Épilogue : Pour le Futur de Chacun

Le couperet est donc tombé, hier soir en réunion sur skype avec la quinzaine de personnes présentes pendant les 2h qu'a duré la discussion (qui ont dérivés sur 3/4 par la suite ^^).

En faisant le constat de la situation actuelle puis le bilan du …

Ici seront stipulées toutes les armures remises en libre service après la perte de leur détenteur.

Citation :: Libération d'Armure
Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser indéfiniment des armures en les mains de joueurs inactifs. À partir de deux …

Et voila, il est temps de vous faire part de notre nouveau projet...

One Piece ShinSekai RPG !

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Un forum One Piece, depuis le temps que la team en parlait et avait l'idée en tête il était temps de franchir le cap. Bien …

POUR LE FUTUR DE CHACUN

Continuer, encore. Je dois absolument continuer, me reprendre, car j’ai une mission. Une mission dont dépendra l’avenir du Sanctuaire. Je dois trouver cet arbre, je le dois ! Pour mes frères, pour le Sanctuaire tout entier, pour Dormin, Oréstis et Sokaris, pour Athéna. Si je n’arrive pas à l’atteindre, alors cette descente aux enfers aura été faîte en vain. Le poison des Spectres qu’il avait affronté sur la route, dans la clairière désolée, coulait librement dans ses veines depuis plusieurs longues minutes déjà. Sa concentration n’était plus à son paroxysme et honnêtement, il espérait bien ne plus les revoir d’ici à ce qu’ils aient quitté cet endroit. On n’avait bien assez d’un combat de ce genre à la fois, sans rajouter une revanche immédiate. Mais Hadès dans le fond, était un petit malin farceur, prêt à sortir la carte de l’immortalité comme un diable sort de sa boîte ! C’était pour cette raison, qu’il devait continuer : pour que la farce cesse, définitivement.

Narcisse s’ébroua, faisant valser de droite à gauche ses longs cheveux d’émeraudes dans l’air vicié et l’atmosphère lourde des enfers. Le Grand Pope avait bien indiqué au Capricorne cette direction pour trouver l’arbre, avant qu’ils ne soient interrompus dans leur élan par l’arrivée d’un petit comité d’accueil. Vraiment petit, car du côté de Kallas et Alpharius, le chevalier d’or avait senti des centaines et des centaines de présences. Mais à présent, il ne sentait plus rien. Ni amis, ni ennemis. Les deux Gold Saints avaient-ils pris la fuite, interdisant à Narcisse de les sentir en vie dans le monde du dessous ? Ou bien, étaient-ils morts dans leur mission de « faire diversion » pour permettre à Arsiesys et lui de se faufiler jusqu’à l’arbre … ?
En ces temps de doutes, et de souffrances, la seule chose qui le différenciait des cadavres était sa foi. Alors oui, Narcisse pensa avec ferveur qu’ils avaient pu s’en tirer, car aucun d’entre eux -pas même Kallas- ne méritaient de mourir ici. Ils avaient encore tant de choses à accomplir, tant de dangers à affronter pour ramener la paix sur Terre… Cela ne fit qu’augmenter sa détermination et les poings et dents serrés pour faire passer la douleur, il continua sa route, filant droit vers sa cible, du moins l’espérait-il.

Après quelques minutes, enfin, l’arbre apparu au-delà d’un ravin. Difficile de le rater. Il était encore à une certaine distance de Narcisse mais au moins celui-ci le voyait-il à présent, l’empêchant de se perdre dans les enfers à la recherche de sa propre perte. Finalement, sa mort n’avait pas été pour cette fois hein ? Mais tout n’était pas joué, car comme il le savait, ils n’avaient eu qu’un « petit » comité d’accueil : il y avait des Spectres très puissants au service d’Hadès. En fait, tout ceux qui dans la mort avaient pactisé avec le maître des lieux pour rester encore un peu en « vie » même si ici cela n’avait aucun sens. Ils repoussaient à demain le sort de tout être vivant. C’était un blasphème envers la nature, envers les lois immuables de ce monde.

