Ce premier tour du tournoi avait été le terrain de quelques surprises. Les différents adversaires s'étaient donnés à fond dans leurs affrontements, et le niveau avait au final été assez élevé. De quoi rassurer Ephtal, même s'il n'en avait pas eu réellement besoin. Cela constituait un test, mais surtout un entraînement supplémentaire en plus d'assurer au Prophète que ses soldats étaient prêts à passer à la vitesse supérieure. Leur première attaque sur le Sanctuaire avait été un succès, mais il ne fallait pas se reposer là-dessus : les Titans ne seraient pas toujours là pour les assister ! Ils devraient compter uniquement sur leur puissance à l'avenir s'ils voulaient réellement se creuser leur place en ce monde. Entre la progression des siens et le recrutement continu de nouveaux Berserkers, il était fort à parier qu'ils pourraient devenir redoutables pour de bon ! Mais cela n'est qu'une considération secondaire en ce jour. En effet, l'objet principal n'était autre que la grande finale...

Casshern, vainqueur de la Cardinale de la Famine, était sans doute la grande surprise de ce deuxième tour. Frozia n'avait pas été capable de tenir son rang en se défaisant de son adversaire pourtant plus faible sur papier. Face à lui viendraient s'opposer Nosgoth de la Tarentule et Straw de la Mante, ses deux élèves actuels. Il aurait dû y avoir un quatrième et dernier combattant en la personne de Guerre, mais ce Cardinal n'était pas en état d'assurer cet affrontement suite aux blessures accumulées ces dernières semaines.

Pourtant, ce dernier aurait sans doute apprécié de voir quel était l'endroit choisi comme lieu de cette finale. C'était là qu'Ephtal avait formé Guerre, cette immense cavité naturelle, cette grotte éclairée de nombreuses lanternes autant accrochées aux parois que posées à même le sol. Ici, les trois Berserkers qui s'affronteraient pourraient frapper sans retenue aucune, ne risquant en rien d'endommager des installations.

Tarentule, Mante, Python... Vous trois êtes ceux qui se sont le plus distingués lors de ce tournoi jusqu'ici. En ce jour, il est temps de vous départager afin de définir quel est le Champion d'Arès. Car à la fin, il ne doit en rester qu'un... Faites honneur à votre Maître !

Une entrée en matière succincte. Il n'y avait pas à s'étaler en long palabre. Ils savaient tous pourquoi ils étaient là, autant éviter les pertes de temps inutiles. Ephtal se recula de quelques pas. Le combat ne tarderait plus à se lancer...

Citation :

Ordre de post

Casshern
Nosgoth
Straw

• Vous avez 48h pour poster lorsque c'est à votre tour de le faire, sans possibilité de délais supplémentaires.
  
• Si vous ne postez pas dans les temps, votre tour sera sauté. La première fois vous encaisserez tous les dégâts reçus; la seconde fois vous serez éliminés.
• Vous n'avez pas le droit d'attaquer au premier tour. Utilisez ce premier post pour placer la situation et vous reposer si cela est nécessaire.

L'adrénaline parcourait déjà le corps tendu du soldat à la chevelure écarlate, alors que ses yeux orangés se posaient à tour de rôle sur les hommes qu'il ne tarderait pas à affronter. Des deux il n'en connaissait qu'un, Straw de la Mante avec qui il avait partagé la précédente mission sous les ordres de Frozia. Cependant, l'esprit de chacun s'était focalisé sur leur objectif ainsi que leurs ennemis, et très peu sur leurs homologues : c'était tout au moins le cas du Python. Peut être son frère d'arme avait retenu plus de chose à son sujet. Par conséquent, peut être représentait-il la plus grande menace à son égard ? L'homme se crispait un instant, la tension accumulée dans l'attente de ce combat stimulait son esprit dans les mauvais sens du terme, et cela risquait fort de perdurer tant que les hostilités ne se déclenchaient pas de nouveau.

L'autre ? La Tarentule. L'occasion d'une possible rencontre ne s'était pas présentée, Casshern ne pouvait donc tirer aucune conclusion sur ses capacités et inversement. Son regard ne s'attardait pas sur son cas, à quoi bon tirer un quelconque jugement sans fondement alors qu'il disposerait bientôt de tout son loisir pour comprendre cet homme au sein même d'un affrontement. Tout en fixant Ephtal alors que celui-ci annonçait l'ouverture de l'ultime étape du tournoi, l'homme à la chevelure de flamme régulait sa respiration, laissait affluer peu à peu son cosmos envahissant et contractait ses muscles pour se mettre en condition : Il était prêt. Prêt à livrer bataille, prêt à se déchaîner contre les deux autres berserkers avec autant de hargne que face à la Famine, prêt à faire honneur à son Dieu et à ses préceptes. Fermant un instant les yeux pour marquer la conclusion des propos tenus par son prophète, l'amnésique tournait ensuite des talons pour prendre place quelques mètres plus loin de manière à débuter l'affrontement avec une distance raisonnable. Son regard perçant fixait tout d'abord Straw, à qui il accordait un signe de tête respectueux, puis à l'inconnu aux cheveux platines dont il ne connaissait que la cuirasse. Cette fois ci, il s'attardait plus longuement sur son cas.

Mon nom est Casshern du Python. Lui accordant le même signe teinté de respect qu'au borgne, il laissait ensuite sa nuque tomber vers l'arrière comme pour finalement s'adresser aux cieux. Je jure de rendre hommage à Arès à travers chacun de mes coups. Et que ma puissance serve à renforcer l'avènement du Champion, dans le cas ou je ne pourrai prétendre au titre...

D'un geste nerveux, le Flamboyant retirait sa lourde cape pour offrir à la vue de ses nouveaux adversaires sa cuirasse légère mais néanmoins oppressante. Un plastron finement décoré maintenait sa posture droite et fière, alors que sa longue et sauvage chevelure arpentait son dos et ses épaules. A sa taille, une dague rangée dont le pommeau semblait déjà fermement écrasé par une main gauche gantée. De sa main droite, le soldat laissait émerger un aperçu de sa puissance : Du cosmos grisâtre en grande quantité, prêt à appuyer chacune de ses frappes et à y laisser une magnifique paraphe au passage. Déjà une colère juste imprégnait son esprit, pour mieux le mettre en condition face à la scène qui ne tarderait pas à se déclencher.

Bientôt, toute cette attente éclaterait en une bataille épique. Et si des craintes étaient peut être présentes dans le cas d'une rivalité à trois, elles ne se faisaient en aucun cas ressentir jusqu'à maintenant. La tension s'accumulait encore un peu, l'adrénaline s’accélérait par conséquent et, l'appel de la guerre pouvait déjà se faire entendre dans cette large cavité partiellement éclairée.
Bientôt, l'onde de choc se rependrait.

J'écoutais et j'observais. Cet homme avait le mérite de montrer le respect que mon maître aimait voir chez les Fauves d'Arès et il était certain que cela ne pouvait que plaider en sa faveur. Pour ma part, j'accueillais volontiers son prénom, car je ne connaissais de lui que sa cuirasse. Le Python. Aucune rumeur particulière ne m'était arrivé aux oreilles le concernant. Il était donc un parfait inconnu. Et je doutais que ce combat me permette d'en apprendre plus car je connaissais la mentalité de la plupart de ces Berserkers : ils ne vivaient que pour le combat et ils changeaient presque de personnalité lorsque la frénésie s'emparait d'eux. Je n'étais pas comme eux. L'ombre me sied à merveille et je préférais y rester. Bien qu'en ce jour, je n'allais pas avoir le choix...

Le second adversaire n'était autre que Straw de la Mante. Cet homme qui m'avait accompagné sur le territoire de Odin pour voir s'ils s'étaient éveillés. Et qui avait failli à l'époque se battre contre celui qui s'était présenté à nous. Si finalement la rixe n'avait pas eu lieu, j'avais eu tout le loisir de discerner chez mon camarade une envie presque irrépressible d'écraser les puissants. Je souriais en mon for intérieur... Car cette puissance qu'il combattait, je ne la représentais absolument pas. Ne soyons pas naïf : je n'avais rien de comparable aux grands et puissants guerriers qui se laissaient complétement aller dans ce genre de combat. Calme et réfléchi, voilà ce que j'étais. Et c'était aussi pour cela que je servais Ephtal. Son ombre, purement et simplement.

J'avais gardé mon casque sous mon bras afin de laisser à tous l'opportunité de voir l'intégralité de mon visage, ce qui n'était pas le cas lorsqu'elle se posait sur mon crâne. Mais maintenant, les choses sérieuses allaient commencer. C'est pourquoi je replaçais cette protection sur ma tête tandis que j'effectuais moi aussi quelques pas, posant d'abord mon regard sur Casshern.

- Je suis Nosgoth de la Tarentule.

Inutile d'en dire plus. Le respect se lisait sur un visage et le mien ne pouvait trahir l'émotion qui m'habitait. Je tournais cependant mon regard vers mon maître, posant mon poing sur ma cuirasse et m'inclinant devant lui pour montrer le respect que je lui portais. Je comptais lui rendre hommage en combattant ce jour. Mais en même temps, un trouble étrange m'avait sauté à la gorge. Je ne désirais pas montrer ici toutes mes capacités. Mais ce genre de bataille rangée allait m'y obliger. La victoire n'était qu'une maigre récompense finalement et seul le fait que je reste une ombre comptait à mes yeux. J'allais devoir faire un choix dans ce combat. Je reprenais alors une position plus classique, dardant mon regard sur Straw. J'allais enfin voir de quoi il était capable. Il m'intriguait.

