Il était une fois une princesse. Cette princesse au destin compliqué devint protectrice d’une déesse. LA déesse. Ça c’est pour la petite histoire. La rumeur qui court au sanctuaire depuis peu est intrigante pour le moins. Une princesse, rien que ça. La première fois qu’elle est parvenue aux oreilles de Mercurio, se dernier se tenait dans un bar, à moitié affalé sur une table pour ne pas changer. Cela l’avait sourire, sans plus avant de retomber dans sa léthargie post-alcoolique. La seconde fois où il l’entendit par contre… à jeun et l’esprit clair, un grand sourire vint s’afficher sur son visage. Un sourire de prédateur. Une princesse, c’était du haut niveau, bien plus haut que ce qu’il avait plus placer dans son lit jusqu’à maintenant…

Logiquement, il avait préparé son coup. Sans avoir l’air, il se renseigna sur les habitudes de la dite princesse, notant précieusement ses informations dans son esprits. Enfin, le jour J, l’opération « Peach » fut lancée. Marchant dans l’une des rues d’un des villages adjacent au sanctuaire, il remontait la petite côte. Selon ses renseignements, sa demoiselle prenait cette même route pour revenir dans le lieu protégé par le cosmos d’Athéna. Ce qu’elle y faisait, il n’en savait rien et s’en fichait éperdument. Probablement pour allez acheter des fruits au marchand du coin. Dans tout les cas, il la reconnut aisément en haut des rues, sa cicatrice reconnaissable entre mille.

Marchant à sa rencontre, il paraissait passionnément intéressé dans un codex qu’il avait en main. Un petit coup d’œil arrivé à moins d’un mètre de sa cible et ils se rentraient dedans. Dans un « Ho ? » tout à fait innocent, son faux centre d’intérêt lui tomba des mains pour mieux les libérer à l’encontre de la poitrine visé. S’en servant autant pour s’empêcher de tomber que pour…expérimenter. Le mouvement l’emmena tout de même au devant de la demoiselle, la dépassant d’un pas. Ses cheveux doré vinrent chatouiller quelques centièmes de secondes son nez avant de s’envoler, les deux corps se séparant. Comme au ralenti, Mercurio les regarda eux, elle et son air mutin (enfin pour lui). Sans pouvoir sans empêcher, il sentit le rouge lui monter eux yeux et ses mêmes yeux prendre une forme des plus particulières.


Plusieurs clignements de paupières plus tard, il reprenait enfin ses esprits. Ou tout du moins ce qu’il en restait.

-Heu…c’est que heu… Yo ! Je m’appel Mercurio, désolé pour tout à l’heure, je ne faisais pas attention. Et vous êtes ?

Mercurio reste un moment planté devant l’avalanche de paroles haché qui lui tombe dessus. Finalement, un petit sourire sardonique passe négligemment sur son visage, bien vite renvoyer dans els cois de son âme. Réajustant sa cape sur ses épaules, une petite tapette pour en enlever la poussière imaginaire et il se retourne vers la charmante demoiselle. Mimant d’enlever un casque aussi imaginaire que la poussière, le Centaure se penche avec plein de manière.

-Mercurio, Silver saint du Centaure pour vous servir.

Le jeune homme se releva, plongeant son regard bleu ciel dans les yeux gris de la jeune femme. Subjugué il était et en lui, la pression du jeu s’affirmait de plus en plus. Un grand sourire franc affiché mais presque pas pensée, il se rapproche d’un petit pas, réduisant la distance les séparant de quelques centimètres.

-Je me ferais une joie de réparer ce malencontreux choc par un des plus…appréciable.

Air séducteur, cheveux blonds agité par la brise, il ne manquerait plus qu’une petite étoile à ses dents blanches. Faute de, le centaure attrape la main de la princesse et la baise du bout des doigts. Tandis qu’il remonte les yeux mais sans lâcher la main de l’inconnue, ni surpasser la demoiselle de sa taille, histoire de se montrer moins menaçant, il reprend la parole.

-Et à qui ais-je l’honneur de contempler la beauté ?