Mais en toute honnêteté, Narcisse n’aurait rien fait contre eux si ces derniers n’avaient fais que vivre paisiblement dans ce charmant panorama. Hadès voulait la mort sur Terre, et c’était une chose que les Gold Saints ne pouvaient laisser passer. Il y avait à la surface bien des personnes dont la mort ne devait pas être provoquée à l’avance. Des personnes, dignes de vivre. Sa mère, sa tante, son maître Zénon -en espérant qu’il ne le croiserait pas ici-, ses élèves… Et bien d’autres encore. Avoir foi en eux était aussi ce qui permettait à Narcisse d’avancer encore, et de franchir jusqu’à des ravins pour atteindre son objectif. Après avoir prit son élan, il atterrit de l’autre côté du petit canyon et arriva finalement, au pied de l’arbre.

Voir là la seule source de « vie » en enfer avait quelque chose d’assez effrayant. Ça vous rappelait à quel point ce lieu était mort et que vous risquiez à tout moment d’en faire partie pour toujours. Et ça, ce n’était vraiment pas au programme de Narcisse du Capricorne. Levant son bras droit, il constata que le sang recommençait à coaguler, lentement. Il ignorait si c’était le poison du Deep ou du Worm qui lui avait fait ça, mais quoiqu’il en soit il avait encore fort à faire ! Bien qu’il ne connaisse pas le rituel à accomplir, il savait devoir cueillir les fruits de l’arbre. La suite, le Grand Pope la lui expliquerait quand il arriverait.

D’ailleurs, le Sagittaire était en chemin.

Arsiesys devait une fière chandelle à son armure et sa lumière salvatrice. En proie au sommeil tant sa fatigue était pesante, il s'en était fallu de peu qu'il s'endorme d'un sommeil qui aurait alors été éternel. Mais cette lueur revigorante s'était infiltrée dans chacun de ses muscles pour le gratifier d'un second souffle au moment opportun. Ce coup de fouet eut tôt fait de lui rendre toute sa lucidité, et il s'empressa de continuer sa route. Porter le coup de grâce avait pris plus de temps que prévu, et Narcisse devait être déjà loin. Son état n'étant pas beaucoup plus brillant que celui du Capricorne, le rattraper serait moins facile que prévu. Fort heureusement, ses ailes d'or étaient intactes et l'emmenèrent vers les hauteurs pour lui faciliter la tâche. Un instant, le doute l'avait retenu en arrière – celui de savoir si oui ou non Kallas et Alpharius étaient sains et saufs. Une intense concentration lui permit néanmoins de suivre leur trace et de s'apercevoir qu'ils avaient quitté les Enfers en urgence.

Sans doute n'étaient-ils pas au mieux de leur forme, mais ils étaient à présent en lieu sûr, il en était sûr et certain. S'être immobilisé pour sonder les environs avait eu cela de bon que son organisme s'était purgé des dernières traces de poison qui y subsistaient encore. Le rythme irrégulier de sa respiration revint à la normale et n'avoir plus à s'en inquiéter le soulagea grandement. Maculé de sang, de sueur et de poussière, il avait perdu de sa superbe, mais était toujours aussi vaillant. Et surtout, son moral n'était pas affecté en dépit de toutes les difficultés qu'ils avaient pu rencontrer, ce qui pourrait très bien jouer un rôle déterminant lors de la suite des événements. Ce serait mentir que de dire qu'il ne se faisait aucun souci à ce propos, mais si quelque chose devait les attendre au tournant cela ne le rendait pas pour autant capable d'en deviner l'origine. Ses dons de divination n'avaient pas cours ici, et le langage des étoiles était souvent trop subtil pour pouvoir en percer tous les secrets.

Qu'à cela ne tienne. Si mal en point soit-il, il était toujours en mesure de se battre, même si manifestement ce n'était guère raisonnable. Il leur fallait accomplir le rituel au plus vite, et pour peu que d'autres chiens de garde leur fassent obstacle, ils ne seraient pas trop de deux pour se frayer un passage. Fort de sa position aérienne, Arsiesys n'eut aucun mal à passer au-dessus de la cascade de sang d'où l'arbre devait tirer son irrigation. L'aspect morbide des environs ne l'incita pas à s'attarder dans leur contemplation, bien que cela eut sans doute été plus prudent. Le danger pouvait surgir à tout moment et ils ignoraient d'où il pourrait provenir, mais les Enfers étaient trop vastes pour qu'il puisse examiner chaque potentielle voie d'accès. Aussi se contenterait-il de rester sur ses gardes autant que faire se peut et de préparer un accueil chaleureux à quiconque voudrait enrayer le processus. Sa bonne marche était essentielle s'ils voulaient avoir encore la moindre perspective d'avenir... S'ils voulaient endiguer l'invasion des Spectres.