J'avais eu le temps de m'informer quant aux autres combattants qui avaient passé la première phase du Tournoi. Le nom de Casshern, qui avait brillamment et contre toute attente vaincu la Cardinale de la Famine, m'avait fait hausser un sourcil. Le taciturne et réservé Casshern, duquel je n'avais pas pu tirer un mot superflu du voyage de la mission que nous avions mené ensemble, avait donc réellement sa place au sein des Berserker. Et plus que ça. Il avait fait mettre à terre le genou d'une Cardinale. Un bref élan de jalousie me prit, immédiatement réprimé par une farouche joie. Le vaincre lui dans ce tournoi me mettrait en situation pour m'attaquer à Frozia.

Le second était Nosgoth. Lui aussi était dans la case « partenaire de mission ». Mais plus encore, il était au même titre que moi le rejeton de l'Armée du Feu. Par conséquent, lui aussi était l'un des rares Berserk que j'étais empressé d'affronter. Les retrouver tous les deux ici était une bénédiction. Aussi étais-je souriant, quand nous fûmes tous trois rassemblés dans le lieu qui servirait de théâtre à l'acte final de ce tournoi. Guerre n'avait quant à lui vraisemblablement pas pu passer outre ses blessures, certaines remontant à l'assaut sur le Sanctuaire.

Ephtal s'adressa à nous, annonçant comme nous nous y attendions, que cette bataille serait sans nul doute une mêlée confuse de laquelle ne ressortirait qu'un unique vainqueur. Mes yeux se portèrent sur les deux combattants. Je n'avais qu'entraperçu les capacités du Python, et n'avais rien pu voir de celles de la Tarentule. Mais plus important, encore : j'avais collaboré avec chacun des deux. Si une alliance ponctuelle devait être établie, je serais à coup sûr inclus dans l'équation.

Cette idée ne m'enchantait pas, mais l'assurance d'être l'un des deux derniers debout me plaisait. Plus vite j'en aurais terminé avec l'un, plus vite je pourrais m'attaquer à l'autre, à ma propre manière. Je n'étais pas fait pour les combats en équipe. Cependant, en l'occurrence, personne ne pourrait me blâmer de blesser mon allié s'il se mettait en travers de ma route.

Plus ces pensées tournées dans ma tête, plus mon cosmos prenait de l'ampleur. C'était d'un œil et d'une oreille absents que je constatai les présentations de mes deux opposants. Mon esprit était déjà obnubilé par les souvenirs de l'Arène Souterraine. Et dans un réflexe ancien, mes poings se heurtèrent, et ma voix s'éleva.

« Ave, Arès ! Morituri te salutant ! »

Il n'avait pas été difficile d'adapter la réplique à la situation. Dans l'arène, les spectateurs me saluaient ainsi. Ici, je saluai mon dieu à ma manière. Ramassé sur moi-même, prêt à bondir, les poings l'un contre l'autre, mon cosmos explosa. Comme à mon habitude, j'allais attendre le début des hostilités pour jauger la force de mes ennemis, et savoir comment les vaincre.

Le repli d'Ephtal signifiait l'ouverture du combat, et chacun des trois participants avaient eu le temps de s'y préparer en échangeant quelques regard. L'affrontement triangulaire imposait une certaine stratégie qui pouvait couper court au parcours de l'un des protagonistes de manière radicale. Cependant, le Flamboyant ne semblait pas disposer à étendre cette réflexion. Laissant son cosmos menaçant croître tout autours de son aura déjà bien définie, il laissait ses yeux parler à sa place : Il n'y aurait aucun compromis de son côté. Peu importe l'issue de cette épreuve, qu'elle se solde par une victoire ou une défaite l'ensemble des responsabilités lui reviendrait à lui et à lui seul. Pactiser aujourd'hui ne servait à rien, et bien que le risque de se retrouver seul face à un duo meurtriers n'était pas négligeable le soldat à la chevelure écarlate décidait de suivre sa ligue de conduite. La seule véritable question qui demeurait encore était la suivante : Quelle serait sa cible prioritaire ?

Laissant ce choix ardue entre les mains de l'improvisation, Casshern cédait à l'appel de la guerre avant ses confrères. D'un bond maîtrisé, il atteignait le centre de l'arène naturelle en laissant exploser son cosmos à travers la zone. Aussitôt qu'il relâchait toute la tension emmagasinée dans sa cuirasse oppressante, une onde de choc grisâtre ravageait le terrain avant de frapper les deux personnes présentes de plein fouet.

Devil Constrictor !

C'était à leur tour de découvrir la puissance astrale du Python, car cette première force de frappe qui annonçait clairement son opinion au sujet des compromis ou alliances n'était que le premier symptôme de son offensive. Aussitôt, les bribes de cosmos qui s'étaient détachées de son onde de choc en rencontrant les corps adverses s'attardaient à leur surface, se solidifiant pour prendre une forme singulière de la cuirasse de leur ennemi. De puissants serpents constricteurs commençaient à s'enrouler autours des membres indemnes, puis entretenaient soudainement une étreinte terrible broyant cuirasse et propriétaire. En fait, les torsions étaient telles qu'elles s'étendaient au delà de la peau pour causer directement des blessures internes dès le début du combat en écrasant et tordant les muscles.

Pas question pour le berserker de s’arrêter ici, la rapidité de cette offensive mais surtout ses conséquences était un atout de choix pour surenchérir immédiatement et marquer sa détermination. Se précipitant immédiatement et sans réfléchir vers le borgne en dégainant sa dague, il profitait que ce dernier se détache de l'emprise des créations serpentines pour se jeter à son côté et y planter sa courte lame directement dans les côtes. Appliquant par conséquent le premier conseil que Frozia lui avait fourni lors de leur rivalité au tournoi. Prévoyant d'abandonner son arme entre les côtes de sa proie en cas de succès, il enchaînait avec un coup de pied circulaire pour le balayer. Largement moins doué pour utiliser son corps en tant qu'arme plutôt que son cosmos, Casshern gardait tout de même comme habitude de tester ses ennemis à travers un premier assaut : Cela incluait donc également un enchaînement de force physique pour y repérer une éventuelle faille de ce côté ci.

Gardant ses sens à l’affût en cas de contre attaque, il tentait de se replier quelques mètres plus loin sans chercher à prolonger son offensive. Non pas qu'il n'en avait pas les moyens, mais plutôt parce qu'il cherchait du regard le troisième protagoniste qui représentait également une menace. Une menace d'autant plus inquiétante lorsque l'on ne sait pas d’où elle vient...

Je ne pouvais pas lui retirer sa combattivité à cet homme. A peine le signal donné et il se ruait tel un fauve dans cet affrontement. Et de manière spectaculaire. Le Python était un guerrier inconnu encore pour moi mais une sorte de détermination sauvage émanait de lui. Voilà le genre d'homme qui ne calculait pas, frappant ceux qui s'opposaient à lui sans se poser de question. Et si cette manœuvre n'était pas sans risque, au moins semblait-il assumer sa démarche. Le premier impact me repoussait déjà en arrière, libérant ces serpents constricteurs et me blessant d'une façon que je n'aurai pas imaginé . Néanmoins, ce ne serait pas suffisant pour me mettre hors circuit. Et il se jetait déjà sur Straw, poursuivant le coup initialement lancé. Si l'enchaînement était joli à voir, je n'étais pas disposé à le contempler éternellement.

Car déjà le sang d'Arès bouillonnait en moi. Un sang étrange qui prenait la forme d'une brume aussi sombre que la nuit elle-même, ce qui n'était pas surprenant pour l'ombre que je représentais. Une ombre en ce lieu, mortelle, qui observait et qui allait maintenant agir. Mais je n'étais pas pour autant disposé à laisser les autres bouger sans y mettre ma propre touche personnelle. Si je n'avais aucun adversaire privilégié en ce jour, je restais cependant farouchement convaincu que le premier à me porter un coup devait tomber. Casshern du Python avait osé lever la main sur la Tarentule. Je comptais donc lui faire payer cette manœuvre irréfléchie. Je ne m'attardais pas sur ce que Straw venait de subir. Je ne me préoccupais désormais que de mes filins que je déversais depuis quelques secondes de façon continue. Invisibles à l’œil nu pour le moment, ces fils sortiraient pour surprendre ceux que je combattais. Et le premier d'entre eux serait le python, reptile dangereux que je me devais de museler.

- Mortal Cobweb !

Sortant du sol tout autour de ma proie, les fils tentèrent de l'entourer. C'est là que je libérais mon cosmos, prenant la forme d'un terrible courant électrique, m'enveloppant de son manteau protecteur mais se déversant aussi de façon continue dans le piège que j'avais envoyé contre Casshern. L'impact serait redoutable, à n'en pas douter. Pour l'instant, ces fils aussi tranchants que des lames joueraient ce rôle que je leur avais donné. Celui handicaper au maximum le berserker du Python. Et si ces hommes étaient motivés par la gloire et l'envie de briller aux yeux de tous, pour ma part je ne désirais qu'une chose : ne pas décevoir mon mentor. Celui qui m'avait sauvé nous regardait et perdre sans être parvenu à libérer mon plein potentiel ne serait qu'une tâche sur le parcours qui était le mien. Perdre, ce n'était rien. Mais se faire déshonorer était simplement hors de question. L'ombre de la mort ne devait pas dévoiler ses capacités trop rapidement. Ne serait-ce que pour garder cette longueur d'avance que je m'évertuais à maintenir avec mes semblables.

