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Et voila, il est temps de vous faire part de notre nouveau projet...

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Un forum One Piece, depuis le temps que la team en parlait et avait l'idée en tête il était temps de franchir le cap. Bien …


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 Corvus, Silver Saint du Corbeau

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AuteurMessage
Saint
Corvus
Corvus
Messages : 261
Renommée : 606

Feuille de personnage
Armure: Vierge
Rang de l'Armure: Or
Expérience: 15
Corvus, Silver Saint du Corbeau  Empty
MessageSujet: Corvus, Silver Saint du Corbeau    Corvus, Silver Saint du Corbeau  I_icon_minitimeLun 19 Sep - 1:34

HRP:


    » Age: 22 ans

    » Quelle est votre expérience des forums RP ? Environ 7 ans de jeu, sur différents univers.

    » Comment avez-vous connu SSU ? Via Arsiesys, un moteur de recherche belge pas très performant.

Info qui a son importance, je suis plutôt néophyte concernant Saint Seiya. Pardonnez mes erreurs ou, mieux encore, signalez-les moi !


RP:


    » Nom : Octavius Aelius Corvus

    » Âge : 17 ans

    » Armure demandée : Silver Saint du Corbeau


A quoi ressemble votre personnage la première fois qu'on le rencontre ?


Je veux marquer votre esprit, le pénétrer, l’infester de mon image, de ma voix, de mes mots pour que jamais mon souvenir ne s’efface ;
je veux être ce rêve à demi oublié qui vous hante au lever du jour ;
je veux devenir une part de vous-même, pour l’éternité.


Corvus joue sur l’ambiguïté, la singularité et le malaise avec ceux qu’il croise. Outre sa sexualité qu'il met exagérément en avant, il n'hésite pas à briser les tabous et à pousser les autres à se questionner sur de nombreux thèmes, en remettant parfois en cause, avec la plus grande impudence, des doctrines séculaires. Derrière ses abords sombres se révèle un jeune homme enjoué qui aime converser et échanger, sur tous les sujets, et qui oriente facilement les discussions vers des thèmes que la morale pourrait réprouver, mais qui le fascinent : la sexualité, la religion, la mort. Corvus aime à parler de ce qui pourrait répugner les autres mais qui font, malgré tout, partie de la vie ; cet intérêt tantôt morbide, tantôt scabreux, à au moins le mérite de marquer les gens, rarement en bien, mais ce n’est pas le but de ces échanges. Corvus se contrefiche de l’opinion qu’ont les gens de lui pour peu qu’ils soient réceptifs à ces thématiques qui fâchent et qui, parfois, font frémir.
Il est ouvert aux autres – parfois trop, estimeront certains – et va facilement au contact des gens. Cette facilité dans les relations sociales peut être cependant à double tranchant.

Comprendre Corvus n’est pas forcément chose aisée, dans un monde de bienséance et de respect, mais il suffit de saisir cette règle simple : le jeune homme cherche à choquer pour marquer les esprits. Cela suffit à cerner la majeure partie du personnage. Cette doctrine, qui pourrait paraître malsaine, le devient encore plus quand le geste joint à la parole. L’offense n’est pas une barrière, seulement une limite, et Corvus n’hésite pas à la franchir.

Ce tempérament bizarre fait qu’il ne compte que très peu de vrais amis. Ses manières ont tôt fait de faire fuir les gens qui le croisent. Les rares individus qui ont le cœur assez solide pour renouveler l’expérience découvriront un homme plus profond, parfois poète à sa façon, profondément attaché à sa partie natale et qui ne cesse de remettre en question les (ou le, là est la question) Dieux, tout en demeurant fasciné par eux. Corvus semble à la recherche d’un état d’existence qu’il ne pourra peut-être jamais atteindre.
A vouloir marquer les esprits, qui sait ? peut-être veut-il simplement prendre la place des Dieux dans le cœur des hommes.


Le profil légèrement androgyne de Corvus joue dans son comportement équivoque et il n’hésite pas à l’exagérer, par ses manies ou son attitude. L’ovale de son visage et la pâleur de sa peau peuvent facilement le confondre avec une femme, si n’était ses profonds yeux noirs cernés de khôl aux sourcils masculins, qui soutiennent son regard malicieux et aguicheur. Ses cheveux, de la même teinte, ondulent dans son dos comme des ombres. Il n’est pas rare de voir un corbeau en jaillir théâtralement dans un croassement strident ou de trouver des plumes d'ébène enfoncées dans sa chevelure.
Guère plus musclé que la moyenne des Chevaliers de son rang, il compense par l’agilité et la vitesse et jouit d’une taille respectable. Quand il ne porte pas son armure, il évolue le plus souvent avec une toge de couleur sombre, variant du bleu au rouge, légèrement ouverte sur le torse, qui rappelle ses origines romaines. Il pousse parfois le comble de la coquetterie en arborant des bijoux d’argent.