- Heureux de voir que tu as pu arriver ici sans encombres. De toute évidence, le but de notre visite est encore un mystère pour eux. Je crains néanmoins qu'ils ne tardent pas à nous percer à jour. Merci de ton aide, je prends la relève à présent.

En dépit de l'urgence de la situation, c'est avec délicatesse qu'il préleva les fruits des mains de Narcisse. De son col fut tiré le fil qui devait servir à les enfiler, en vérité un cheveu d'Athéna conservé depuis l'époque de sa précédente incarnation. On le disait si résistant qu'il ne se briserait qu'à la fin des temps, et l'archer céleste se surprit à espérer que ce ne soit pas qu'une légende. Si on pouvait lire dans ses gestes une certaine hâte, il n'en était pas moins habile et précis, et bientôt tous furent mis bout à bout le long de cette fine corde. Cependant, même une fois complété, le chapelet demeura muet à leurs prières. Rien ne se produisit. Auraient-ils fait tout cela pour rien ? Interdit, Arsiesys considéra le présumé artefact, que nul pouvoir n'animait. Non, c'était impossible : les anciens écrits étaient formels. Sans doute avait-il dû omettre une condition, une étape importante sans laquelle cela ne pouvait fonctionner. Dans la précipitation, l'adrénaline donna naissance à un éclair de lucidité de sa part.

- Bien sûr... Comment ai-je pu croire que ce serait aussi facile ? Il est question de sceller pas moins de cent-huit âmes, aussi mystiques que soient ces fruits ils ne peuvent en aucun cas y suffire. Le Cosmos est la clé. Mais...

Aussi divin soit-il, ce cheveu n'était pas imprégné de la moindre once de cosmo-énergie. Il fallait l'en abreuver, en assez grande quantité et d'une telle intensité qu'il rivaliserait avec l'énergie divine, à peu de choses près. Cela dit, même le Septième Sens, le si réputé Ultime Cosmos n'était pas à la hauteur de cette demande. Dès lors, comment faire pour compléter le rituel ? Une idée lui effleura bien l'esprit, mais le prix à payer était trop grand : devoir réaliser un tel sacrifice était trop cruel. Pourtant, il n'y voyait pas d'alternative. Il avait beau retourner le problème dans tous les sens, sans le concours d'Athéna en personne, il n'y avait qu'une seule solution. Muet à cette horrible vérité, il échangea avec Narcisse un regard qui en disait long. Nul doute que l'effarement qui palpitait dans ses yeux était révélateur de ce qu'il avait découvert en manipulant ce collier. Une fois encore, le poids de sa fonction s'abattit sur ses épaules sans ménagement, menaçant de le clouer au sol. Tout Grand Pope qu'il soit, comment pouvait-il se résoudre à prendre cette décision ? Une longue inspiration plus tard, il révélait son cosmos, décidé à se sacrifier si c'était bien là l'ingrédient manquant qui, au plus mauvais moment, brillait par son absence. Et le terme était bien choisi, puisqu'à peine eut-il allumé cette aura dorée qu'une présence inquiétante entra de plein pied dans son champ de perception. Narcisse se vit remettre le chapelet - le Sagittaire ne pouvait combattre sans son arc, et pour cela avoir les mains libres serait indispensable. De cette manière, il ne risquerait pas de l'endommager pendant le combat. Un geste qu'il regretterait dans les prochaines minutes, bien qu'il l'ignorât encore.

- Nous avons de la visite. Veille sur le rosaire, il est crucial qu'il ne lui arrive rien. L'avenir du monde en dépend. Je m'en occuperai dès que nous serons à l'abri du danger. Sois sur tes gardes, il n'est peut-être pas seul.