Citation :

Physique cumulée à l'attaque cosmique. Les fils sont tranchants et entaillent la peau s'il y a contact

Douleur. Face contre terre, dents serrées, je tentais de réprimer un cri qui me déchirait la gorge. L'onde de choc n'y était pour rien, pas plus que la lame fichée dans mon flanc jusqu'à la garde, ou peu s'en fallait. Mon corps avait tant été martelé de coup, mordu par le fer, que quelque soit la manière dont il était maltraité, je pouvais mobiliser mes efforts pour rester indifférent. Mais l'étreinte terrible du Python, elle, était au-delà du seuil que je pouvais supporter. Car une de mes côtes se brisa et vint perforer mon poumon gauche. Finalement, je ne pus plus retenir le cri de douleur et la bile ensanglantée qui pressaient contre mes lèvres. Une chance que Casshern se soit éloigné, sans quoi il aurait pu profiter de ce moment de faiblesse pour redoubler son assaut, et me mettre à terre en un temps record. Quand mon visage, penché vers le sol pour y déverser mon sang, se releva, mes yeux étincellaient de rage. Cet adversaire était d'un autre niveau que Siger. C'était la première fois que quelqu'un s'attaquait délibérément à mes organes internes pour m'affaiblir.

Mais le savoir était un plus. A présent, je ferais le nécessaire pour ne plus être blessé de la sorte. C'était là l'utilité de ne jamais frapper le premier. C'était aussi son seul défaut : si un adversaire dépassait le niveau que j'attendais de lui, je partais avec un handicap. Mon cosmos explosa. Mon corps fut recouvert d'une chape améthyste. Et dans un effort surhumain, je brisai l'étau du serpent, et son corps par la même occasion le laissant s'évanouir dans l'air, comme toute créature d'énergie. L'instant suivant, je me jetai sur le Python. Qu'il ait été attaqué par Nosgoth entre temps ne me ralentirait pas. Après m'avoir assailli, il savait à quoi s'attendre de ma part. L'instinct régissait mes actes, et l'instinct impliquait une riposte vive et virulente. Une fois à portée, je m'adressai directement à lui, d'un ton menaçant, tremblant de colère.

« Œil pour œil... »

D'un geste, mon bras vint extraire le poignard de mon flanc, laissant s'échapper le sang qu'il retenait partiellement encore. Un combat à notre niveau serait bref, quelques soient ses blessures, mon corps tiendrait le coup autant de temps que nécessaire. L'instant suivant, c'était entre ses côtes, que la lame se préparait à plonger. Sans me soucier du bon déroulement de cette opération, je hurlai, comme en réponse à mes premiers mots :

« Dent pour dent ! »

Une explosion retentit. Alors que mon bras gauche s'était préparé à plonger la lame dans le corps de mon adversaire, mon poing droit s'était préparé à frapper, phalange droite légèrement surélevée par rapport aux autres. L'explosion était due au départ de ce poing, qui traversa le mur du son pour frapper l'arrière du coude de Casshern. Personne n'avait jamais pu éviter cette vitesse et cette précision. Après tout, ces deux qualités étaient au détriment de la puissance. En effet, ce coup ne brisait pas les os, ne coupait pas la peau, ne prodiguait aucune douleur. Tout ce qu'il faisait était écraser un centre vital, celui de l'odorat, qui deviendrait rapidement inutilisable pour l'adversaire. Mais je n'étais pas clément au point de ne lui donner aucune douleur. Bien au contraire. Mon poing, à peine après avoir quitté son bras, repartit vers son estomac, selon un angle bien particulier. L'angle le plus dangereux pour le corps humain. Son estomac serait déchiré, et la douleur serait intolérable. Cela me donnerait le temps de l'achever, et de me concentrer sur Nosgoth.

Et l’espace d’un instant, il se rassurait : La tarentule était visible et suffisamment éloignée pour qu’il puisse prévoir un assaut. Quant à Straw, il venait d’entrer en parfaite communion avec la terre balayée par la puissance de l’offensive. Un sourire se dessinait sur son visage alors qu’il constatait que la moindre parcelle de cosmos extraite avait rempli ses objectifs avec brio. Cependant, la confiance qu’il plaçait en son sens de l’observation était insuffisante face aux manœuvres secrètes de Nosgoth. La toile se refermait à l’endroit même ou le soldat à la chevelure écarlate s’éternisait, ne tardant pas à ravager le corps naturellement affaibli de celui-ci en y déversant un cosmos foudroyant et inévitable. Se transformant presque en torche humaine sous l’impact si immédiat, Casshern dont les yeux viraient déjà au blanc tellement la douleur ruinait sa conscience laissait exploser son cosmos sans aucune retenue pour ne pas succomber si vite aux sévices subies.

Un torrent d’énergie astrale semblable à une intense fumée noire se formait tout autours de sa silhouette recroquevillée. Une première impulsion avait lieu, repoussant les fils invisibles et brisant le piège qui risquait de se refermer pour causer plus de dégâts encore. Imposant sa puissance cosmique pour se rassurer et reprendre ses esprits, l’amnésique ressentait l’approche de sa précédente cible qui à en croire la fluidité de ses mouvements reprenait de l’aplomb. Le borgne tentait de l’atteindre, mais son assaut ne représentait plus aucune menace pour le Python qui donnait plus de consistance encore à l’aura noirâtre qui le recouvrait. Pourtant, la frappe suivant la vengeance à coup de couteau semblait pratiquement l’avoir frôlé. Seul quelques déflagrations passaient outre la protection cosmique pour endommager un corps qui n’avait pas encore digérer la douleur précédente, qui l’anesthésiait d’une certaine façon contre la faiblesse.

Le Flamboyant ouvrait les bras pour dissiper toute cette concentration de cosmos dorénavant superflue, mais un fin observateur pouvait aisément comprendre que sa démonstration ne s’arrêtait pas à cela. En bon virtuose, Casshern dont des murmures mystiques accompagnaient les gestes ramenaient à lui l’énergie déployée comme pour l’absorber de nouveau. Puis, une voix étonnement calme, quoique largement enraillée par la souffrance s’élevait.

Peu importe le nombre d’ennemi et peu importe la gravité de mes blessures… Je finirai par prouver que la puissance d’un homme peut bien valoir celle de deux autres réunis. Il marquait une pause. Mais dites-moi juste, à quel point avez-vous confiance en cette énergie qui vous élève bien au dessus de simples humains ? Dressant lentement la main vers le haut, il refermait sèchement sa poigne sans relâcher la pression une seule seconde. De nouveau, un murmure s’échappait de ses lèvres brûlées. Deadly Embrace…

Aussitôt, les particules de cosmos qu’il avait dispatchées à travers ses ondes de choc se réveillaient. Si Casshern aimait se vanter de sa maîtrise dans le domaine astrale, il appréciait encore plus en faire un usage véritable, même s’il n’en tirerait aucune satisfaction à cet instant. Pourquoi ? Tout simplement car il était trop tôt. L’Etreinte Mortelle du Python était une technique de haute volée qui ne s’épanouissait que dans l’accompagnement vers l’inconscience : Un aperçu de la mort par étouffement, dont l’art ultime consiste à faire croire aux victimes que leur propre cosmos se retourne contre eux. Comment ? Par la corruption discrète de ce même cosmos. Une manipulation aisée pour le combattant aux cheveux de flamme au vu de sa quantité astronomique d’énergie. Tellement visible que l’on en vient à oublier sa présence.

Rapidement, l’aura de ses adversaires semblait se retourner contre leurs propres corps, exerçant une pression insoutenable et pourtant si familière… à quoi bon combattre sa propre puissance ? Pourquoi ne pas plutôt succomber à cette douce étreinte ? Le subterfuge était dans la plupart des cas efficace, mais le Flamboyant restait parfaitement conscient de la situation : Cette manœuvre ne suffirait pas à éteindre la conscience de ses ennemis, leurs corps n’étant pas suffisamment brisés pour que leurs esprits suivent le pas. Quoiqu’il en soit, elle lui offrait un peu de temps pour récupérer… Car même si son cosmos l’accompagnait en masse à travers chacune de ses frappes, il ne serait pas à la hauteur pour le protéger aussi efficacement que cette fois-ci. Le poing fermé, Casshern comptait les secondes gagnées pour ainsi lutter contre sa santé fragile. Mais il comptait également celles qui berçaient la Tarentule et la Mante, qui quant à eux se complaisaient sûrement dans cette situation pourtant oppressante, jusqu’à ce que leur esprit et leur détermination reprennent le controle…

Je dois admettre que même moi, je fus surpris de ce retournement de situation. Voir que ma propre énergie me prenait pour cible, c'était quelque chose d'assez déstabilisant. Casshern n'était pas un adversaire à prendre à la légère, bien que son jugement reste celui d'un homme traqué. Et alors que j'étais propulsé en arrière, retombant lourdement au sol, je sentis mon armure comme résister à cette attaque, comme si elle sentait qu'elle s'attaquait elle-même. Je ne savais pas si c'était une illusion ou s'il s’agissait de quelque chose d'encore plus complexe, ce que je savais toutefois c'est que je n'avais strictement rien pu faire pour éviter ou contrer cette attaque. La douleur venait de m'envahir l'esprit et je portais désormais de nombreuses blessures. Alors que je me relevais, je constatais l'état déplorable de ma jambe qui, malgré la protection de ma cuirasse, semblait être la partie la plus atteinte de mon corps. Je boitais, ce qui n'arrangerait en rien mes affaires dans ce combat dantesque. Sans doute ma cheville qui était touchée. Quoi qu'il en soit, je ne parvenais plus à poser pied à terre sans grimacer, la douleur étant parfaitement insupportable.

