créer une bulle dorée, marque de mon Cosmos, prêt à encaisser l'assaut. Et quel assaut... À peine la pointe de la lance eut-elle heurtée ma défense qu'une explosion se déclencha. Le résultat n'en fut que plus monstrueux. Ma défense, aussi solide soit-elle, finit par se faire balayer par la puissance de l'explosion. Cette dernière, amoindri en puissance par la solide opposition qu'elle venait de rencontrer, repoussa sur plusieurs mètres mon corps alors sans protection autre que ma fidèle armure. Toutefois, bien que cette technique fut ravageuse, elle ne fut en aucun cas suffisante pour me faire mordre la poussière. Un genou au sol, les bras en croix face à mon visage, j'avais encaissé le reste de l'explosion avec la seule force de ma détermination. Ne pas décoller les deux pieds du sol. La trace encore toute chaude provoqué par le frottement de mon armure sur la terre était encore bien visible, laissant échapper de fins nuages de fumée, tout comme ma Gold Cloth le faisait.

- Ouah ! C'est ce qui s’appelle une putain d'explosion ! Pas suffisant pour me faire chuter cependant, dommage le vieux ! J'suis sûr qu'autrefois, cette technique faisait des ravages.

Oublier la douleur, ne penser à rien d'autre que mon poing s'incrustant dans la tronche de cet enfoiré, 'faut croire que d'une certaine manière, cela portait plutôt bien ses fruits. Avançant de quelques pas vers Ajay, je lançais à ce dernier un sourire satisfait, fier d'avoir trouvé un adversaire parvenant à me malmener comme il le faisait depuis le début de ce duel. Qu'il ne me considère pas à la hauteur, je m'en fichais. Une chose était claire en revanche, il allait autant ramasser que moi. Les coups subis allaient être rendus au double tant au niveau de la puissance que de la quantité. Je le sentais, cet effet incroyablement transcendant que l'éveil au septième sens. Jusqu'ici, je n'étais parvenu à m'éveiller au septième sens qu'une seule et unique fois, renouveler l'expérience était comme recevoir mon armure d'or, juste énorme. Des blessures, j'en avais des multiples. Mes bras en lambeaux et brûlés, les jambes lourdes, même mon visage était marqué. S'écoulant lentement, un filet de sang prenant sa source au niveau du front était désormais en place. Une touche de plus pour le vieux. Cet affrontement me laisserait sur les rotules pendant un bon bout de temps, mais il était hors de question que je tombe face à lui. Mon Cosmos s'embrasa une nouvelle fois, bien plus intensément que les fois précédentes, craquelant la terre sous mes pieds, balayant les gravas au loin, exerçant une pression étouffante sur plusieurs mètres.

L'espace d'une vingtaine de secondes, mon regard ne décrocha pas de celui de mon adversaire, ma cosmos-énergie toujours en action, mon poing bien serré. Brusquement, ma jambe droite s'éleva de quelques centimètres pour mieux retomber au sol, entraînant dans son élan mon Cosmos sous les entrailles de la terre. À nouveau, le silence s'installa. Je ne bougeais plus, sachant pertinemment ce qui allait se produire. De sous le vieil homme, une colonne de flammes surgit, englobant ce dernier dans sa totalité. L'intensité des flammes concentrées dans cette colonne ardente ne tardera pas à affaiblir le Barindra à coup sûr s'il s'est fait prendre au piège. L'occasion rêvée pour frapper en force. M'élançant sur ma cible, augmentant ma vitesse par mon Cosmo, je tombais sur Ajay les bras bien haut dans le ciel, traversant la colonne comme si de rien n'était. Mes mains ne tardèrent pas à s'entremêler, tandis que mes bras retombais de concert vers le sommet du crâne de ma cible, promettant à ce dernier qu'il embrasse le sol s'il n'esquive ou ne pare pas ce coup. Et comme je suis souvent généreux dans mes efforts, ce ne fut pas tout. Par deux fois, je tentais de le fracasser d'un coup de tête redoutable, avant de laisser mon épaule tenter sa chance elle aussi. Suite à quoi, mes deux poings frappèrent de concert une fois de plus, chacun un des deux flancs du vieillard. De quoi lui briser les côtes et lui faire passer l'envie de se frotter à moi au corps à corps. Enfin le coup final, rien de plus qu'un lourd coup de poing pleine face, histoire de l'envoyer valdinguer plus loin et respirer un peu.