Ainsi deux Saints étaient parvenus à passer. Quelle perte de temps... Ochs n'avait d'autre choix que de se rendre auprès de la seule source de vie des enfers, cet endroit qu'ils avaient comme charge de protéger. Cet endroit qui venait de motiver l'attaque des chevaliers d'Athéna pour dire vrai, aucun spectre ne se voilant la face à ce sujet. Kagaho étant out, le Spectre de la Gorgone se savait investit de cette nouvelle mission. Il ne faisait que pester contre l'incompétence de Raimi qui visiblement avait été bien incapable de stopper l'avancée de son groupe. Bah... Comme on dit, on n'est jamais mieux servi que par soi-même.

Déjà les cosmos des deux chevaliers se faisaient sentir, plutôt puissants d'ailleurs, mais ce n'était évidemment en rien une surprise pour le Spectre. Seul un chevalier s'étant éveillé au sens le plus haut pouvait prétendre à pénétrer aux enfers. Et visiblement, les Gold Saint remplissaient cette condition. A quoi bon alors masquer sa présence ? Ochs préférait prendre le temps d'arriver jusqu'à eux et ensuite les éliminer. Sifflotant gaiement à l'idée de pouvoir de nouveau exécuter quelques preux chevaliers, il s'imaginait déjà fanfaronner auprès du Spectre des Vers ou plus jouissif encore, fanfaronner auprès de cette tête de con de Kagaho.

Comme deviné, ils étaient deux. Mais malheureusement, ils avaient déjà cueilli les fruits de l'arbre. Et à en croire ce qu'il voyait entre les mains d'un des chevaliers, le chapelet était crée. Derrière son masque, Ochs ne riait plus. Cette fois, il allait devoir agir.

- Dites... Z'avez pas l'impression d'avoir quelque peu transgressé nos frontières là ? Bon, d'accord, vous avez visiblement déboité les deux idiots qui étaient censés vous arrêter en chemin. Mais de là à dépouiller notre arbre, les mecs, vous déconnez !!

Être sérieux ne signifiait pas renier ses traits de caractère. Et la Gorgone était suffisamment étrange pour s'adresser ainsi à deux adversaires, même en un contre un. De toute façon, ils semblaient plus mal en point que lui qui n'avait presque pas souffert pendant le combat. Inutile de dire qu'il se sentait en position de force ici même.

- Je suis Ochs de la Gorgone, de l'étoile terrestre de la course. Et je vous demande de me donner ce joli machin là !

Il n'était pas là pour faire la causette. C'est pourquoi, alors qu'il pointait du doigt l’objet en question, il libéra une puissante impulsion de cosmos qui se ruait déjà vers ses adversaires. Ne pas leur laisser le temps de souffler. Là était justement sa spécialité, ces deux là n'étaient pas vernis.

Narcisse avait déjà cueilli un certain nombre de fruits de l’arbre quand le Sagittaire le rejoignit enfin. Il était temps ! Car plus le temps passait, plus les chances de voir un Spectre débouler étaient grandes. Et honnêtement ce n’était guère le moment. Le jeune homme à la chevelure d’émeraude salua donc le Grand Pope de la tête en guise de salut, la gorge nouée par la douleur et l’anxiété. Ce dernier tenta de le rassurer, et peut-être de se rassurer également en déclarant que le but de leur visite en enfer n’était pas encore connu d’Hadès… Mais cela ne saurait guère tarder, aussi le chef du Sanctuaire prit au Capricorne les fruits qu’il avait collecté en l’attendant et sorti de sous son armure une petite poche dans laquelle se trouvait ce qui ressemblait fort à un cheveu. Oui, c’était un cheveu, sans aucun doute. Mais pas n’importe lequel car un simple cheveu n’aurait su servir la création de l’artefact qu’ils étaient venus chercher.

Tenant un bon rythme, Arsiesys enfila chacun des fruits sur le cheveu pour créer un très grand chapelet. Chaque bille de celui-ci était censée représenter un Spectre. Et la prochaine fois que chacun d’eux seraient vaincus, leur immortalité leur serait enlevée et préservée dans l’artefact, les condamnant enfin à la mort éternelle, au dernier de leur voyage. Pourtant lorsque le chevalier aux ailes d’or eut fini de créer le chapelet… Rien ne se produisit. Et comme le Sagittaire semblait désemparer, Narcisse se douta qu’il lui manquait des informations pour finaliser la création d’un objet aussi puissant. Mais là ce n’était pas trop l’endroit pour réfléchir à ce genre de choses. Finalement son vis-à-vis perça le secret du processus, qui résidait sans aucun doute dans le cosmos. Il fallait sceller le procédé par leur énergie cosmique pour créer l’artefact.