Et visiblement, cet assaut n'avait pas épargné Straw de la Mante. Lui aussi avait été assez sévèrement touché. Bien que je semble en moins bon état que lui tout de même. Je reportais immédiatement mon attention sur mon adversaire direct. Ses attaques lui permettaient d'atteindre la Mante et moi-même sans se soucier d'en prendre un pour cible en priorité. Il était redoutable. Mais je n'avais pas encore dit mon dernier mot. Et si la défaite m'attendait au bout de ce chemin, ce ne serait pas sans jeter toutes mes forces dans cette bataille. Déjà ma cuirasse commençait à soigner mes blessures les plus sommaires. Et si elle ne pourrait rien faire pour m'épargner la douleur qui me renait presque fou, je pouvais au moins compter sur elle pour m'éviter de perdre trop de sang pour le moment. Une guérison précaire mais qui me permettrait de résister encore un peu dans ce combat.

- Death Shadow !

J'étais de ceux qui pensaient que parfois, les mots étaient superflus. A quoi bon répondre au Python alors que seul le combat prévalait. Qu'il se cache derrière ses belles phrases, je n'en avais cure. J'allais lui faire payer l'affront de m'avoir blessé. Et si ses techniques étaient d'une efficacité sans pareille, je ne pouvais cracher sur la puissance des miennes. J'allais profiter de la présence des fils en nombre autour de mon adversaire pour réactiver l'antique pouvoir que je possédais. Relier ces filins par mon cosmos n'était pas quelque chose de complexe en soi. Pas pour quelqu'un comme moi. Je ne pouvais certes plus me déplacer comme je le désirais maintenant qu'il m'avait pratiquement brisé la cheville, mais un bon assassin a toujours de quoi faire même lorsque la situation se complique.

Je levais alors les bras et libérais l'onde de choc qui activerait mon piège. Grâce à ce nouvel apport d'énergie, les fils de la Tarentule s'animèrent d'une nouvelle vie. Et cette fois, c'est du poison qu'elles tenteraient d'inoculer dans le corps de Casshern. Mes procédés étaient certes peu conventionnels mais je m'en moquais. Seule la réussite importait. Et tenter de l'atteindre en empoisonnant ses sens faisait partie de mes projets. Si cela fonctionnait, alors je n'aurai qu'à l'achever pour me recentrer sur la Mante. Qui lui aussi, venait de prouver que sa place en ce lieu n'était pas immérité.

Conformément aux règles de la phase finale, Straw passe son tour.

Au tour de Casshern.

Arsiesys.

Bien que faisant preuve d'un grand sang froid jusqu'à présent malgré sa précipitation, le Python s'étonnait du si grand succès de son étreinte dans cette situation plutôt... inappropriée. L'aura sauvage de la Mante venait d'être réprimée brutalement par la pression exercée par ce qui semblait être sa propre puissance, quant à Nosgoth, son visage lointain reflétait bien l'épreuve endurée. Pour faire bref, son objectif immédiat venait d'être accompli. Le temps gagné lors de cette magnifique corruption cosmique venait de lui permettre de reprendre son souffle, d'autant plus que sa cuirasse semblait satisfaite de cette démonstration : L'homme regagnait ses forces et les brulures de son corps s'apaisaient de manière accélérée. Les terribles blessures qu'il avait essuyé dès le départ ne l’empêcheraient pas de se battre encore suffisamment longtemps pour en découvrir plus sur ses adversaires, et peut être pouvoir en terrasser un par la même occasion.

Mais une pause dans un tel affrontement ne pouvait s'éterniser, et la Tarentule semblait apte à rendre les coups autant de fois qu'il lui serait nécessaire pour mettre hors combat son assaillant. Mais Casshern ne ferait plus la même erreur à l'égard de ce dernier : Danser au milieu de la toile de cette araignée n'était pas une partie de plaisir, il l'avait appris à ses dépends quelques minutes plus tôt. Anticipant la contre-attaque, il laissait calmement affluer l’énergie divine dans son bras droit. Si les offensives de son ennemi émergeaient de la terre sous la forme de fils meurtriers, le berserker n'aurait cas profiter de ses innombrables ondes de choc pour ainsi les repousser et les amoindrir considérablement en opposant son cosmos. Évidemment, une telle concentration risquait fort d'occuper la majeure partie de son esprit, la difficulté pour se déchainer plus sérieusement sur deux ennemis à la fois demeurait bien trop grande. Sa défense n'était pas éternelle, et à défaut de pouvoir renforcer plus sérieusement celle-ci il devrait briser celles adverses pour les liguer l'un contre l'autre. Face à une vulnérabilité commune, il vaut mieux savoir frapper avant l'autre si l'on tient un tant soit peu à la vie...

Wild Twists !

Aussitôt, la stratégie rapidement créée par le Flamboyant laissait place à l'action. Frappant d'un coup sec à la surface du sol pour y déverser son accumulation d'énergie, il envoyait de nombreux serpentins à travers la zone en empiétant légèrement sur le terrain de son confrère. Sauf que ce n'était pas des fils habilement renforcés mais d'autonomes serviteurs reptiliens qui ne tarderaient pas à s'élever dans le but de provoquer des torsions supplémentaires aux deux protagonistes. Une torture largement moins redoutable, mais qui s'attaquait à la concentration d’énergie des victimes en provoquant de nombreuses failles dans leur défense. Ils le remarqueraient rapidement, chez l'un comme chez l'autre, le moment était parfaitement approprié pour exécuter sa frappe la plus colossale. Un dilemme de plus dans la situation triangulaire actuelle, mais qui permettrait sans doute au soldat à la chevelure écarlate de se séparer de l'attention commune des deux hommes à son égard.

Si cela ne représentait qu'un espoir de plus dans son plan, Casshern avait de toute manière déjà fort à faire avec le nouveau piège déclenché par Nosgoth... mais son unique action avait été suffisamment réfléchie pour lui permettre de s'en sortir sans trop de dommage. Alors que la paume de sa main écrasait et fissurait la terre, une nouvelle onde de choc soufflait les fils renaissants de la Tarentule, les déstabilisant et retirant les propriétés malsaines qui s'accumulaient à leur surface. L’altération du cosmos d'autrui était un domaine que le Python affectionnait, et si cela lui permettait d'en corrompre une partie, il ne semblait pas avoir bien plus de mal pour le rendre pratiquement inoffensif à partir du moment que le temps jouait en sa faveur. Maintenant que la technique adverse ne représentait plus un grand danger, celui-ci se repliait en arrière en essayant tant bien que mal d'échapper à l'emprise de cette toile malheureusement omniprésente. Écorché à plusieurs reprises, l'homme tentait de maintenir une attitude neutre même si sa cuirasse légère ne le protégeait pas des coupures précises qu'il maudissait de plus en plus.

Mais le tournoi était encore loin de se terminer, et le regard orangé du Flamboyant se portait avidement sur les berserkers dont la protection cosmique se consumait déjà sous les torsions de ses serpentins. Qu'allaient-ils faire, garder la même stratégie ou changer de cible ? Le combat prenait un tournant intéressant...

J'en avais assez. Assez de cet immobilisme, assez de voir que la Mante restait en retrait alors qu'il avait initié tant de choses pour abattre le python. Devais-je être le seul à frapper Casshern alors que lui attendait la victoire sans broncher ? Si c'était ainsi qu'il se battait, alors je n'avais plus de raison d'espérer une lutte sans merci. Lui qui se vantait d'être un guerrier, un homme d'arène, il n'avait aucune raison d'être à la lumière alors qu'il n'attaquait pas. Si pour le réveiller, je devais le frapper, alors qu'il en soit ainsi. Bien sûr que je fus emporté une nouvelle fois par l'attaque de mon adversaire direct. Mais cette fois, j'ignorais complétement cette douleur lancinante.

Car la colère était mienne. Et ce qui s'écoulait de mes blessures n'étaient plus du sang. Du poison, un étrange mélange que mon corps produisait lorsque cela devenait indispensable, une substance qui pouvait tuer quiconque qui l'a touchait. Excepté moi. Sur mon être, ce poison avait l'effet d'un paume guérisseur. C ne serait pas éternel mais cela me permettait d'ignorer complétement ce que je venais d'encaisser. Casshern était fort mais devais-je seulement diriger ma vindicte sur lui ? Je sentais un trouble dans le cosmos de celui que j'avais soutenu dans le premier assaut. Un trouble dans lequel je comptais m'infiltrer, ne serait-ce que pour le réveiller. Et si après cela, il décidait lui aussi de me frapper pour préserver notre adversaire, alors qu'il en soit ainsi. Je ne craignais rien de lui. Ni de personne d'autres.

- Death Current !

L'électricité qui parcourait me corps prit la forme d'une sphère que je projetais immédiatement après sur la Mante. Si cette attaque ne réveillait celui qui appartenait à l'armée du Feu, alors je ne savais plus quoi faire. Je laissas cependant l'effet agir et me retournais vers le Python. Il faisait preuve d'une grande dextérité dans les combats mais la présence de Straw handicapait. S'il n'avait pas été là, c'en serait déjà terminé, je le savais. Mais je devais faire avec. D'un bond, je franchissais la distance nous séparant l'un de l'autre. Pour la première fois depuis le début de ce combat, je chargeais au corps à corps.

Un simple coup du tranchant de la main, voilà comment je comptais agir. Et je ne visais rien d'autre que le flanc droit de mon adversaire, dans l'espoir de lui briser une côte. Dans ce combat, je n'étais ami avec personne. Mais surtout, dans ce combat, je n'espérais pas vaincre. Seulement gêner. Et je crois que je me débrouillais bien dans ce domaine très précis.