Le sourire s’agrandit encore, celui du loup contemplant le gentil mouton. Celui du prédateur et de sa victime. La rumeur dépasse ce qu’il imaginait, ravi au plus haut point, il rêve déjà d’arriver à ses fins avec la demoiselle. Belle à désirer, belle à courtiser malgré ces quelques…inflexion directive. On est princesse ou on ne l’ai pas pense-t-il. Son regard se posa sur une mèche rebelle et tout en gardant la main droite de la demoiselle, la sienne vint caler la mèche folle derrière l’oreille de sa courtisée.

-Voila qui est mieux. Votre chevelure est à la hauteur de votre visage. Je suis subjugué devant tant de perfection Ma Dame. Vous surpassez n’importe laquelle des femmes de ces contrées. Le Destin vous as posez sur mon chemin, il ne peut en être autrement.

Enfin, dans un dernier sourire qu’il estimait ravageur, Mercurio termina sa première envolée de séduction.

-Où étiez-vous durant toutes ces années passées loin de vous ?

Les yeux sont les fenêtres de l’âme à ce qu’il parait. Qu’a pu voir le jeune femme dans ceux du centaure ? Il n’en sait rien mais ça lui plait. Comme une…. réponse. Les mots qui s’en suivent achève de le convaincre. Le jeu de l’amour est un jeu, cruel, beau et parfois juste fun. Mercurio se relève donc, le dos bien droit et d’un léger hochement de buste, accepte le défi.

-Il en sera fait selon vos souhaits !

Seulement, ce qu’elle ne voit pas lorsqu’il se penche c’est que lui aussi sourit. Dès qu’il se relève, il attrape par le col un passant, collant son visage contre le sien. Il lui murmure quelques mots à l’oreille avant de laisser s’enfuir mort de peur le pauvre bougre. Son sourire, celui de prédateur n’a pas quitté ses lèvres mais il est habilement camouflé par un qui parait plus franc. À peine si le coin des lèvres peuvent donner des doutes. Son bras se développe rapidement et vint se situer dans le creux du coude de la princesse. Cette fois-ci c’est lui qui se rapproche du visage étranger pour se porter à son niveau, yeux dans les yeux à quelques centimètres d’écarts.

-Et si on allait se balader en attendant que cette gentille personne nous prépare tout ça ? Ils ne nous en voudront pas vous n’inquiétez pas.

Sans attendre de réponse, le jeune Centaure débute la promenade. Un pas vigoureux, décidé pour entrainer la demoiselle avec lui puis plus ralentis une fois celle-ci l’ayant suivit. Aujourd’hui, il est en contrôle, il l’a décidé. Plus précisément, il mène une valse particulière et entends bien surprendre sa partenaire avant qu’elle prenne le relais.

-Malgré tout ça, nous ne m’avons ne serait-ce que révélez votre nom. Quel déception, quel crève-cœur que ne pouvoir vous appelez par votre, j’en suis persuadé, si jolie pseudonyme. Non pas que je doute de votre parole mais un petit morceau de pain serait le meilleur moyen d’arrêter la faim d’information qu’on votre plus dévoué serviteur à votre encontre.

Toujours bras-dessus, bras-dessous, Mercurio emmène sa toute nouvelle dulcinée vers les coins les plus sympathiques des environs : fontaine, colline de vergers libérant une ombre apaisante,… Il lui parle avec des mots doux, lui prononce des poèmes au creux de l’oreille sur sa beauté.

-Laissez-moi vous avouez ma Dame que je suis ravie du temps que vous m’accordez. Cela me réchauffe le cœur que de pouvoir marcher à vos côté et peut-être m’avance-je trop mais peut-être…que ce sentiment est réciproque.

Non loin, une des grandes places du village avait été prise d’agitation. La petite menace ainsi que l’ordre d’être un envoyé d’Athéna, avait suffit pour convaincre l’individu de tout à l’heure. Le tour des environs, juste assez pour cuisinez le gâteau voulu. Au centre, deux chaises, pour les deux protagonistes. Confiant, Mercurio l’amena au bord de la foule.

-Vos désirs sont des ordres.

Il ne restait plus qu’à voir si elle tiendrait parole. Il s’en réjouissait déjà.