▪ Puisque nous savons cela, répondit Narcisse à voix basse, inutile de rester ici plus longtemps, ramenons le chapelet au Sanctuaire et finalisons là-bas sa création…

Mais il était déjà trop tard pour prendre la poudre d’escampette aussi facilement. Une présence maléfique aux envies de meurtre facilement ostensibles s’approchait de l’arbre à grande vitesse. Il était trop difficile dans leur état aux deux chevaliers d’or de camoufler leur présence, aussi étaient-ils à présent détectés et leurs ennemis n’allaient pas tarder à débouler par centaines pour les empêcher de repartir vivants des enfers de leur maître.
Narcisse voulut faire un pas en avant pour couvrir le Grand Pope, mais celui-ci en décida autrement. Au vu de l’état du Capricorne toujours sous l’effet des poisons qui parcouraient son corps d’Apollon, il décida de lui confier le chapelet pendant qu’il armait son arc et se préparait à recevoir le Spectre qui s’approchait d’eux. Le Capricorne acquiesça et recula d’un pas, l’artefact fermement tenu dans ses mains. Un Spectre fit bel et bien son apparition, quelques secondes après cela. Et apparemment, il n’était pas d’accord pour les laisser repartir bien gentiment.

La Gorgone, comme il se prénommait, n’attendit pas longtemps pour leur sauter au cou. Ses réflexes ralentis, Narcisse concentra ce qui lui restait de force pour créer un miroir dans son dos. Le Capricorne disparut alors, laissant le Sagittaire aux prises avec le Spectre pendant que le Capricorne ressortait à quelques mètres de là, indemne mais pas très frais. Il mit un genou à terre et reprit son souffle, autant qu’il le pouvait dans de telles circonstances. Les billes de chapelet chantaient dans l’air une mélodie pleine de percutions…

Le cosmos était la clé ? Alors il fallait utiliser le cosmos pour éveiller cet objet à sa fonction. Narcisse n’étant plus en état de bouger bien loin, c’était là tout ce qu’il pouvait faire alors ? Le Grand Pope refuserait de partir en le laissant derrière lui. Que faire, que faire… Attendre sans pouvoir l’aider et être un poids dans sa fuite ? Ou bien…
Une intuition revint à lui, tel un éclair qui frappa sa conscience et fit trembler ses mains d’une peur profonde qui n’avait plus lieu d’être en ces circonstances. Athéna sera-t-elle au bout du chemin ? Il l’espérait. Il y aurait eu encore tant à faire là-haut mais, sa place n’y était plus. Narcisse avait déjà fait ses adieux à ceux qui le méritaient, il n’avait plus rien à y faire. Quand à l’armure du Capricorne, elle retrouverait vite le chemin de sa maison. Oui, voilà tout ce qu’il pouvait encore faire. Narcisse ferma les yeux et fit le vide en lui, s’ouvrant au septième sens et le laissant le pénétrer de son énergie éternelle. Il allait brûlait ce qu’il lui restait de force vitale mais, cela en valait la peine.

Enfin près, il serra les dents et… commença à déverser tout son cosmos dans le chapelet. Aux yeux du cosmos, il était réellement présent, comme un être vivant en sommeil. Cet artefact avait besoin de beaucoup de cosmos pour s’éveiller. Beaucoup plus que ce que Narcisse pouvait lui offrir pour l’éveiller. Mais une fois activé, le chapelet permettrait au Grand Pope d’abattre le Spectre sans le voir se relever quelques minutes plus tard. Ainsi il aurait le temps de fuir jusqu’au portail qu’il avait ouvert vers le Sanctuaire. Les mains jointes sur le chapelet, le chevalier du Capricorne laissa son second genou toucher le sol. Son propre poids, sans parler de celui de l’armure, était devenu trop lourd à porter…
Encore une minute, et tout serait terminé…