Aux premier signe de la désobéissance de mon Cosmos, je n'avais eu qu'un seul et unique réflexe. Le couper définitivement de moi. Cet exploit n'était réalisable que sous une condition : cesser de voir, entendre, sentir, toucher, goûter, me séparer de mes cinq sens pour ne plus être qu'une coquille vide. Dans l'Arène Souterraine, c'était ainsi que, en de rares occasions, j'avais échappé quelques instants à la vue de mes adversaires. Il y avait cependant un autre inconvénient : durant ce temps-là, j'étais totalement vulnérable. Si quelqu'un avait la présence d'esprit de m'attaquer, j'aurais beaucoup de mal à me défendre.

Le temps passait, et je recouvrais lentement mon contrôle sur mon énergie. J'ignorais comment, mais Casshern avait un moyen d'agir sur elle. Peu importait le comment, seul comptait le fait que je ne pouvais pas me battre sans faire confiance à ma propre énergie. Soudain, une alarme se déclencha dans ce monde sans sensations. Une attaque. Juste à temps.

Mon œil s'ouvrit, juste à temps pour voir une vague de serpents foncer sur moi. Un sourire tordit mon visage. Je ne bougeai pas. Jusqu'au dernier moment... Mon cosmos explosa, à nouveau totalement maîtrisé, et dans ce même instant, j'étais passé de debout à une position de combat, les poings serrés devant moi. Une fois, ses serpents me toucheraient. Pas deux.

Au fur et à mesure qu'ils se jetaient sur moi, mes poings les cueillaient, d'où qu'ils viennent. Ils s'évanouissaient dans l'air avant de m'atteindre. Mais c'était sans compter sur Nosgoth. Dans son attaque, qui me percuta violemment et me laissa un instant tétanisé, je sentis tout son ressentiment. Une fois tous mes sens revenus, je lui jetai un regard noir. Mais je n'étais pas rancunier. Pas alors qu'un autre adversaire était prioritaire... Et qu'il était temps d'en finir avec lui.

Casshern put me voir lui foncer dessus, nimbé de cosmos améthyste, avec la ferme intention d'achever son calvaire ici. Et le mien. Car avant que je ne m'en rende compte, mon propre corps avait été couvert de blessures, et ce n'était que parce qu'il me restait assez de forces pour l'ignorer que la douleur ne me clouait pas sur place. Une pluie de coups violents tomba sur Casshen. Plus rapides, et plus lourds que les précédents. Moins localisés, mais physiquement plus dangereux. Dans cette entreprise, mon cosmos, beaucoup sollicité, s'infiltrait dans mes blessures pour les refermer lentement.

Straw, il y a quelques soucis dans ton hRP :



Ephtal

Le stratagème que le Flamboyant orchestrait en fissurant la protection de ses adversaires portait ses fruits, car déjà la Tarentule semblait se retourner contre la Mante en expulsant une sphère foudroyante à son encontre. Mais l'amnésique se trompait, le chaos entre les camps n'était pas encore acquis. D'un bond, l'homme aux cheveux platines le rejoignait directement au contact, ce qui ne manquait pas de surprendre le Python un court instant. Celui-ci n'était pas un adepte du corps à corps mais se surprenait à travers l’exécution de nombreuses bottes pour se défaire de ses ennemis. Ainsi lorsque son agresseur s’apprêtait à lui porter un coup, il exécutait un pas chassé sur le côté puis déviait la frappe à l'aide de son bras, tournoyant presque sur lui même pour se retrouver derrière l'araignée alors que celle-ci ralentissait quelques mètres plus loin à cause de son élan.

En procédant ainsi, il n'avait fait que retarder un possible enchaînement, mais gagner du temps était précieux lorsqu'on devait prendre en compte deux hommes si puissants. D'ailleurs, son regard vif ne manquait pas d'apercevoir le second protagoniste qui se précipitait également vers sa position. Appuyé par une aura pourpre marquant clairement qu'il avait repris le contrôle de son corps et de son esprit, Straw dont les poings et les mouvements semblaient bien plus experts se préparait à déchaîner sa toute puissance sur la silhouette oppressée du soldat écarlate. Sans perdre de temps, Casshern expulsait une seconde fois son onde de choc la plus terrifiante pour à la fois déstabiliser ceux qui se tenaient autours de lui mais également pour détruire leur corps déjà bien travaillé depuis le début du tournoi.

Devil Constrictor..!

Les serpents constricteurs se matérialisaient de nouveau, au plus grand dam de ceux qui avaient déjà subis cette torture quelques temps plus tôt. Les torsions reprenaient mais ne semblaient plus avoir la même emprise sur le borgne inébranlable, qui poursuivait son offensive acharnée malgré les quelques parades maladroites du Flamboyant. Très vite, celui-ci se faisait dépasser en vitesse, en précision et en puissance. De telles frappes brisaient sans mal son corps meurtri et naturellement fragilisé, puis un ultime coup venait à bout de sa stabilité, le projetant sans pitié contre les parois rocheuses de l'arène. Le soldat s'écrasait sans force, crachant le même sang qui débordait déjà de plusieurs de ses hématomes. Son cosmos continuait d'affluer mais il semblait évident que les muscles ne suivaient plus aussi bien le rythme...

Grimaçant de colère, Casshern se redressait avec difficulté en cherchant du regard ceux qui s'opposaient à lui. Des cernes rougeâtres s'apercevaient sous ses yeux, dévoilant la souffrance qu'il n'encaissait plus. Pour lui, le tournoi touchait à sa fin. Ses dernières forces étaient à l’œuvre et bien que son cosmos grisâtre pouvait encore s'attaquer à quiconque l'approcherait, l'inconscience le guettait. Se tenant fébrilement sur ses jambes alors que sa vue se brouillait, le Python tentait de rejoindre ses ennemis pour conclure sa participation au tournoi à travers une dernière offensive. Mais il manquait tout juste de chuter à nouveau, évitant simplement cette situation en abattant un genou au sol. Il respirait, non, ce n'était peut être pas terminé pour lui... Il devait se relever...

Quelle détermination. Vraiment, je ne pouvais pas lui retirer cette envie de combattre. Et un instant, je regrettais d'être dans l'obligation de l'affronter dans cette battle royal. Non pas par charité ou par bonté d'âme mais plutôt par dépit : quel plaisir cela aurait été que de l'abattre en un contre un. Mais le destin avait choisi d'opposer trois terrible guerriers dans cette enceinte, sous les yeux d'Ephtal, et je me plierai à cette obligation. Mon regard passait alors sur la Mante. S'il avait mit du temps à se relever, je voyais en lui maintenant un terrifiant soldat, capable de jeter ses forces dans la bataille sans se poser de question, capable de briser n'importe quelle défense et de résister aux pires tortures. J'enviais aussi sa volonté. Comparé à ces deux là, je ne faisais que bien pâle figure.

Mais je me battais avec mes armes. Et si esthétiquement, j'étais moins impressionnant, je restais l'un des plus efficace. Je fermais les yeux, chose qui pouvait paraître surprenante dans ce genre de combat, mais j'avais mes raisons. L'enseignement d'Ephtal était encore présent dans ma mémoire et je visualisais chacun des cosmos présent. Comme autant de flammèches, j'étais capable de percevoir chaque émanation d'énergie. Je les ressentais dans la toile que j'avais formé mentalement. Bien sûr, je pris une nouvelle fois l'attaque de Casshern. Mais j'étais à l'abri dans mon esprit. Je sentis seulement mon corps vaciller. Alors que ces images s'imposaient à mon esprit.

Qu'il était tentant de se laisser aller à cette pulsion. Mais je devais y résister. L'entraînement était de plus en plus dur et j'apprenais peu à peu à maitriser ce cosmos qui émanait de mon corps lorsque j'en avais besoin. Mais paradoxalement, j'avais l'impression que plus je maitrisais cette énergie, plus cette faim étrange s'emparait de mon être. Et aujourd'hui, c'était pire que les autres jours. Alors que j'avançais dans le dédale que je connaissais désormais comme ma poche, je m'arrêtais pour souffler un instant, déposant le corps du mort à mes pieds.

Ce soldat d'Arès n'avait pas eu de chance. La blessure qu'il avait subie pendant l'entraînement était mortelle et il n'avait eu presque aucune chance d'en sortir vivant. Il le savait. Et les prêtres d'Arès avaient déjà constatés sa mort. La mission qui était mienne consistait donc à me débarrasser de ce corps au dehors. Mais alors que je contemplais ce corps inerte, l'envie d'assouvir cette antique faim revenait au triple galop. Moi qui préférait ne pas toucher à la viande humaine, voilà que ce manque prenait de nouveau cette place si importante. J'observais un instant mes mains et ce léger tremblement rappelait certains souvenirs de mon triste passé. Et l'occasion de calmer cette faim se présentait d'elle même.

Mais je luttais. Car il s'agissait d'un vice. D'un vice ou plutôt d'une drogue dont je ne parvenais pas à me passer. Une honte pour moi mais je n'y pouvais désormais plus rien. Car j'avais essayé d'y résister. Et j'avais failli en mourir. Or je n'étais plus le seul maître de ma vie. Je l'avais offerte à celui qui m'avait sauvé auparavant. Et plus que tout, je suspectais cette cuirasse d'accentuer cette faim intenable. Un véritable dilemme. Mais ces tremblements allaient se généraliser. Et les prêtres eux même m'avaient demandés de me débarrasser de ce corps.

Et à contre coeur... Je cédais à cet appel. Plongeant vers cette viande froide dont j'allais me repaître jusqu'à plus faim.