Il m'emmène, il me guide, il ouvre la marche de son enthousiasme débonnaire. Moi, dans cette promenade sur-réaliste, je redécouvre les lieux. De même qu'une rue peut vous paraître méconnaissable de nuit, une large avenue ou une discrète venelle peut prendre un tout autre visage si l'on vous accompagne. Tout est une question de vision, de vision du monde ; ajoutez-y un élément important, un élément aussi tourbillonnant et égocentrique - dans le sens littéral du terme - que Mercurio, et le monde change. Il prend les échos de sa voix plaisantine, le reflet bleuté de ses yeux, se grime avec la joie pétillante que dégage le Centaure et qu'il donne volontiers sans même s'en rendre compte.
A mon oreille il chuchote les mots des autres, les lettres de ces poèmes que parfois j'aimais garder auprès de mon coeur pour me les réciter dans la solitude. Qu'on me les serve amène un sourire sur mes lèvres.

Je me figeais net lorsque nous revînmes à notre... point de départ. Le jeune homme avait été jusqu'à, sans pudeur ni retenue, faire des citoyens nos serviteurs. Quelque part, la princesse en moi se réjouissait de cet acte et aspirait, avec beaucoup de puérilité, à recouvrer un statut désormais perdu. Mais - et cette facette de moi-même n'était pas plus mature - l'enfant qui résidait encore au fond de mon être s'en désolait, car Mercurio venait de briser la magie de l'intimité.
Même si, à sa façon, il en avait créé une autre.

L'initiative était trop belle pour être gâchée. Rassemblant toute l'assurance de l'effrontée, je me composais une mine un rien condescendante et pris place à la table. Malgré la hâte dans laquelle elle avait dû être confectionnée, la pâtisserie dégageait son arôme de beurre et de miel chauds jusqu'à mes narines, faisant infuser la faim dans mon estomac.
Gourmandise, fléau de l'individu indiscipliné.

- Vous déployez des efforts étonnants, relevai-je avec cette alchimie un peu ridicule de satisfaction et de complaisance qu'ont parfois les personnes maniérées.

Oui... à l'époque, je m'en souviens, Mercurio avait joué l'enfant. Et c'était précisément pour cette raison qu'il m'avait fait me sentir si immature. Car pour lui, son attitude n'avait été qu'un jeu ; sans pour autant devoir se forcer pour avoir ce comportement, il avait toujours su ce qu'il en était. Il avait toujours vu la réalité derrière le rideau de la scène.
Pas moi. Moi, j'avais dû me forcer pour la voir. J'avais dû me forcer pour me rendre compte du fait que ces principes auxquels j'attachais du crédit - que j'étais de sang royal, que j'avais une grande destinée, que j'étais meilleure que les autres - étaient en réalité dépourvus d'importance.

Peut-être à son insu, c'était le Centaure qui me l'avait appris.

Aussi, en lui disant ces mots, sentis-je un feu aux relents de honte parcourir mes joues. Je sentais que j'aurai dû me sentir davantage femme que cette petite enfant gâtée - et me conduire en conséquence.

- Je... Vous n'aviez pas à faire tout ça, marmonnai-je, les yeux baissés sur le gâteau odorant.

Cette princesse était assez pénible tout de même. Un vrai prédateur ne lâchant pas sa proie. Pour le coup, la proie était ses informations. Malgré les nombreuses tentatives du Centaure, il ne savait officiellement toujours rien de la demoiselle. Assis sur une chaise retournée, les mains sur le dossier, il contemplait la jeune femme. Ses mains finement ciselé comme le reflet du soleil dans sa chevelure d’or. D’un coup d’œil très appuyé à quelques personnes, il fit comprendre à la foule de disparaitre. Ces derniers plus qu’heureux de retourner à leurs occupations, s’en allèrent, non sans grommeler à propos de l’inutilité de tout ceci. Bientôt, les deux jeunes gens, restaient seuls dans cette large place. Le chevalier du Centaure finit par plonger son regard dans celui de l’étrangère. Sans un mot, sans presque aucun mouvement que sa poitrine se soulevant au rythme de sa respiration, il l’observait.