Sentir son arc vibrer entre ses doigts lui insuffla une énergie nouvelle. En dépit de ses blessures, sa posture était aussi raide et affirmée que de coutume. Le fruit d'années de pratique et d'une maîtrise au-delà des limites humaines. Dépasser cette condition à outrance dans son état pourrait causer des lésions irréversibles mais il y était résigné. Ils n'avaient pas été aussi loin pour s'arrêter au premier obstacle. Ils avaient eu raison de leurs assaillants, un de plus ne lui faisait pas peur. Et même si cela devait signer son arrêt de mort, il ne se serait pas sacrifié en vain. Ceux de sa génération sauraient faire bon usage de ce chapelet, et Narcisse ne devrait avoir aucun mal à le leur faire parvenir une fois que la voie serait libre. Pourtant, plus les secondes filaient et plus il sentait sa force s'effriter, sa cosmo-énergie s'atténuer. Son équilibre lui-même était compromis, et si ses jambes ne le portaient plus il serait inutile de compter sur ses ailes. Le Grand Pope plissa les yeux pour s'efforcer de garder une vision claire de la situation, la sienne étant de plus en plus trouble. Viser dans ces conditions risquait de s'avérer difficile... Pourtant, d'un geste calme, une main leste vint encocher un trait d'or sur cet arc, que les anciens manuscrits disaient déicides pour certains. Une légende maintes fois décriées.

Arsiesys réprima un sourire : dire qu'il peinait à écraser des Spectres de seconde zone... Ce n'était pas avec si peu qu'il serait capable de tuer des dieux. Si son arme en avait peut-être la possibilité, ce n'était pas son cas. Serait-ce sa force qui viendrait à manquer ? C'était plus que probable. Que ce soit dans cet état ou en pleine forme, avait-il jamais été à la hauteur, de toute façon ? Lentement se distille dans son coeur le sombre venin du doute, et l'espoir s'éteint... Pour mieux renaître. Son cosmos sur le point de disparaître l'instant d'avant explosa avec une rare intensité, creusant un profond cratère sous ses pieds. Lui-même surpris par cette déflagration, il se sentit curieusement détendu, soudain. Quelque chose avait changé, il pouvait le sentir. Son corps ne lui faisait plus mal, et peu importe combien de plaies il pouvait porter, plus aucune ne l'élançait. La vive lumière qui émanait de son halo doré était éblouissante même pour lui, au point d'en douter de l'avoir jamais vue briller à ce point. Sa mine sombre redevint aussi lumineuse qu'en temps normal alors que son éternel sourire y reprenait la place qui lui était due.

- Sois le bienvenu, Spectre. Tu n'auras rien de nous, j'en suis navré.

Ses plumes d'or fendirent l'air et son corps se souleva, tendant à atteindre les sommets. Lui-même s'étonna d'avoir trouvé la force de prendre un tel essor quand il constata à quelle hauteur il s'était élevé. Il n'en demeurait pas moins extrêmement vigilant et prêt à piquer vers le sol à la vitesse de l'éclair si le Spectre faisait seulement mine de s'en prendre à Narcisse. Pour la sécurité de son confrère mais aussi pour celle du rosaire, il était indispensable qu'il veille au grain. Il ne laisserait nul danger les menacer, quelle qu'en soit la source. Et encore moins cette étoile terrestre qui, par ses seuls propos, se rendait détestable. S'il tenait rancune aux Spectres de s'en être pris à ses camarades, il n'admettait guère que l'un d'entre eux se montre si irrévérencieux envers ses pairs, pas plus qu'il n'accepterait que l'un de ses Saints se conduise de la sorte en sa présence. Fort de sa vue imprenable sur les lieux, il n'eut aucun mal à faire pleuvoir une nuée de flèches sur les environs, calculant minutieusement la trajectoire de chacune d'elle en une infime fraction de seconde. Les traits étincelants auraient tôt fait de tracer un cercle autour de l'étoile terrestre, l'emprisonnant dans une cage scintillante.

- Ton âme est souillée par le mal, à tel point que tu ne reconnais plus que ta propre personne. Tu ne respectes ni ton maître, ni tes alliés ! Tu n'ambitionnes que ta propre gloire et ne tire profit de cette seconde vie que pour semer la mort et la dévastation. Tu es sans nul doute un homme de la pire espèce. Néanmoins... Je vais te faire un cadeau d'adieu. À toi qui l'exècre plus que tout, j'offre l'Espoir ! Avec l'intensité de mille soleils... INFINITY BREAK !