Je me relevais, déstabilisé par la nature de ce souvenir qui s'était imposé à moi. Je posais ma main sur la plaie qui s'était rouverte. Je devais accélérer les choses et pour cela, rien de tel que la petite surprise que je leur réservais. D'abord, celui qui me gênait le plus. La technique de l'Ombre ne pouvait laisser personne indifférente. Et Casshern du Python allait en faire les frais. Je n'aimais pas utiliser cette arcane, tant elle éprouvait mon corps. Mais dans un combat comme celui-ci, je n'avais ni le choix, ni l'envie de lésiner sur les moyens à déployer. L'un comme l'autre étaient suffisamment puissants pour survivre à cette attaque, je le savais, alors pourquoi m'en priver ?

Alors que mon cosmos enveloppait comme un manteau, je commençais à me fondre dans les ombres environnantes. A l'instar de la tarentule capable de se camoufler dans son environnement, j'allais me laisser absorber par ces ombres pour frapper ceux qui s'opposaient à moi. Une attaque aussi soudaine que difficilement prévisible, voilà ce que je préparais au Python. Il était cependant possible de repérer ma signature énergétique, comme me l'avait expliqué Ephtal, d'où l'obligation de frapper vite et fort. Sans laisser le temps à ces derniers de réagir, j'apparaissais dans le dos du Python. Ne murmurant que le nom de l’attaque que j'allais libérer.

- Death Shadow !

Je levais seulement la main, laissant mon ombre se jeter sur Casshern pour l’engloutir complétement. S'il se faisait capturer ainsi, nul doute qu'il aurait à subir mille maux. Car cette attaque agissait directement sur l'esprit de la cible. Et que je ne lâcherais pas ma proie avant que mon ombre ne soit rassasié par la nourriture que je lui offrais. Pendant ce temps, je ne pouvais laisser Straw agir comme bon lui semblait. Utilisant cette nouvelle vitesse, j'arrivais sur son flanc droit. Un coup unique, seulement pour lui signifier que je ne l'oubliais pas. Mon bras visait son flanc et ne s'arrêterait qu'une fois le sang versé. Du moins était-ce la volonté qui était mienne.

Quand ma frénésie s'arrêta, quand je voulus en constater les dégâts, alors, et seulement alors, je remarquais que pour la seconde fois, un serpent me ceignait la taille. La violence de ma folie me faisait certes oublier la douleur, mais elle me faisait aussi oublier tout le reste. Rien ne comptait plus que mes assauts, à l'heure où le combat se faisait le plus intense. Mon œil furieux se posa sur le reptile. Inutile d'essayer de m'en défaire par la force. Dans quelques instants, je sentirais la douleur de la côte brisée qu'il faisait percer plus profondément encore dans mon poumon. Un filet de sang filtrait d'entre mes lèvres, ravivé par chacune de mes expirations sifflantes. J'étais mal en point. Plus que jamais. Mais je réussis à en sourire. Personne jusqu'ici ne m'avait poussé aussi loin dans mes retranchements. Python et Tarentule étaient des Guerriers d'exception. Pour cette raison, je refusai catégoriquement de leur laisser la victoire. J'avais encore un grand nombre d'atouts dans ma manche, et parmi eux se trouvait mon statut de virtuose.


Depuis un an, le bruit courrait qu'un gladiateur invaincu trônait dans l'Arène. Jeune, au passé d'esclave, et dévoré par ses sentiments. Sur le papier, l'exact archétype de combattant qui mourrait au premier spectacle. Mais il se battait toujours. Et il gagnait toujours. Cet inédit n'était pas pour satisfaire Astarius, organisateur et Maître de l'Arène, qui se savait la cible finale de la force grandissante du prodige. Aussi, quand il avait déclaré que tout cela finirait au prochain combat, tout le monde s'était déplacé pour assister à la fin de l'invaincu. Quand ce dernier apparut au centre de l'arène, un murmure étonné traversa la foule parsemée de néophytes. Personne ne s'était attendu à voir dans l'arène un homme dont le corps n'était souillé par aucune cicatrice. Les habitués leur expliquèrent dans un souffle que quelque soit le combat, le Seigneur Souterrain avait asséné un nombre incalculable de coup sans laisser le temps à ses adversaires de lui en donner un seul.

A l'époque, tous ses ennemis n'étaient qu'humains, alors que lui, grâce à ses prédispositions à la Guerre Divine dans laquelle il se retrouverait plongé des années plus tard, repoussait de plus en plus loin les limites de l'humanité. Malgré tout, Astarius était persuadé, cette fois que ce prodige ne serait pas perpétué une fois de plus. Il se leva, pour s'adresser directement au combattant, et plongea d'un geste l'Arène dans le silence.

« Straw, au cours de la dernière année, tu es passé d'esclave craintif à violent combattant. Invincible, intouchable, incontrôlable. Tels sont les mots qu'utilise la foule pour te décrire. Ce soir est le soir où tout change.
-Donne au public ce qu'il demande, Astarius, je m'occupe de donner à tes combattants ce qu'ils méritent. »

Au centre de l'arène, je souriais. Ce petit jeu me satisfaisait. Depuis un an, ma force avait crut exponentiellement. Bientôt, je serais suffisamment puissant pour atteindre sa vie à lui. L'excéder était un bonus. Cependant, plus le temps passait, plus le désir de vengeance me quittait. Plus je combattais, plus j'attendais les prochains combats. Et plus la lame de ma vengeance s'émoussait. Se découvrir doué pour quelque chose au-delà des frontières humaines était enivrant, et je commençais à douter de pouvoir m'en séparer un jour. Même si Astarius était décidé à m'y obliger par la force. Il esquissa un geste, et la porte retenant mon adversaire s'ouvrit. Je lui fis face, et eus un mouvement de surprise amusée.

« Oh ? Les règles du jeu ont changé ? »

Ce n'était pas un gladiateur, qui me faisait face, ni même un lion. Mais dix soldats de métier dont j'étais l'unique ennemi. Avec l'air grave et déterminé qu'arborent les professionnels, ils me jaugeaient déjà du regard. Dans mon dos, du haut de son estrade, Astarius dissimulait difficilement son excitation.

« Contre un adversaire, tu es intouchable. Mais quid de dix adversaires formés aux arts du comb...
-Trois. »

Ma voix, jetée nonchalamment par-dessus mon épaule avait coupé l'emphase du Maître des lieux. Balbutiant, il répliqua après un instant d'hésitation.

« Trois ? Quoi ? Mais non, dix...
-Il n'y en a que trois qui pourront m'attaquer en même temps sans se gêner les uns les autres. Ils ne sont que trois.
-Quand bien même...
-Ils ne me toucheront pas.
-Que...
-J'utiliserai leurs... »


« Propres coups ! »

J'avais hurlé mes derniers mots, comme en réponse à ce lointain souvenir. La raison me poussait à éviter le coup de la Tarentule. L'instinct m'ordonnait de foncer dessus. Le contact fut sans appel, il avait bel et bien touché. Mais ce n'était pas mon corps, qu'il perçait, mais celui du serpent qui l'emprisonnait. Un instant, le temps se suspendit, et mon regard croisa celui de l'araignée. L'attaque précédente n'avait pas eu de réplique. Celle-ci en aurait une. Je le lui signifiai d'un sourire carnassier. Le temps reprit son cours, et le serpent se volatilisa, et mon genou partit, sous le coup de mon élan, en direction de son menton. Et sans prendre le temps de poursuivre l'assaut, je m'élançai déjà vers la seconde cible. Le combat avait pris une tournure particulière, où il n'était vraisemblablement plus utile de considérer la possibilité d'une alliance. Parfait. Encore une fois, j'armai mon meilleur coup pour l'abattre sur le Python.

Quel que soit le nombre d'adversaire à abattre, ma violence n'était pas limitée. Ils en goûteraient tous deux la pleine puissance. Depuis un certain temps déjà, mon corps brûlait d'énergie. Mon cosmos exsudait de chaque pore de ma peau, sous forme d'une épaisse aura violette qui absorbait la puissance des coups adverses, et refermait mes blessures.

Le Flamboyant peinait à se tenir debout, mais au moins il y était parvenu. Son aura s'amenuisait et la tension que son cosmos omniprésent imposait dans l'enceinte de l'arène retombait, laissant à la Mante et à la Tarentule le soin de constater à quel point l'aura pesante de leur cible affectait le terrain au fur et à mesure que son cosmos se déployait. Une respiration rauque et douloureuse s'échappait de ses lèvres calcinées, le soldat ne parvenait plus à faire obéir son corps maintenant figé et inoffensif. Même sa vue ne lui permettait plus d'assurer un rôle de spectateur pour la suite de cet affrontement. De toute évidence, il n'avait plus qu'à attendre le coup de grâce. Mais finalement, l'attente semblait superflue.

En un instant, une ombre sans visage recouvrait son corps meurtri. Une douleur immédiate le ravageait alors qu'il se transformait en simple nourriture au cosmos anonyme, enfin, appartenant de toute évidence à la Tarentule. La souffrance ne pouvait atteindre un stade supérieure sans provoquer l'inconscience, qui ne devrait d'ailleurs quant à elle pas tarder à submerger l'esprit embrumé de Casshern. Et pourtant, celui-ci faisait preuve d'un sang froid presque anormal par rapport aux conditions auxquels il était soumis. Une colère froide semblait le préserver de la défaite pourtant inévitable. Parvenant à étrangler ses cris de douleur et à maintenir sa dignité bien que ses genoux ployaient une seconde fois sous la force implacable qui le terrassait, le Python rouvrait les yeux. Des grognements sortis tout droit des bronches témoignaient de la torture qu'il subissait, mais pourtant, sa conscience s'éveillait une nouvelle fois. Toutes les forces qu'il avait dérobé à ses ennemis lors du combat pour les offrir à sa cuirasse... elle les lui rendait, ou une partie du moins. Brisant l'ombre affamée de Nosgoth en laissant exploser son cosmos grisâtre, il réagissait suffisamment vite pour apercevoir la Mante qui semblait bien décidée à dérober le coup de grâce.