Son armure a la particularité d’être plutôt sombre, loin de l’éclat d’argent de ses consœurs, composée d’un alliage pouvant rappeler l’obsidienne par sa couleur et ses reflets, mais il s’agit en réalité d’un métal léger à la composition inconnue, aussi résistant que les autres armures de même rang. Guère encombrante et n’offrant pas une protection totale, elle ne gène cependant pas les mouvements et s’hérisse en plusieurs points de plumes profondément noires. L’armure semble donner presque littéralement des ailes à Corvus, qui voit sa vitesse s’accroître lorsqu’il la porte. Il est également capable de freiner sa chute, comme s’il planait, pour peu qu’il ne soit pas sonné par un coup. Et, bien évidemment, elle lui permet d'invoquer des nuées de corbeaux.
D’autres détails sont à noter sur cette armure : une cape noire qui descend le long de son dos, de la ceinture jusqu’à hauteur des genoux ; des fixations de cuir qui maintiennent les différentes parties de la cuirasse ; un carquois niché dans le creux de ses reins et la nuée de corbeaux qui accompagne généralement l’apparition de l’armure.

Note : je suis conscient du caractère tendancieux du personnage et qu'un dérapage peut facilement arriver (pour qu'il n'y ait pas de surprise après validation, je donnerai le ton dans l'histoire pour que vous sachiez à quoi vous en tenir). Je tiens cependant à préciser que cela fait longtemps que je souhaitais incarner un personnage de ce genre et je trouve que l'univers Saint Seiya est un des rares suffisamment matures pour me permettre de le jouer. Je suis moi-même suffisamment mature pour ne pas faire de la provoc pour la provoc : le personnage est taillé selon les us de l'époque (notamment concernant l'homosexualité) et va évoluer en ce sens.
Mon but n'est pas de faire du yaoi/hentai/tentacules, juste d'explorer un genre de personnage plutôt courant dans les mangas, mais rarement sur les forums RP orientés combat/politique. J'espère que cela sera accepté et, dans le pire des cas, je ferai autre chose !


Histoire :



Antebellum

Non loin de Rome, dans le camp d’entraînement des futurs Chevaliers.

« Il est temps d’explorer plus en profondeur tes sens, murmura-t-il doucement.
Je… je ne sais pas si… si l'on peut... répondit l’autre, mal à l’aise sur le lit dur.
Chut… Tu ne sais pas encore, Luis. Mais c’est comme pour toute chose : il faut d’abord essayer. Et ensuite, tu pourras douter.
Octavius, je… »

Octavius attendit. Attendit que le jeune garçon, ou plutôt le jeune homme, trouve les mots pour le repousser. Mais il ne les trouvait pas et ne les trouverait pas ; Octavius ne l’avait pas choisi sans raison parmi la masse des combattants. Il se rapprocha un peu plus, goûtant avec plaisir au regard perdu de sa proie, qui semblait tiraillée par des sentiments contraires, quoi de plus normal. Mais comment lui dire « non » ? Le jeune éphèbe n’essayait même plus de lui échapper, fasciné qu’il était par l’étrange aura sensuelle qui se dégageait de l’apprenti Chevalier, de deux ans son ainé, qui avait pris ses aises, allongé également sur la couche à ses côtés. Le silence de Luis semblait être un accord et le rythme emballé de son cœur invitait Octavius à poursuivre.
Lorsque vous êtes seuls, la moindre marque d’attention vous touche comme une flèche en plein cœur. Octavius le savait bien.

L’espace qui les séparait se rétrécissait et même si Luis était encore hésitant, l’aplomb d’Octavius le rassurait un peu. Leurs mains se frôlèrent. Octavius plissa les yeux et approcha ses lèvres, pensa avec fièvre à la suite à donner quand un homme, connu sous le nom de Leporis, fit irruption dans le dortoir, faisant sursauter Luis. La porte s’ouvrit avec un bruit sinistre qui devait sonner aux oreilles de l’adolescent comme un sermon. Luis se détourna du regard sombre et lascif d’Octavius, qui semblait figé dans sa position, croisa une seconde celui du vieil homme entré dans la pièce avant de parcourir les alentours, comme à la recherche d’une issue de secours. Maître Leporis ne s’attarda pas plus longtemps sur lui, comme coutumier du spectacle, et s’avança, ses yeux lançant des éclairs, vers la couche d’Octavius où tous deux s’étaient installés. Luis, qui avait failli franchir un cap dans l’appréhension de son propre corps, recula jusqu’au fond du lit, apeuré, reconnaissant à sa balafre l’émérite combattant qui avait en charge les lieux, et dont l’autorité et la sévérité ne sauraient être remis en question. Sa gorge se serra mais Octavius demeurait de marbre. L’on racontait que Maître Leporis devait la cicatrice qui bardait sa tempe à un affrontement avec un lion, d’une taille gigantesque, qu’il avait dû combattre pour obtenir sa première Armure. L’affrontement aurait duré trois jours et l’issue aurait été incertaine jusqu’à la dernière seconde. Leporis portait la peau de la bête telle une cape lors des évènements importants, l’arborant comme un légitime trophée, et nul ne saurait tenir tête à un homme ayant mis à mort un lion sans l’aide d’une arme. Il aurait à subir son courroux sans pouvoir se défendre. Mais le garçon n’eut pas à s’inquiéter car le Maître ne lui accordait aucune attention.

« Octavius, tu n’étais pas l’entraînement. Là où j’aurais dû te trouver.
Oui… répondit avec insolence le jeune homme. J’avais quelques techniques de lutte à montrer à Luis. »

Celui-ci, ne sachant qui il devait regarder entre l’ensorcelant jeune homme et l’impressionnant professeur, finit par fixer le vide face à lui, incapable de penser à quoi que ce soit tant il paniquait, attendant la sentence qui tomberait sur lui. Leporis le regarda et Octavius y décerna une pointe de pitié. Nulle pitié à avoir pour lui ! songea-t-il. Ce n’était que partie remise.