Son corps déjà débordant de lumière dorée gagna encore en brillance, à tel point qu'on aurait pu le prendre pour une étoile descendue au plus noir des Enfers pour y imposer sa loi. Et ce n'était pas si loin de la vérité, car lors de l'exécution de cette technique, la chaleur qui se dégageait de sa cosmo-énergie excédait celle de l'astre solaire. Le soleil lui prêtait sa forge, se gorgeant du feu sacré qui habitait son âme pour faire déferler sur les ennemis d'Athéna un torrent de flèches n'ayant de repos que quand chacun sera tombé sous ses coups. Une seule de ces matras suffisait amplement à déshydrater un corps humain, et tout immortel qu'il soit Ochs ne pourrait en réchapper. À moins d'un miracle, il ne serait bientôt plus que poussière, et jusqu'à preuve du contraire ces derniers étaient l'apanage des hommes de bien. Tous ces efforts étaient commis en vain car il finirait par se réincarner sous la férule du Dieu des Enfers, mais au moins ne pourrait-il plus leur porter préjudice dans l'immédiat. C'était bien suffisant pour sortir de là avant que d'autres ne viennent leur faire obstacle. Faire appel à sa plus puissante attaque pour en avoir raison était peut-être abusif, mais il ne doutait pas que toutes les légions infernales seraient bientôt informées de leur bref passage sur leur territoire. Se faire remarquer ne ferait qu'avancer l'heure fatidique où tous seraient mis au courant, sans exception. Si seulement il pouvait briser cette maudite vie... Lui donner une chance de se repentir et de se réincarner pour prendre un nouveau départ. Le purifier de ses pêchés.

Mais il n'avait pas ce pouvoir. Pas tant que les cent-huit perles n'auraient pas revêtu leur véritable forme. Bien que de retour au maximum de son potentiel, Arsiesys avait dépensé une grande quantité d'énergie lors de cette salve. Toutefois, le fait d'avoir eu droit à cette soudaine bénédiction l'empêchait d'être trop mal en point pour que sa santé s'en voie dégradée, ce qui était à n'en pas douter un grand soulagement pour le Sagittaire. Sa confiance était revenue aussi rapidement qu'elle avait volé en éclats. Qui pouvait lui donner la force de continuer, la volonté d'aller de l'avant, sinon la déesse Athéna ? Le signe tant attendu de son attention venait de l'investir et de lui rendre ses forces – bien assez pour se sentir capable de terrasser ce fauteur de troubles. L'éclat d'azur de ses yeux, jusque là terni par la douleur et l'épuisement, était à nouveau aussi clair qu'un ciel d'été. En leur sein flambait la couleur de l'espoir et de la détermination, la certitude de sortir d'ici sain et sauf. Quant à savoir de quelle manière mettre au point le chapelet... Peut-être que si tous les Chevaliers d'Or y mettaient du leur simultanément, cela pourrait compenser l'absence du tribut...

Le nuage de fumée né de son attaque n'était toujours pas retombé quand une brusque détonation le souffla comme si de rien n'était. Aussi incandescent soit son cosmos, Arsiesys le sentit s'éteindre, écrasé par la pression colossale. Celle-ci n'émanait pas d'Ochs, qui même s'il avait survécu ne serait pas en état d'un tel déploiement – et tout bien réfléchi, ne pourrait pas l'envisager même en parfaite santé. Non, c'était bien trop grand. Même en sa qualité de maître des chevaliers, il en était accablé tant il en émanait une puissance folle. L'inquiétude se retranscrit sur ses traits quand il fit volte-face d'un pas lent, n'osant croire à ce qu'il pensait deviner. Dans son dos se répandait une lueur douloureuse, aussi éclatante si ce n'est plus que celle qui tourbillonnait autour de sa silhouette l'instant d'avant. Ses yeux s'écarquillèrent en grand : le doute n'était plus permis. Le moment où il avait remis le chapelet entre les mains de Narcisse défila dans son esprit. Il n'eut même pas la force d'esquisser un geste pour tenter d'enrayer le processus, sidéré par sa propre négligence. Le rythme affolé de ses pulsations cardiaque était assourdissant, si bien qu'il n'entendit pas même sa propre voix quand enfin il réussit à exprimer son désarroi.

- Non !

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