Dorénavant appuyé comme jamais par le Python sacré de sa cuirasse, l'amnésique arrêtait sans difficulté le poing chargé d’énergie améthyste de son bras droit. Maintenant, il ne le lâchait plus. Défiant son adversaire de son regard courroucé et plein de reproches : Straw malgré les blessures et la délicatesse de la situation continuait d'orienter ses attaques les plus précises à son encontre. Une erreur stratégique qui ne lui permettrait sûrement jamais de reprendre l'avantage face à la Tarentule. D'une voix enraillée mais calme, il lui susurrait à l'oreille.

L'Ombre de Nosgoth semble avoir trompé tes sens... Respiration rauque. Ton cosmos est corrompu, comme le sien, et pourtant tu t'efforces de le diriger vers moi... Arhmf... mais c'est inutile car... Apercevant sa dague au sol, il l'attrapait discrètement, suffocant presque dans sa douleur. Je suis la source de cette corruption.

Une explication plus détaillée aurait sûrement apporter plus d’intérêt, mais la souffrance occasionnée par ses nombreuses blessures le forçait à renoncer à un dialogue plus approfondi. Sa forte poigne ne semblait plus donner aucun espoir de fuite à sa proie, et la dague que le Flamboyant tenait dans son autre main vibrait sous l'intensité du cosmos qu'il déchargeait à l’intérieur. D'un geste insoupçonné, il balayait le vide autours de lui d'un mouvement de son bras et projetait la courte lame à une vitesse sans pareille en direction du second protagoniste. La confiance qu'il plaçait en cette tentative était maigre, mais pourtant la trajectoire semblait parfaitement précise sans compter que la lame rougeoyait vivement sous la puissance qu'elle contenait. Il se relevait, tordant directement le poignet de la Mante qui avait vu son attaque totalement parée : pire encore, le cosmos qui s'échappait de son corps pour le fortifier n'était autre qu'une fumée noirâtre, caractéristique de l’énergie divine de Casshern. Corrompu comme jamais, ses blessures ne tarderaient pas à s'ouvrir de nouveau...

De nouveau debout malgré ses difficultés à respirer, le 7eme sens semblait néanmoins le guider comme jamais pour terminer cet affrontement sur un revirement de situation. Ses forces l'avaient grandement quittées, mais une partie d'entre elles se répartissaient encore dans la zone et l'aideraient même si son contrôle se révélait être bien défaillant. Se tournant instinctivement vers Nosgoth et ce sans vraiment le chercher de ses yeux, il s'adressait à lui.

Hmf... Je m'attendais à un peu plus que ton ombre pour m'achever. Après tout ce que j'ai mis en place pour tenir face à vos assauts... arh... Un rictus de douleur déchirait de nouveau son visage grimaçant, il n'en avait plus pour très longtemps. Tu pourrais au moins avoir la décence de... de m'achever en face à face. Cela aurait sûrement évité une mauvaise surprise... Les murmures mystiques reprenaient, le cosmos grisâtre se rassemblait pour infliger de nouveau son subterfuge ultime. Deadly Embrace.

La fumée noirâtre infiltrait le corps de ses adversaires, de nouveau l'étreinte du Python se faisait désirer. Cette fois ci, peut être que leurs esprits succomberaient maintenant que leurs corps ne répondaient presque plus. Le soldat à la chevelure de flamme ne tiendrait plus longtemps, son étreinte même était plus faible qu'à l'origine, il le sentait. Sa cuirasse même le sentait. Mais s'il parvenait à en emporter au moins, celle-ci serait entièrement satisfaite. Baissant ses yeux vers Straw qu'il tenait toujours fermement de sa main gantée, Casshern assénait un simple coup de pied pour le mettre à genoux : Celui-ci lui avait causé un affront en cherchant à voler le coup de grâce à Nosgoth. Sa punition devait être plus intense encore...

Malgré la complexité de la situation, je parvins à repousser l'attaque de Straw sans la moindre difficulté. L'ombre que j'avais projeté sur ce terrain n'était pas là que pour faire jolie, quoi qu'en dise les observateurs de ce tournoi. Au delà de son aspect offensif, cette ombre me permettait surtout de percevoir les variations de cosmos chez mes adversaires. Anticiper m'était alors plus facile. Mais j'avais sans doute trop facilement enterré Casshern qui, au prix d'un effort incommensurable, parvint à rester debout. Sa résistance était assez impressionnante, bien que ses propos soient encore une fois hors contexte.

Sans que je puisse réagir, alors qu'un nouveau tremblement me mettait presque à terre, je fus de nouveau touché par l'attaque du Python. J'avais beau tenter de trouver une parade, je n'y parvenais jamais. Mais ce n'était que partie remise. Repousser les assauts n'avait jamais été dans mes cordes. Là où j'excellais, c'était dans le coup de grâce. Pouvoir abattre mon ennemi sans qu'il ne puisse réagir. Une spécialité à moi. Et c'est sans doute ce qui avait amené Arès à s'intéresser à ma petite personne. Mon mentor observait ce combat. Et pour la gloire de son nom, je ne devais pas baisser les bras. La souffrance que je ressentais n'était rien face à l’image que je donnais aux autres.

Et tandis que je me redressais, je constatais que le Python et la Mante n'avaient pas hésité à se rapprocher pour se combattre l'un l'autre. J’aperçus alors au dernier moment cette lame étrange m'arriver dessus. Libérant une toile de cosmos devant moi, j'interceptais au dernier moment l'attaque de Casshern, anéantissant ses espoirs de m'achever. Il était trop tôt. D'autant qu'elle était enfin là. Elle. Cette opportunité. Je tenais là l'occasion en or que je recherchais depuis le début de cette rixe. Quasiment collé l'un à l'autre, ils ne pourraient se sortir du piège que je venais de leur concocter. Du moins, je l'espérais.

- Subissez donc la morsure de la Tarentule... Mortal Cobweb !

De nouveau, je laissais mes fils sortirent du sol. Mais cette fois, ce serait Straw qui serait la cible privilégiée de mon attaque. Car même si Casshern continuait de le frapper, je connaissais la vélocité de son adversaire. Mon cosmos reprit cette forme d'énergie pure, ce courant électrique fondant sur lui pour littéralement le griller sur place. Cela me coûtait d'utiliser cette technique deux fois dans le même combat, tant sa puissance pouvait jouer sur mon propre corps, mais il fallait déployer ce genre de moyen face à des Berserkers. Et je comptais sur la proximité des deux hommes pour que le courant percute également Casshern. Faire d'une pierre deux coups était mon objectif principal. Si cela ne fonctionnait pas, alors j'aviserai.

Citation :

L'attaque physique pour Casshern est représenté par le choc électrique, résidu de l’attaque contre Straw.

Imaginer qu'il lui resterait suffisamment de forces pour stopper mon poing. Mon œil croisa les siens. Ce n'était pas la lueur combative que j'y recherchais. C'était autre chose. Un pouvoir que je ne détenais pas, et qui faisait de lui un guerrier plus puissant que moi. Le plus décevant sans doute, fut de ne rien y voir. Il n'était pas plus fort que moi. Il n'était pas plus exercé, plus expérimenté, plus apte à ignorer la douleur. Il était juste moins blessé que je ne l'étais. Son cosmos entrait en discordance avec le mien, et la faculté régénératrice de ce dernier, brutalement stoppée, disparut pour me laisser seul avec mon corps meurtri. Toute ma faiblesse me retomba sur les épaules, avec ma douleur.

Sa main se referma sur mon poing, et ses lèvres laissèrent échapper des mots que je ne compris pas. Mon cosmos ne se dirigeait vers personne. Mon cosmos était mon arme, et en tant que tel, il allait là où je lui disais d'aller. Pour quelqu'un d'autre que moi, qui devais être le seul à ne pas projeter mon énergie sous des formes diverses et variées, son affirmation aurait eu un sens. Pour moi, elle n'en avait aucun. Je ne répondis cependant rien, attendant avec appréhension de constater ce qu'il signifiait par « je suis la source de cette corruption ».

Tout ce que j'eus en retour furent des actes. Il se releva, et imprima à mon poignet une brusque torsion qui me fit grimacer de douleur. Il n'était plus permis de douter : la douleur était de retour sur mon champ de bataille. Et elle me rendait faible. Impossible de retirer mon poing de cet étau qu'il lui imprimait. Quelle ironie. En toute autre occasion, j'aurais ri d'être ainsi contraint d'être maintenu au contact de mon adversaire. Si mon corps l'avait voulu, je lui aurais fait ravaler son erreur.

Un coup, un simple coup, me fit tomber à genoux. J'étais à ma limite. J'avais perdu. Mon visage se pencha en avant. Mes yeux se fermèrent. Et ma bouche se tordit d'un sourire malsain. Pour le guerrier d'Odin, je ne pouvais rien. Partir à sa poursuite à l'aveuglette ne mènerait à rien. Même chose pour le Capricorne d'Athéna. Mais lui, je savais où il demeurait, je savais où le trouver. Au terme de ce combat, je ne parvenais qu'à une certitude. Casshern, comme Nosgoth, étaient de puissants adversaires. Mais rien ne me permettait de dire qu'ils l'étaient plus que moi. Je n'avais plus qu'à le vérifier.