« Toi, Luis. Pars à présent. M’entends-tu, petit ? Je te dis de quitter ce dortoir. Retourne à l’entraînement et ne t’avise plus de vivoter, encore moins avec Octavius. Tu es prévenu.
Oui…. Oui, Maître ! » répondit-il avant de disparaître, la sueur perlant ses vêtements, sans accorder un regard à Octavius. Ce dernier s’en sentit quelque peu attristé.
« Tu ne cesseras donc pas de torturer ces gamins ? » soupira Leporis en plongeant son regard dur et ridé vers le corps à demi-nu de l’aspirant Chevalier qui, sachant qu’il serait aussi convié à retourner combattre, chercha des yeux des habits propres à l’effort.
« Gamin ? Il a presque quinze ans. Ce n’est plus un enfant, ajouta Octavius en passant une tunique courte de lin. Il n’y a rien de mal dans mes actes.
Tu sais très bien que si. L’Eglise interdit la copulation avec un autre homme, encore plus un si c’est un garçon si jeune !
L'Eglise l'interdit. Qu’en dit Athéna ? » ne put s’empêcher de répondre Octavius avec un sourire, ce qui eut pour effet d’empourprer les joues du Maître, de colère ou de gêne il n’aurait su le dire.

Il savait qu’il avait fait mouche, car la pratique n’était pas étrangère au peuple grec, quoique moins répandue aujourd’hui que quelques siècles auparavant ; à l’image de ce qui se faisait au grand jour sous l’Empire Romain quelques siècles plus tôt. L’interdit d’aujourd’hui ne l’était pas hier encore. Alors comment condamner ce qui avait failli avoir lieu et comment condamner son blasphème, qui n’était que vérité ? Leporis n’avait pas autant d’esprit qu’Octavius, tous deux le savaient, et il savait également que ce n’était pas par la douleur et le sang qu’il changerait le jeune homme ; aucune punition ne le ferait aller contre sa nature, sa nature pleine de vice.
Octavius quitta son couchage spartiate et se planta face au Maître, qui le surplombait encore de quelques centimètres, mais qu’il avait bien rattrapé en l’espace de quelques années. Leurs gabarits n’étaient cependant pas près de rivaliser : Leporis était une masse de muscles, capable d’abattre des poings de la taille de rochers sur ses adversaires, Octavius était athlétique, sans plus. L’enfant de Rome observa avec envie la tenue luxueuse de son Maître, lui qui était réduit à des frusques.
De sa noble ascendance lui manquait le confort, essentiellement. Né dans une famille de nobles natifs de Rome, les Aelii, Octavius avait eu le temps de connaître les grandes villas, les esclaves et les tissus délicats avant d’être arraché pour devenir un disciple d’Athéna. A l’époque déjà, sa personnalité s’était forgée et ne différait guère de celle qu’il avait aujourd’hui : l’entourage extravagant de la gens poussait, pour exister parmi eux, à devenir plus extravagant encore. C’était un Octavius au caractère déjà bien trempé que Leporis avait rencontré, alors qu’il n’avait que huit ans, et qu’il avait emmené avec lui.
Octavius dût s’adapter à son nouveau train de vie, et se construire une carapace pour faire front aux autres disciplines, qui n’avaient pas connu son rang social et étaient prompts à le lui rappeler, raillant ses manies. Aujourd’hui, il n’avait aucune crainte à parcourir le camp d’entraînement : à force de temps et de paroles, il inspirait un malaise persistant et l’on préférait ne pas l’approcher. Voilà qui était idéal pour lui.

« Tu arrives à la fin de ton entraînement, Octavius. Ton épreuve va bientôt avoir lieu. »
Le jeune homme demeura silencieux, fixant le maître un sourire au coin des lèvres. Il savait bien que la conclusion de ces années de travail approchait et pour tout dire, il se sentait prêt. S’il ne rivalisait pas avec des combattants plus forts que lui physiquement, sa vitesse, sa souplesse et son sens tactique le sortait bien souvent de situations périlleuses. Et quelques paroles judicieusement glissées à l’oreille de celui qui vous affronte peuvent renverser un combat. Il accusait plus de victoires que de défaites, au bout du compte, mais l’équilibre avait mis du temps à se faire.
Son corps était finalement prêt. Mentalement, il l’avait toujours été.

« Penses-tu mériter de porter une armure ?
Je ne vois pas pourquoi je resterai ici plus longtemps si ce n’était pas le cas ? »
Leporis soupira. De tous ses élèves, Octavius faisait partie des plus impertinents et des plus agaçants ; et c’était en cela qu’il se démarquait des autres. Sur le champ de bataille il avait, contrairement à ce que pensait le citoyen romain, encore beaucoup à apprendre, mais il était difficile de trouver, malgré ses nombreux dérapages, quelqu’un d’aussi droit et de loyal à sa cause. Leporis craignait cependant que l’assurance d’Octavius lui desserve quand viendrait le moment fatidique, pour lequel il s’était préparé et pour lequel il l’avait préparé.
« Et penses-tu qu’une armure te choisirait ? »