Le souffle de l’explosion avait été violent, certains morceaux de bâtisses, briques, bois mal attaché avait été propulsé au loin, ne laissant plus qu’une vaste zone dégagé. Au centre, le chevalier du Taureau avait survécu. Il débitait ses paroles d’un air goguenard, essayant probablement de pousser l’expérimenté Ajay à bout. Ce dernier plus loin gardait le silence presque pesant qu’on lui connaissait son masque sans émotion de nouveau porté sur le visage. Impassible, il observa son adversaire puiser dans ses réserves, laissez son cosmos brulez jusqu’à son maximum. S’il semblait ne pas y attacher plus d’attention que ça, simple spectateur du combat, intérieurement, il se tenait prêt à tout. L’éveil au septième sens était une arme formidable, la véritable attaque d’un chevalier de rang supérieur. Une explosion d’énergie qui faisait passer celle de sa lance pour une brise fraiche.

Dans le dos de Bach son animal totem sembla se dessiner dans les airs, autre manifestation d’un cosmos à l’extrême. Se bref instant où Ajay dévia son regard de son adversaire profita à ce dernier. Son pied s’abattit avec un fracas redoutable ramenant l’attention du général sur le chevalier d’or. Le calme qui s’en suit mis tout les sens du Barindra en éveil. L’expression « le calme avant la tempête » lui est trop bien connu, marin de profession. Son masque se brisa légèrement tandis que ses yeux se réduisaient à deux fentes suspicieuses. Un petit craquement sous ses pieds l’informa de l’imminence de l’attaque. Pas assez pour s’en sortir totalement indemne malheureusement. L’enfer se déclencha tout autour de lui, l’air qu’il respirait semblait lui-même brulé dans ses poumons. Larmes aux yeux, bien vite partit en fumée, il créa de nouveau sa lance fétiche. La tenant bien haut dessus du sol, il la rabattit tète en avant avec force. Le choc physique allié au choc cosmique créé une large fissure tout autour de lui. Telle Moise séparant les yeux, il comptait bien séparer les flammes avant de finir grillé à point par le sieur du Taureau.

Malheureusement, Bach semblait avoir attendu ce moment précis pour agir. Ajay le vit traverser ce léger espace sauf de flammes, mains liés pour se rabattre avec puissance. D’une main, le général remonta son arme d’or pour intercepter l’assaut adverse. La lance plia mais ne se rompit pas. Son bras par-contre… Dans un « crac » horrible, il sentit et surtout vit l’os se briser et sortir de sa chair. La douleur et le cri qui suivit l‘empêchèrent de réagir à temps face à l’avalanche de coups. Le dernier direct apparu comme une bouffée d’air frais. Le corps alourdis par la douleur, Ajay fut propulsé en arrière avant que ses pieds ne finissent par retoucher le sol. Incapable de tenir debout, il se sentit partir vers l’avant de tout son poids dans une chute périlleuse. Ce n’est que dans un éclair de lucidité qu’il arrêta celle-ci en interposant son bras entre lui et le sol. Le porteur de la Chrysaor resta un moment ainsi, vouté sous l’effort et la douleur combiné. Des larmes de sang s’échappaient du coin de ses yeux tandis qu’il reprenait bruyamment son souffle.

Finalement, lentement il se releva. Une once de fierté était ancrée en lui-même. Il n’avait pas posé le genou à terre. Il ne l’aurait pas supporté. Son armure n’était pas dans un meilleur état que lui, brisé à de nombreux endroits, ses courbes gracieuses étaient interrompues. Des morceaux étaient éparpillé non loin, là où les coups du chevalier d’Or avait porté. Ajay toussa légèrement sur son bras gauche qui se recouvrit alors de sang. Un moment, la panique s’emparera de lui. Cela ne voulait qu’une seule chose, un organe interne avait été touché, les poumons probablement. Il fallut qu’il reprenne son calma par de longues et profonde respiration. Il profita de ses rares instants pour se rapprocher de son adversaire, le pas régulier, loin de manifester de l’hostilité au servant d’Athéna. Arrivé à quelques mètres, il regarda Bach droit dans les yeux tandis qu’il se défaisait de son casque. Les diverse blessures étaient on ne peut plus visible, le bout d’os de son bras droit notamment. La douleur s’était déjà grandement atténuée, son cosmos en action.

-Je t’avais promis une chance, tu l’as eu. Je t’avais promis de te montrer le niveau de quelqu’un de ton rang, le voici. Observe bien, Bach du Taureau.