C'est sur cette pensée que nonobstant la poigne du Python, mon corps s'effondra, au moment où le choc de la Tarentule m'atteignit. Au milieu de mes spasmes, des éclats de rires nerveux se firent entendre, alors que j'étais déjà plongé dans la plus profonde inconscience.

Alors que ses dernières forces étaient à l’œuvre, Casshern ne parvenait plus qu'à maintenir sa position en se soutenant en grande partie sur la Mante. Celui-ci était également à bout et ne représentait donc plus une menace. Cherchant le dernier protagoniste du regard en vain tellement la souffrance embrumait son esprit et ses sens, le Python abandonnait enfin, se contentant de réguler sa respiration en attendant une intervention finale de la part de Nosgoth. Son énergie astrale était au plus bas, et sa cuirasse parvenait à peine à soutenir son corps déchiré par l'épreuve endurée. Pourtant si proche du but, il avait échoué...

Mais ce n'était pas une simple défaite que l'amnésique retiendrait aujourd'hui, l'opposition face à deux berserkers de cette trempe n'avait fait que renforcer son cosmos en repoussant toujours un peu plus ses limites. D'ailleurs, c'était l'unique raison pour laquelle il tenait encore debout à cet instant, trompant l'inconscience de la même manière que lorsqu'il avait trompé la mort par le passé. Son cosmos éparpillé regagnait son aura lentement, libérant ainsi ses deux adversaires de leur malédiction et reconnaissant sa défaite imminente. Ses faibles sens toujours difficilement en alerte malgré la douleur percevaient les fils de la Tarentule qui sortaient de la terre pour se figer dans la silhouette de Straw. Comprenant que ce qu'il voyait représentait sa toute dernière vision dans l'arène, le soldat à la chevelure écarlate fermait les yeux pour accueillir le choc presque immédiat.

Sa main se détachait nerveusement du poignet du borgne alors que le courant le traversait pour consumer le peu d’énergie qui lui permettait encore de tenir. Relâchant un dernier soupir, il ne tardait pas à être projeté en arrière sous l'impulsion et enfin s'écraser par terre sans aucune résistance. S'en était tout simplement terminé, l'ombre s'emparait de sa conscience pour l'emmener bien loin. Les séquelles risquaient de mettre un long moment avant de disparaître mais au moins, le Flamboyant avait livré bataille fièrement pour rendre hommage au Dieu de la destruction. Peut être celui-ci serait satisfait de ses démonstrations, ou comme il l'avait fait remarqué au départ, au moins aurait-il participé à la mise en valeur d'un des siens : Nosgoth de la Tarentule.

Je me détournais de mes deux proies alors que leur corps inerte touchait le sol. Au moment de l'attaque, j'avais su que je portais le coup de grâce. Un double KO qui me satisfaisait grandement. Car aujourd'hui, j'avais combattu devant mon seigneur et maître. Et s'il avait su pour ma victoire contre Furyu de la Panthère, aujourd'hui il avait pu observer ce dont j'étais réellement capable de faire. Évidemment, je n'étais pas comme Casshern. Qui avait résisté à la défaite lors de mon précédent coup et qui s'était vaillamment battu pour ne pas sombrer. Bien sûr, je n'étais pas comme Straw, qui était parvenu à libérer une telle force qu'il avait littéralement brisé les doubles assauts qu'il avait encaissé. Mais à ma manière, je m'étais insinué dans leur esprit et je les avais vaincu.

Moi... L'assassin de l'ombre, fidèle suivant du Prophète Ephtal, j'avais terrassé deux adversaires dans une bataille rangée, un combat équitable mais qui avait permis à tous d'essayer de sortir du lot. Et nul doute qu'on y était tous parvenu. Mais seule la finalité m'importait. Je me tournais vers Ephtal, sans même aller vérifier l'état de mes compagnons. Il ne fallait pas oublier que je me moquais des autres. Solitaire j'étais, solitaire je resterai. Et s'ils mourraient pour ça, alors c'est qu'ils n'auraient pas été assez résistants. Mes blessures me faisaient un mal de chien mais j'aurai tout le temps pour me reposer. Je posais seulement un genou à terre devant mon maître, masquant la terrible douleur qui venait de m'envahir l'esprit. Sombrer maintenant n'aurait pas été digne.

- Seigneur, cette victoire - ma victoire - vous appartient. J'espère que je vous ai fait honneur.

Je n'avais pas besoin d'en dire plus. En somme, j'avais gagné pour lui. Moi, je m'en moquais. Seules mes compétences d'assassin avaient de l'importance. Et ce combat venait de m'ouvrir les yeux sur une de mes capacités latentes. Ces ombres... Je devais apprendre à les manipuler à ma guise. Mon entraînement reprendrait dès le lendemain et je savais déjà sur quoi le baser.

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Premier repos

Et ainsi tout s'achevait ! Ephtal était resté à l'écart. Assez loin pour ne pas les gêner, à aucun moment. Observant la lutte acharnée entre ces trois fauves. En dehors de ses Cardinaux, il s'agissait des guerriers dont il pouvait être le plus fier. Les éléments les plus combatifs. La Mante, qu'il estimait trop arrogante et orgueilleuse mais dont les coups étaient redoutables. Le Python qui lui avait fait montre de sa volonté de se mettre en valeur et qui n'avait pas manqué de le faire ici. Et enfin la Tarentule, l'élève duquel il était le plus fier, son assassin, son ombre... Et maintenant, c'était terminé. Nosgoth s'était montré victorieux sans que cela ne se joue à grand chose. C'était un bon affrontement... Et chacun de ces trois Berserkers avait sans doute appris aujourd'hui. Chacun d'eux s'était battu jusque dans ses retranchements et avait eu matière à progresser. Ainsi, son but serait atteint, car c'était bien là son objectif principal depuis le début. D'accord, il y avait aussi d'autres raisons... La gloire d'Arès en était une, bien entendu ! Et cela, il faudrait le rappeler au gagnant de ce tournoi.

Tu m'as fais honneur, oui. Mais plus encore, tu as fait honneur à notre maître. Arès pourra être fier de toi, Nosgoth. Et il n'oubliera sans doute pas avec quelle hargne tu t'es battu en son nom.

Il tapa une fois du bout de sa faux sur le sol, et le bruit alla se fracasser contre les parois pour revenir de plus belle sous forme d'écho. C'était le signal. Une demi-douzaine de gardes pénétrèrent l'endroit, ainsi que trois prêtres. Ils allaient s'occuper des participants, faire en sorte de panser leurs blessures. Ne sachant pas si ses fauves pouvaient encore tous l'entendre, il allait tout de même parler à nouveau avant qu'ils soient emmenés.

Je suis fier de vous tous. Vous vous êtes bien battus, et je sais maintenant à quel point je pourrai vous faire confiance dans les prochains combats que nous aurons à mener ensemble. Je n'oublierai pas vos prouesses. À présent, tâchez de vous remettre rapidement. La prochaine fois que je réclamerai de vous que vous vous battiez, vos adversaires seront tout autres, et n'hésiteront pas à vous abattre... D'ici là, faites en sorte de devenir plus puissants encore. Alors, peut-être que vous parviendrez à tous vous tenir debout à la fin, cette fois...

Ce n'était pas un reproche, mais une forme d'encouragement pour lui. À présent, il n'avait plus rien à ajouter. Le Prophète se retira donc sur ces mots, quittant la plus spacieuse salle d'entraînement dont la citadelle disposait...

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Fin du tournoi. Bien joué à vous trois, et félicitations à Nosgoth pour sa victoire !
Ne faites pas la même erreur que certains lors du premier tour : ce combat compte comme combat officiel, vous pouvez donc vous ajouter votre XP dans votre deck/feuille de perso.

Je regardais le prophète quitter la place, fier d'avoir réussi une fois encore à me montrer digne de son enseignement. Quant au dieu que je servais, je savais que je lui avais rendu hommage en sortant vainqueur de ce tournoi. Pouvoir se hisser ainsi au dessus des autres et ressortir avec le titre glorieux de champion d'Arès, ce n'était pas donné à tous. Et je comptais bien profiter de ce statut particulier encore un peu. Je n'étais peut-être qu'une ombre, assassin de formation, mais je venais clairement d'envoyer un message à tous : il faudrait compter sur moi lors des batailles à venir. C'était désormais acquis.

J'observais un instant les prêtres prendre le relais auprès du Python et de la Mante. Deux adversaires redoutables, c'était une évidence. Mais finalement, la puissance de frappe n'était pas la chose la plus importante dans un combat, loin de là. Il était temps aussi pour moi de quitter la place. Ce que je fis de suite. Mais alors que j'arpentais désormais le corridor pour rejoindre le coeur de la citadelle, quelque chose attira mon attention.

Levant mon bras, je constatais ce tremblement si particulier. Ce tremblement annonciateur du manque le plus terrible qui soi pour moi. Et avec lui, cette faim inassouvissable, celle qui revenait de plus en plus souvent. Et la cause en était cette cuirasse, évidemment. Je fermais le poing, essayant de contrôler cette pulsion qui pouvait me condamner. En vain. Je pourrais encore tenir une journée, voire deux si je restais en retrait. Mais il me faudrait assouvir cette faim si particulière, qui me poussait à me nourrir de viandes. Humaines. Je devais avant tout me poser. Et tenter d'oublier cette drogue qui me tenaillait ainsi.

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Repos 3