La question ne trouva pas de réponse, car Octavius ne pouvait être catégorique là-dessus. Il se sentait prêt à devenir Chevalier, il en était certain. Mais lui laisserait-on cette opportunité ? Ou cette vie de labeur loin des siens, loin de sa patrie qu’il chérissait tant aurait été purement vaine ? C’était une inquiétude qui le tiraillait souvent, plus encore après un combat acharné qui le laissait en sueur et en sang, seul pour penser. Et si tout ça, toute cette existence passée au service d’une divinité dont il doutait parfois de la légitimité, ne le menait qu’à la déception et au déshonneur ? Athéna ne viendrait pas le réconforter d’avoir tant souffert pour elle. Alors que les Dieux de Rome étaient remplacés par un Dieu unique et que ceux qui vénéraient encore Jupiter voyaient leur existence raccourcie, pourquoi croire en une Déesse qui enrôlait des enfants pour en faire, s’ils font partie de l’élite, des guerriers à sa cause, laissant au rebut ceux qui ne convenaient pas à ses exigences ?
Sa foi lui faisait-elle défaut ? A force de toujours remettre en question les prédicats des civilisations modernes, il se demandait si la pierre angulaire de la religion, la foi tout simplement, n’était pas elle aussi branlante. Ces doutes le priveraient-ils d’une Armure ? A bien y réfléchir, ce n’était pas l’existence des Dieux qu’il remettait en question, mais plutôt le fait que les hommes s’agenouillent et les supplient de leur offrir pain et chaleur. Leur toute puissance, il était bien forcé de la reconnaître.

« Si une armure me choisit, cela voudra dire que je la méritais. » dit-il tout simplement. Et cela ne rendra pas toutes ses années stériles, songea-t-il également.
« Que tu la méritais… Bien. Alors nous le saurons lors de ton épreuve, qui aura lieu demain » annonça Leporis à sa grande surprise, le tétanisant. Demain ? « Nous partirons pour le Palatin. Aujourd’hui, tu ne combattras pas ; économise tes forces et ton cosmos, prépare-toi. Tâche de garder ces sages paroles en tête quand ton tour viendra. »


Cave ne cadas

Le Mont Palatin était une des plus grandes collines surplombant la magnifique cité de Rome. Centre névralgique du monde pendant des siècles, berceau de la civilisation moderne, c’était à Rome que s’étaient écrites les plus grandes pages de l’histoire, jouées les plus belles pièces et votées les lois qui avait fait de l’Empire un paradis pour les hommes cultivés et victorieux.
Rome avait perdu de sa splendeur, même si Octavius avait du mal à l’admettre, mais la revoir après tant d’années chassait cette idée stupide que la cité était décadente : pour lui, elle était superbe, en plein essor et fourmillante de vie. Il se tenait au pied du mont aux Empereurs, le Palatin, voyait la foule œuvrant à son labeur quotidien et, plus que jamais, la Rome quotidienne lui manquait.
La famille Aelius comptait dans sa généalogie deux empereurs et de nombreux consuls. Quelque peu tombée en désuétude au regard de sa période faste, elle restait une gens noble et respectée, qui avait ses quartiers aux alentours du Mont Palatin, près des immenses palais. Mais Octavius savait bien qu’il n’aurait pas le loisir de voir les siens et qu’il ne devait pas y songer : aujourd’hui, tout trouvait sa conclusion. Aujourd’hui avait lieu sa seconde naissance. Et il ne fallait pas que des souvenirs ternis par le temps le déconcentrent, lorsqu’il devrait faire la preuve de son accomplissement.
Comme il s’y était attendu, il n’était pas le seul à concourir pour son adoubement. Quatre autres disciples, qu’il connaissait de vue ou pour en avoir combattu certains, avaient rejoint le cortège étrange qui avait traversé Rome non sans faire tourner quelques regards étonnés au passage de Leporis, tout à ses plus beaux effets. Parmi les participants, Octavius en craignait deux car il les connaissait : Publius, lui aussi romain mais issu de la plèbe et qui l’avait malmené à ses débuts, un combattant tout en muscles, tel Leporis ; et Lokar, dont les origines étaient aussi sombres que sa peau, et qui se démarquait par sa hargne de vaincre, qui lui avait valu beaucoup de blessures et quelques victoires. Les autres ne méritèrent même pas son attention, tant il était évident qu’ils n’avaient aucune chance.

« L’épreuve aura lieu au sommet », annonça Leporis, revêtu de sa cape en peau et mufle de lion, qui attirait tant l’attention. « Suivez-moi. »
Peu à peu, le groupe s’éloigna des parties les plus peuplées de la colline et, bientôt, ils se retrouvèrent en terrain accidenté, sauvage, où de jeunes arbres et des plantes urticantes entravaient le passage. Traverser ne fut pas une sinécure, mais à la différence de ses compagnons, Octavius ne se plaignit pas, pas même dans un murmure.
Le temps se fit long et Octavius s’étonna d’entendre la voix de Publius s’élever. Quand il vit que Leporis avait pris de l’avance et ne pouvait les entendre, il comprit que son concitoyen avait attendu que le vétéran s’éloigne pour déverser son venin.
« Alors, le large-cul ? Tu espères obtenir une Armure ? Attention, elle risque de te gêner si tu veux déshabiller un autre bleu qui ne sait pas ce qu’il l’attend ! » s’exclama-t-il en se tournant vers les autres, guettant leur rire d’approbation. Certains sourirent maladroitement, trop au fait de la réputation d'Octavius. Seul Lokar demeura impassible.
« On peut faire beaucoup de choses sans pour autant avoir à déshabiller quelqu’un. Je pourrais t'apprendre beaucoup de choses si tu me laissais te les montrer ? »
Publius se renfrogna et cracha au sol. « Plutôt servir de chien de garde à Hadès que laisser tes mains me toucher ! » Octavius sourit et ne précisa pas que l’usage des mains n’était pas non plus obligatoire. Il accéléra l’allure pour rejoindre la compagnie, bien plus agréable et surtout silencieuse, de son Maître. Il avait besoin de se concentrer, pas de répliquer à des imbéciles.