Alors qu’il parlait, Ajay laissait son cosmos soigner ses blessures. Poséidon n’abandonne pas ses hommes fidèles et loyaux et déjà il sentait sa scale dégageait son propre cosmos, prêt à reprendre le combat. Le Barindra brisa l’os sortant du bras, n’y replaçant que le petit bout restant. Il sentait ce dernier grandir pour redevenir solidement attaché à son poignet, comme si l’assaut du taureau n’avait jamais existé. Ce n’était pas une technique facile à utiliser, lourde sur le corps comme sur l’esprit, il fallait des années d’entrainements pour parvenir à maitriser se savoir. Pour autant, le plus durs restait son cout. On ne se soignait pas aussi facilement même avec le cosmos. D’ici une semaine, des douleurs terribles envahirait le général, incapable de bouger à ce moment.

L’avantage étant que pour l’instant, le combat continuait. Du casque sous le bras droit du Barindra, une douce lumière surgit de nouveau. La même lumière que lorsqu’il appelait sa lance et de fait, dans sa main ne reposait plus que la fameuse Chrysaor. Ajay éprouvait presque de la pitié pour le jeune homme non loin de lui alors qu’il prononçait les dernières paroles.

-Je t’avais dit que la lumière n’était pas ton allié dans les profondeurs… Maha Roshnee.

Il plaça alors sa lance à l’horizontale vers son adversaire. La lumière qui s’en dégageait était blanche, pure et pourtant, létal. Elle dégagea un gigantesque flash lumineux qui devrait couvrir tout l’univers d’un blanc immaculé aux yeux du chevalier du taureau. Cette lumière si innocente en apparence lui brulerait les nerfs optiques, lui causant de grandes douleurs comme une cécité temporaire. À partir d’ici, le reste sera un jeu d’enfant.

Un large sourire de satisfaction s'incrusta sur mes lèvres et rien ne viendrait le détrôner, trop précieux qu'il était à mon goût. Mon assaut était un succès total et la tronche de mon adversaire ne ressemblait plus à grand-chose désormais. Son bras semblait être cassé, son armure fissurait à plusieurs endroits et son souffle manquant. Finalement, il n'était pas si résistant et puissant qu'il souhaitait le laisser croire. Je le regardais s'approcher, sans même profiter de cet instant de faiblesse pour l'achever, épuisé que j'étais par ce terrible affrontement. Nous nous approchions de la fin, chaque assaut lancé rapprochant les deux adversaires que nous étions vers l'instant où notre dernier souffle s'échapperait. J'en avais parfaitement conscience, aussi le laisser grappiller ces quelques mètres pour s'adresser à moi ne me dérangea pas. Silencieusement, je rassemblais mes dernières forces. L'ultime assaut, celui destiné à terrasser une fois pour toute ce vieux bonhomme servant je ne sais quel Dieu. L'effort serait douloureux et le sacrifice pour m'assurer de ma victoire également. Observer, il pouvait être certain que j'allais le faire, c'était même l'unique chose que j'allais faire. Un soupir de désespoir s'échappa d'entre mes lèvres lorsque je le vis faire appel à son Cosmos pour soigner ses blessures. La véritable puissance de quelqu'un de mon rang hein ? Quelle connerie...

Aucunement besoin de reprendre des forces en ce qui me concernait, ma seule résistance et volonté de vaincre me protégeait des assauts du vieillard, l'empêchant de me mettre à mal. Et le puissant flash qui balaya la zone ne fut rien de plus qu'un nouveau coup qui viendrait se heurter sur le rempart que je suis, sans parvenir à me faire chuter. Une simple lumière aveuglante venant chatouiller les yeux n'est nullement suffisant pour abattre le Taureau. Que son attaque me rends aveugle, je m'en foutais. La perte de vue ne serait pas un obstacle suffisant à sa défaite. Il encaisserait mon prochain assaut sans se relever cette fois. Hurlant de rage, j'intensifiais mon Cosmos au plus haut point, plus encore que lors de ma précédente attaque. Cette fois-ci, le sol ne fit pas que se craqueler sous mes pieds, de véritables blocs de pierre s'en échappèrent, devenant rapidement poussière une fois dans l'air. Un léger cratère se formait, moi en son centre, continuant mon action, rassemblant mes dernières forces encore présente. Lorsque ce fut le cas, une secousse bouscula les alentours, faisant chuter les derniers bâtiments ayant réchappé au ravage de notre affrontement. Le regard plus déterminé que jamais, j'avançais de quelques pas vers cette lumière, la saisissant de ma main droite avec fermeté. Un dernier regard fut adressé au Barindra, le foudroyant de toute la rage qu'il pouvait exprimer.