Au pied de la colline, Octavius aurait juré que l’ascension aurait pris au groupe tout au plus une heure. Mais Leporis leur fit faire tant de tours et de détours, parmi la garrigue aux senteurs parfumées, qu’ils arrivèrent au point donné trois heures plus tard. Le romain le suspectait de les avoir fait tourner en rond. Peut-être pour les épuiser ou, plus probablement, pour pousser les moins décidés à abandonner en leur laissant tout loisir de réfléchir à l’échéance approchante. Mais aucun n’avait déserté et ce fut à six partis, six arrivés qu’ils s’arrêtèrent au lieu indiqué par Leporis.
Il s’agissait d’un coin reculé de la colline, sur le côté Est. Ils ne devaient pas être loin du sommet nommé Palatual. Si, aux autres versants, la colline du Palatin glissait en une pente douce et herbeuse vers Rome, ils se trouvaient à présent au bord d’un à-pic abrupt, et le sol était loin, très loin en dessous d’eux: peut-être une centaine de mètres, mais sûrement moins tant la plongée était vertigineuse et exagérait les perceptions du jeune homme. Il n’aurait jamais cru que le Palatin fusse si haut.
Située au cœur de Rome, le sommet de la colline cachait au sud le cirque Maxime et offrait aux yeux d’Octavius et du groupe, placés côté nord, une vue magnifique sur le forum et son agitation, une masse blanche de pierre dont il ne parvenait pas à distinguer les habitants. Ils étaient vraiment haut. Il demeura droit et digne malgré la légère torpeur qui le gagnait, mais les autres hommes, Leporis et Lokar exclus, ne parvenaient pas à dissimuler leur inquiétude, trépignaient, et préféraient se tenir loin de l’abysse. Pourtant, ils n’étaient pas là par hasard et le vide ferait, de toute évidence, partie de leur épreuve. Octavius appréhendait l’instant à venir.

« Jeunes hommes, c’est l’heure que vous attendez depuis des années, s’exclama Leporis en tournant le dos à Rome pour leur faire face. C’est l’épreuve pour laquelle vous avez combattu, souffert et espéré. Vous êtes venu de votre plein gré. Vous pouvez abandonner dès à présent et devenir simple soldat. Ou décider de poursuivre plus en avant votre entraînement pour revenir lorsque vous vous sentirez prêt. Si vous ne vous estimez pas digne de porter une Armure, ne tentez pas votre chance, car les Dieux ne viennent pas en aide aux présomptueux. »
Leporis marqua un temps, scrutant chacun d’entre eux en attendant un désistement, une lueur de doute. Octavius sentit soudain le poids de l’expérience que portait son Maître se poser sur lui, et elle ne se résumait pas à la tête de lion posée sur son épaule. Il distingua, comme soudainement conscient des moindres détails qu’offrait le combattant, ses nombreuses balafres, ses cicatrices blanchies par le temps et les quelques cheveux blancs qui pointaient dans sa chevelure de jais comme autant d’affrontements. L’homme était déjà passé par une telle épreuve et en était sorti grandi. Il savait ce qui les attendait, les en avertissait. Et Octavius se sentit encore plus confiant de le savoir ici. Malgré leurs différents, Leporis était un exemple pour lui, à sa façon, comme l’étaient tous les maîtres et tous les Chevaliers. Cette épreuve, au-delà de l’Armure qu’elle lui promettait d’acquérir, le transcenderait, il le savait désormais.

Aucun n’abandonna mais Leporis posa un regard non-équivoque sur l’un d’entre eux : il lui ordonna d’approcher et de donner son nom. Andos se nommait-il, athlète aux origines visiblement nordiques au vu de son cheveu blond, il arborait une musculature impressionnante pour quelqu’un de son gabarit : il était le plus petit de la bande. Lorsqu’il s’avança, Octavius comprit : le garçon suait la peur à en occulter la douce senteur des plantes sauvages de l’endroit.
Leporis lui redemanda s’il souhaitait abandonner. Andos marqua un temps, sans doute pour réfléchir une ultime fois à ce qu’il devait décider. Puis, fermant les yeux comme pour oublier l’espace vide à quelques mètres de lui, annonça qu’il allait passer l’épreuve.
« Bien, si c’est ce que tu souhaites. Tu passeras en premier. » Puis Leporis s’adressa à nouveau au groupe. « Votre but est simple : survivre ! C’est la Terre que vous protégez, et c’est la Terre qui vous rappellera à elle quand viendra l’heure de votre trépas. Il ne tient qu’à vous de repousser cet instant ! De repousser le moment où vous tomberez, genoux à terre, pour pousser un dernier soupir alors que le sol se gorge de votre sang ! Aujourd’hui, vous ne devrez pas tomber ! »

Le respectable maître, d’un geste de la main, invita Andos à prendre place au bord du précipice. Le garçon avança en regardant droit devant lui, cherchant sans doute à dépasser sa crainte en ne l’affrontant pas, mais à peine eut-il fait trois pas qu’il fut forcé de baisser les yeux pour s’assurer de la distance où se trouvait la falaise. Manque de chance, il se trouvait juste au dessus du gouffre et son regard s’enfonça dans l’abyme. Il eut un geste de recul puis se tourna vers le Maître, vers les autres jeunes hommes et son regard perça celui d’Octavius. Le jeune romain afficha, durant cette courte seconde, plus d’assurance qu’il n’aurait jamais pu avoir, signifiant de la sorte qu’il passerait l’épreuve sans trembler ; un coup de bluff qui avait pour but de décourager Andos à tenter sa chance. Malheureusement, ce dernier était aussi apeuré qu’obtus. Ravalant sa salive, serrant les poings, il sembla reprendre du poil de la bête.
« Celui qui sortira indemne de sa chute sera le plus à-même de porter l’armure qui lui sera confiée. Vous n’avez qu’une chance et cette chance peut aussi signifier votre mort. Vous n’aurez pas le temps de réfléchir, alors ne tergiversez pas : agissez ! Saute ou abandonne à présent, Andos. »

Andos resta encore quelques secondes sur le fil de la falaise. L’instance était suspendue à ses tressaillements, leurs corps étaient tendus comme prêts eux aussi à sauter. Octavius se sentait dans un état second. Le silence se fit parmi la frondaison et seules les voix étouffées par la distance des citoyens romains, loin en bas, leur parvinrent. Un souffle froid glaça la sueur sur leurs fronts.
« Saute ou abandonne ! » ordonna Leporis, ce qui fit frémir Andos. Il souffla une dernière fois… et son corps bascula.
Deux secondes. Sa chute ne durerait pas plus longtemps, mais voir le garçon s’effondrer sur lui-même, à défaut de sauter, sembla durer de longues minutes. Octavius l’avait vu fermer des yeux humides avant que le combattant ne disparaisse de sa vision. Le romain le voyait mentalement tomber, masse informe de désespoir, disparaissant dans les limbes. Leporis prit la parole cinq secondes après qu’Andos eut sauté.
« Je ne sens plus son cosmos. Il a échoué. Qui souhaite sauter, à présent ?
J’abandonne, annonça à la volée Publius. Je ne sais pas comment remporter une épreuve pareille. Donnez-moi un adversaire et je le battrai, mais l’attraction de la Terre, je ne peux rien contre.
Que souhaites-tu faire, en ce cas ? demanda le Maître qui ne paraissait ni étonné, ni déçu.
Je m’entrainerai encore pour Athéna, jusqu’à pouvoir passer n’importe quelle épreuve.
C’est ton droit. Il vaut mieux un soldat vivant qu’un fou mort. Au suivant. »

Lokar ne s’avança pas et ce fut le cinquième participant, le dernier des adversaires d’Octavius encore en lice qui se présenta. Semblable au jeune Aelius, il avait des cheveux plus courts, une peau plus mate, mais leur gabarit devait être le même. Il ne douta pas, malgré la mort d’Andos quelques secondes plus tôt, et Octavius eut à peine le temps de graver ses traits – peut-être bientôt réduits à une bouillie de chair – dans son esprit qu’il disparut.
Si la tension était montée lentement lors du passage d’Andos, Octavius avait l’impression cette fois-ci que l’affaire avait été expédiée par le nouveau participant, gâchant presque le spectacle ; peut-être celui-ci savait que s’il attendait trop, il ne sauterait jamais. Le malaise n’eut même pas le temps de s’installer en lui que déjà Leporis annonçait son résultat. Tout se jouerait donc en quelques secondes lorsque viendrait son tour.
« Il a survécu. Je vais le voir. Attendez-moi ici. »
Dans une explosion de lumière orangée, semblable à un crépuscule, le Maître au lion disparut. Publius s’était assis sur un rocher à l’écart, visiblement conforté dans sa décision, et son regard trahissait une certaine honte d’abandonner face à l’obstacle qu’on dressait devant lui. Il ne prononça pas un mot malgré l’absence du Maître. Un instant, Octavius se demanda s’il n’était pas mieux d’être assis sur cette pierre que debout face au précipice. Il n’osait même pas s’approcher pour détailler la falaise. Comment réussir ?
Lokar demeurait silencieux comme une tombe, immobile comme une statue. Sa peau d’ébène luisait d’une fine pellicule de sueur et rien dans son regard ne laissait imaginer qu’il abandonnerait la partie. Dans un rayon lumineux du même spectre que le précédent, Leporis réapparut.