- JAMAIS PERSONNE NE VAINCRA BACH DU TAUREAU ! AUSSI INTENSE QUE PEUT-ÊTRE TA LUMIERE, MA RAGE DE VAINCRE LA BALAYERA SANS CESSE ! TOI AVEC AJAY BARINDRA !

Le coup de poing fusa en sa direction comme une charge de mon totem, tenant toujours fermement sa lance de la main droite, ma poigne s'attarda sur son poignet histoire de le maintenir en place. Ce fut mon poing gauche qui se fracassa à plusieurs reprises de toute sa hargne sur le corps du Barindra. Plus que jamais, l'envie de le terrasser me submerger. À nouveau apparut dans mon dos la représentation de mon totem, semblant hurler lui aussi toute sa rage à quiconque serait là pour l'entendre. Une seconde fois, mon pied droit martela le sol d'une charge monstrueuse, injectant mon énergie spirituelle à l'intérieur. Cette fois pourtant, les flammes ne mirent qu'une fraction de secondes à nous submerger intégralement, n'ayant aucune distance à parcourir. Ma rage m'aveuglant, il m'était impossible de déterminer avec exactitude si Ajay était encore face à moi, consumé par mes flammes ou s'il était parvenu à s'échapper. De mon côté, une fois ma fureur totalement envolée, je posais un genou à terre, de nombreuses gouttes perlant sur mon visage, le souffle manquant. Je venais d'atteindre mes limites comme je me l'étais imaginé plus tôt. La douleur et la fatigue agissant de concert, plus que jamais j'étais à la merci de mon adversaire si ce dernier trouvait encore les forces nécessaires pour me frapper.

Le taureau avait été piqué et comme dans l’arène se déchainait avec plus d’ardeur. Une ardeur…aveugle. Ajay l’observa bien tenté de contre-attaquer, honorable dans sa défaite, on ne pouvait dire que Bach du taureau abandonnait un combat. Seulement aujourd’hui, il était tombé sur quelqu’un d’un niveau supérieur, un paquet d’années d’expérience en plus qui transformait la fougue de la jeunesse en frappe mortelle. Dans le genre de frappe mortelle, le chevalier d’Or n’était pas non plus en reste. Ses attaques étaient assez sensationnelles mais dans sa rage, il utilisait plus de cosmos qu’il n’en avait besoin. Il voulait visiblement annihiler son ennemi jusqu’à la moindre parcelle de son corps. Là était son erreur. Un homme est tout aussi mort une tête en moins que réduit en cendre.

Main dans son dos, Ajay invoqua épées et bouclier. Une large masse évoquant vaguement u homme de deux mètre. En temps normal, nul doute que le taureau aurait vu la supercherie. Un enfant de cinq ans le pourrait. Frappé du Maha Roshnee, il était diminué sans même s’apercevoir de l’étendue des dégâts. Ho oui, il y avait la perte temporaire de vision, la douleur comme des vis enfoncé dans le crâne mais en réalité, cette attaque était indirecte. Elle vous offrait de larges failles dans la défense de votre adversaire. Privé de la vue et la récupérant c’était d’une certaine manière comme renaitre. Vous perdiez une flopée de repère et dans un combat, ces petites secondes de latence vous coute la vie. Elle vous offrait même une meilleure défense. Il est plus difficile de se camoufler dans les toutes nouvelles ombres que l’œil ennemi perçoit.

De fait, si tôt son double doré créé, sacrifiant sa lance pour assurer son adversaire de sa réussite, Ajay se déplaça. Un, deux pas de côté avant de s’éloigner de plusieurs bons mètres, laissant le taureau foncé dans le drapeau doré que le général lui avait tendu. Calmement, il observa Bach de déchainé, brisant petit à petit le double du Barindra. Simple armes, elles ne tardèrent pas à tomber en pièce, ne laissant plus que le chevalier d’or à genoux au sol et essoufflé comme jamais. Il avait effectué sa dernière ruade, son dernier baroud d’honneur. Le porteur de la Chrysaor, recréa sa lance homonyme que pour mieux faucher le guerrier adverse. Un coup large, puissant pour soulever de terre le taureau essoufflé et le laisser reposer sur son dos. Alors que Bach était piégé dans les airs quelques instants avant de retomber au sol, leurs regards se croisèrent, celui froid du général contre celui enflammé du jeune homme. Le Barindra formula une phrase qui ne dépassa jamais le cadre de la pensée. Peut-être ce dernier saurait la déchiffrer dans ses yeux. De toute manière, cela n’avait plus d’importance.

La lance d’orichalque se rabattit avec force sur le corps recouvert d’armure doré. Le coc brisa le sol sous le dos de Bach, preuve de la force donné dans ce simple coup. Tout autour d’eux n’était que néant. Terres brulées, saccagées, brisées. La pointe de la lance vint se placer juste sous le menton du chevalier d’Or, laissant un filet de sang couler de sa gorge.

-Où est-ce que tu croyais frapper chevalier?

Entièrement soigné d’apparence, haut de deux mètres et dominant totalement le jeune homme au sol, Barindra irradiait des reflets du soleil. Pour l’heure il était une montagne encore trop haute pour Bach. Un jour, bientôt peut-être, ce dernier serait à même d’atteindre son sommet.

-Tu as du potentiel et plus tard tu feras un guerrier de premier plan. Pour ça je vais te laisser vivre. Lorsque tu auras atteint ta maturité, cherche-moi, trouve moi et Ajay Barindra, le porteur de la Chrysaor te donnera la revanche que tu mérite.

Ajay déplaça sa lance vers le torse du taureau. À la pointe se dégageait du pur cosmos, le b.a.-ba de l’entrainement d’un guerrier divin. Juste du niveau d’un général en fait. Il imprima une dernière poussé vers le sol, enfonçant son adversaire sur quelques nouveaux centimètres dans sol. Juste assez pour envoyé ce dernier dans les bras de Morphée quelques instants. Quand il se réveillerait, Ajay aurait disparus, revenu dans les froides eaux du territoire de Neptune. S’il avait perdu la trace des deux gamins, le général avait trouvé un troisième plein de promesses. Finalement, cela apparaissait comme une superbe journée en attendant leurs prochaines rencontres. Nul doute que l’issue en serait bien plus incertaine…

Un cuisant échec... ce combat n'était qu'un cuisant et lourd échec ! Tout comme ma dernière action, totalement inutile et sans douleur pour le Barindra. Aveuglé par cette lumière me privant de ma vue, affaiblissant affreusement mon corps, aveuglé également par la colère dont je faisais souvent preuve envers mes adversaires. Mon adversaire n'avait eu qu'à s'écarter, regardant le déluge s'abattre sur je ne sais trop quoi, toujours était-il qu'il n'avait pas encaissé le moindre dommage. Cette foutue lance me faucha les jambes, soulevant la lourde masse que j'étais devenu dans les airs, pour mieux me rabattre vers le sol qui céda sous l'impact. La douleur se propagea sur tout mon corps, me foudroyant douloureusement tandis qu'un flot de sang coulait le long de mes lèvres, se rependant lentement sur les terres brûlées de Pannonie. Sang qui s'ajouta à celui qui perlait de la toute nouvelle entaille faite au niveau du cou par l'arme de mon adversaire. Le vainqueur tenait à la gorge le vaincu, capable de mettre fin à ses jours d'un seul geste, un simple geste que même un gosse serait en mesure de réaliser. Se retrouver dans une posture aussi délicate fut un choc, moi qui ne m'était plus habitué depuis la mort de mon mentor à ramasser des raclées, le goût de la défaite s'était volatilisé avec ce dernier.

Aujourd'hui, l'ennemi ne sombrerait pas dans la mort comme il m'était arrivé de provoquer cette situation plusieurs fois au cours de mes voyages. Aujourd'hui, en plus de ne pas perdre la vie, l'ennemi se montrait assez généreux pour épargner la mienne, Chevalier d'Or du Taureau que je suis. Une situation qui, si cela ne se vit pas sur mon visage, me fit bien rire intérieurement. Moi qui avait fait tant d'efforts pour parvenir à lui arracher une grimace de douleur, le voir me prendre de haut même à la fin de ce duel m'amusait. Finalement, il avait peut-être raison, probablement qu'il était un adversaire trop puissant pour moi actuellement. Il me faudrait donc survivre à mes blessures, réparer les dégâts causés à mon armure, entamer un programme d'entraînement colossale afin d'augmenter de niveau. Une fois ces choses atteintes, retrouver ce vieillard serait alors mon unique priorité. Et lorsque ce jour sera arrivé, nul doute qu'un nouvel affrontement dantesque prendrait forme, qu'importe le lieu et la condition physique du Barindra ce jour-là. Qu'il continue ainsi, à balayer ces adversaires, à survivre aux combats qu'il aura à mener durant les années où nous serons séparés. Il lui faudra tous ses moyens pour ne pas périr lors de notre revanche.

La moindre faiblesse serait exploitée et durement payée, qu'il n'en doute pas, je n'oublierai pas ses paroles prononcées à mon égard aujourd'hui.

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