« Il est bien vivant, et il survivra. Il faudra faire aussi bien, sinon mieux à présent. Qui souhaite passer ? »
Octavius ne réfléchit pas et avança d’un pas. Il jeta un regard en arrière vers Lokar, un regard dans lequel pouvait se lire une sorte d’étonnement, comme s’il venait tout juste de se rendre compte qu’il venait de se porter volontaire pour, à son tour, défier la gravité. Lokar le regarda également et hocha la tête, premier signe d’une quelconque forme de vie dans cette carapace de muscle. Leporis posa sur Octavius des yeux où flottait un sentiment indescriptible, auquel n’avaient pas eu droit les autres participants : bon ou mauvais, ce faciès subtil trahissait l’intérêt que le Maître avait pour lui. Espérait-il qu’il réussisse ou qu’il échoue ? Leur relation avait toujours été ambigüe, leur estime mutuelle bousculée par leurs caractères opposés. Octavius avait bien plus important à cogiter, pour l’heure.
Les paroles de Leporis le troublaient également. En avançant vers le bord de l’à-pic, Octavius essayait de comprendre : en quoi pouvait-il faire mieux que son prédécesseur ? N’avait-il pas réussi, tout simplement ? Il comprit la subtilité grâce à l’emploi de vocabulaire du Maître : s’il allait survivre, cela voulait dire qu’il avait réussit mais n’était pas indemne. Peut-être avait-il réchappé à la chute, mais souffrait de blessures ? Auquel cas, faire mieux signifiait réussir sans être blessé.
Ce qui rendait l’épreuve encore plus insurmontable qu’il ne l’avait cru.

Il leva les yeux, s’arrachant au vide. Les nuages volaient bien, eux. Comment faisaient-ils ? Octavius se perdit à les contempler, masses blanches glissant doucement sur le ciel bleu… Loin, très haut, inaccessibles. Ils étaient les Dieux élémentaires, mus par une volonté toute propre ; là, l’un d’eux se détache d’un groupe qui grisonnait paisiblement, et dérive emporté par le vent. Le bout de coton filandreux finit par s’étioler puis par disparaître, dispersé par un souffle divin. Lorsqu’Octavius abandonna ce spectacle, il ignorait combien de temps avait duré sa rêverie.
Il tourna son regard auréolé de khôl vers Leporis. Ce dernier articula un mot que seuls les Dieux auraient pu entendre, mais qu’Octavius comprit : “mérite”.
L’apprenti gonfla la poitrine, se rappela les efforts qui l’avaient mené jusque là… et son désir d’outrepasser les limites qu’on lui imposait se fit plus fort encore. Il rassembla tout son courage et toute son énergie. Les nuages volaient bien, eux, se répéta-t-il. Ecartant les bras, prêt à prendre son envol, d’une fine poussée des jambes il sauta dans le vide.

Il était impossible que sa chute dure plus longtemps que celle des hommes avant lui. Impossible. Et pourtant, le sol se rapprochait si lentement ! Il se sentait… en suspens. Comme volant dans les airs. Pendant une seconde, il se sentit comme un oiseau ou, mieux, comme un nuage. Les contraintes du sol et toute l’existence qui s’y rapportaient s’évanouirent. Il ne restait que lui, l’espace vide au dessus et en dessous de lui, ce dernier qui ne semblait plus décidé à le rappeler à lui, et la nature pleine et vivante, qui offrit une brise qui glissa sur son visage comme pour l’encourager. Un moment idyllique, unique et magique, qui n’allait pas durer.
Il tombait. Déjà, cette force millénaire qui gardait les hommes sur la terre ferme était à l’œuvre et bientôt il disparut à la vue de son Maître, plongeant à son tour. La falaise et ses escarpements défilèrent sous ses yeux. Mériter une Armure. Il en méritait une. Il avait travaillé pour. Et il avait le souhait de protéger ce qui l’entourait, de protéger les merveilles de Rome et des grandes civilisations. Il voulait se battre pour tout ça.
Octavius passa devant le corps détruit d’Andos, qui s’était écrasé contre un rocher saillant, son sang coulait à flot le long du mur de pierre. Il ne serait pas comme lui.
Il voulait qu’on lui offre le pouvoir de mener à bien cette volonté. Et il était prêt à mourir pour cet idéal.
Mais pas ici.
Pas aujourd’hui.
Pas maintenant.
Il poussa un cri et son corps explosa.


Volate Corvi

Lorsqu’il reprit ses esprits, il se sentait plus épuisé que jamais, comme harassé après mille jours de combat. Son corps était douloureux, brûlant, et la terre fraîche sous lui lui faisait un bien incroyable, l’apaisant. Son cœur battant semblait en communion avec la Terre elle-même. Si le souvenir de l’épreuve n’avait pas jailli dans son esprit, peut-être serait-il resté là, à attendre, à méditer, à goûter à ce moment de quiétude, lui qui n’avait pas connu de répit profond depuis des années.
Mais il venait de tomber. Et il était toujours vivant, à en croire la douce souffrance qui parcourait ses muscles. Il se redressa.

Leporis était là. Il s’occupait d’un garçon qu’Octavius reconnu comme celui qui avait défié la gravité avant lui. Il était en sale état : des contusions, des plaies cachées par des bandages blancs, ses membres étaient pour la plupart maintenus par des atèles. Et surtout son regard, posé sur lui, était plein de rancœur et de douleur. Leporis le voyant fixer Octavius se tourna et approcha du romain.
« Comment tu te sens ?
Je me sens. Ce qui est déjà bien en soi. Qu’est-ce qu’il s’est passé ?
Tu ne te souviens pas ? sourit le Maître. Tu as éveillé ton cosmos, Octavius, comme on pouvait l’attendre d’un Chevalier. Alors que tu n’étais plus qu’à un bras de percuter le sol, tu as stoppé ta chute. Un vrai déchaînement. »
Octavius regarda alentour et remarqua que les arbres autour de lui étaient pliés. La terre, sur laquelle il était allongé plus tôt, était elle aussi retournée et formait une cavité, de plusieurs mètres de large. Il avait fait cela ? Le jeune homme porta la main à son crâne, dans lequel semblaient frapper des tambours de guerre.
« Alors… j’ai réussi ?
Tu es celui qui a le mieux réussi en tout cas. Lokar a essayé à son tour, mais il n’a pas fait aussi bien que toi. Il est toujours en vie, mais a dû se raccrocher à la falaise pour ne pas y passer. Une vraie force de la nature… en tout cas, c’est à tes côtés que ceci est apparu… »

C’est à cet instant qu’Octavius le remarqua, brillant à travers le brouillard de son esprit : un cube d’argent étincelant, miroitant au soleil de Rome, installé là comme un monument séculaire qui ne saurait prendre dommage du temps. La boîte était finement ciselée, l’œuvre d’un artiste, ornée d’un corbeau de profil qui levait un bec fier vers une représentation de l’astre solaire. Octavius se redressa péniblement, aidé de Leporis, et s’approcha de l’Armure. Du coin de l’œil, il vit que ses adversaires maintenant vaincus les avaient rejoints au pied du précipice, et ils arboraient pour la plupart des mines envieuses, mais Octavius n’aurait su si leurs pensées lui étaient bénéfiques ou non. Peu lui importait maintenant.
« L’Armure d’Argent du Corbeau. Il est rare de commencer son service de Chevalier avec une Armure de ce rang. Il faut croire que tu la méritais vraiment. »
La concrétisation de tant d’années de travail et d’espoir s’offrait à lui. Il frôla l’Arma Capsa du bout de la main.
S’ouvrant dans un éclat lumineux, Octavius sentit les pièces d’armure tournoyer autour de lui et prendre place sur son corps, se liant à sa peau, d’abord lourdes puis de plus en plus légères. Au même moment jaillissait de la boîte une nuée noire de corneilles, qui s’envolèrent en croassant dans un torrent sombre de becs et de plumes. Lorsqu’enfin le claquement du métal cessa, Octavius s’approcha d’un petit lac, non loin de ses camarades qui le regardaient avec ébahissement. Dans le reflet de l’eau calme, le romain contempla l’artefact offert par les Dieux. Il était beau, ainsi caparaçonné. Il aimait se voir ainsi. Il avait envie de s’admirer pour l’éternité. Et il sentait une puissance nouvelle et enivrante le gagner.
Les corbeaux tournoyaient haut au dessus de sa tête. L’un d’entre eux descendit en cercle et se posa sur son épaule. Leurs regards issus des ténèbres se croisèrent longuement. Une complicité était née.

« Bienvenue à toi, Octavius, Chevalier d’Argent du Corbeau.
Non… Octavius... Ce nom était lié à ma vie de citoyen romain. D’enfant espérant de devenir ce que je suis aujourd’hui. Tout ceci est révolu. »
D’un ordre mental, il appela la horde de corbeaux qui le surplombait et les oiseaux plongèrent en croassant, tournoyant autour de lui, le dissimulant par intermittence à la vue de l’auditoire. Octavius se sentait dans une tornade de ténèbres et ses mains levées caressaient les plumes des corneilles qui le frôlaient.
« Je suis Corvus, Chevalier d’Argent du Corbeau. »

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MessageSujet: Re: Corvus, Silver Saint du Corbeau    Corvus, Silver Saint du Corbeau  I_icon_minitimeMer 21 Sep - 0:48

Terminé !
Merci à la personne qui s'occupera de ma validation. Smile
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MessageSujet: Re: Corvus, Silver Saint du Corbeau    Corvus, Silver Saint du Corbeau  I_icon_minitimeMer 21 Sep - 2:13

Bienvenue sur SSU !

Je ne vais pas entrer dans les détails, je pense que tu sais ce que je pense de ton style d'écriture et j'ai beaucoup aimé la façon dont tu t'es débrouillé pour narrer ton histoire alors que tu ne connais rien à l'univers. C'était bluffant. L'exercice n'est pas des plus aisés et même si tu as posé pas mal de question le résultat reste quand même très agréable et incroyablement proche de l'esprit de la série. Et puis comme tu le dis toi-même la psychologie du personnage a beau sortir des sentiers battus, ça fait du bien, une note d'originalité.

Sans grande surprise, je te valide donc avec l'armure du Corbeau mais te confère le niveau 3 de validation, ce qui te débloque pas moins de 1200 points à mettre à profit pour te constituer un deck d'attaque.
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MessageSujet: Re: Corvus, Silver Saint du Corbeau    Corvus, Silver Saint du Corbeau  I_icon_minitimeMer 21 Sep - 3:03

Bienvenue sur SSU !
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MessageSujet: Re: Corvus, Silver Saint du Corbeau    Corvus, Silver Saint du Corbeau  I_icon_minitimeMer 21 Sep - 22:56

J'avais oublié de vous remercier tous les deux, tiens ! =D
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MessageSujet: Re: Corvus, Silver Saint du Corbeau    Corvus, Silver Saint du Corbeau  I_icon_minitime

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