Il sentait la tension dus au silence grandir toujours plus forte jusqu’au point culminant où vous auriez dis n’importe quoi pour juste briser ce silence gênant comme ces yeux scrutateur. Alors, un sourire amusé se dessina sur les lèvres du jeune homme.

Il attendit encore un peu.

Puis enfin, il ouvrit les lèvres, prenant tout son temps pour prononcer les quelques mots qu’il avait pensé de longues minutes plus tôt.

-Vous êtes une énigme difficile à ouvrir ma Dame. Osais-je vous demandez votre nom que vous me mettiez au défi de mettre en place tout ceci. À peine le fus-je que vous vous dissimuliez derrière votre part de gâteau. Ne vous méprenez pas, j’apprécie ce petit jeu, vitre nom n’en sera que plus relevé de saveur, je n’en doute pas mais je crois me souvenir que vous m’aviez donné votre parole non ? Pas aussi clairement bien sûrs. Toutefois…

Le centaure laissa trainer sa voix avant de s’avancer sur sa chaise. Plus exactement, il déplaça son poids pour que celle-ci ne se renverse, le dossier vers la princesse. Dans la suite du mouvement, il se déporta également, se rapprochant de la demoiselle d’un demi-pas. En un instant, il dévora les quelques dizaines de centimètres les séparant. En un instant, son visage se trouve presque en contact avec celui de sa belle, leurs nez s’effleurant à peine, le regard du centaure plongé dans celui de la jeune fille. Ses yeux pétillant de bonheur. Il resta ainsi, légèrement au dessus de la demoiselle, la dominant de quelques pouces et la forçant à lever le nez vers lui. Le silence débuta de nouveau d’une manière plus chaleureuse, plus connivent, plus intime également que jamais. Sa voix se fit suave lorsqu’enfin il reprit la parole.

-Bonjour.

Un simple mot mais prenant un tout nouveau sens. Si proche physiquement, il dégageait de ce simple mot une redécouverte, comme si Mercurio voyait pour la première fois la princesse devant lui et non plus le fantasme qu’il s’en faisait jusqu’à présent.

-Quel est votre nom lune de mon cœur ?

Tout le monde. Tout le monde s'est déjà un jour retrouvé dans ces moments où vous avez tellement de choses à dire, mais où les mots sont si imparfaits, si incorrects vis-à-vis du fond de votre pensée, que vous ne parvenez pas à choisir lequel vous allez prononcer. Un léger tremblement s'empara de mes épaules.
Un imperceptible hoquet naquit au fond de ma gorge mais ne parvint pas à la franchir lorsque le jeune homme vint presque se coller à moi. Il se tenait juste là, amusé, enjôleur, me donnant l'impression de s'être substitué à tout ce qui m'entourait. C'était fascinant, cette façon qu'il avait de présenter les choses sous un autre angle... celui du jeu passionné, à la limite du désir et de la plaisanterie. Il était bien trop espiègle, bien trop subtil. Il semblait doué d'un véritable instinct pour charmer... C'était trop pour une petite princesse comme moi. Trop pour que je parvienne à tenir.
Tenir était insupportable.

- Bonjour.

Le mot était tombé et avait emporté avec lui toute la tension qui m'habitait. Je me détendis en m'accrochant à sa seule voix, cessant de craindre sa promiscuité. J'avais réussi à le fuir, un peu, jusqu'à présent. Mais... mais il avait utilisé ce silence, en avait fait un cap qu'il venait de dépasser. M'emportant avec lui.
Bien trop subtil... pour pouvoir tenir, encore...

- Je...

Je frémis. La tentation était là. Poignante comme une main sur le coeur. Je pouvais laisser beaucoup de choses derrière moi dans les secondes à venir, je le sentais. Et cette certitude me terrifiait autant qu'elle m'attirait. Je pouvais braver les interdits qu'on m'avait assénés pendant vingt ans. Je pouvais les écarter de mon chemin et goûter à ce qu'on m'avait dissimulé. C'était vingt ans d'inexpérience que ce jeune homme me proposait.
C'était mon imagination, mais... je sentais sa présence, son corps, à côté de moi. Comme un trésor inconnu et ondoyant de chaleur que mes mains brûlaient de découvrir et de toucher. Le masque mal assuré de mes expressions - amusement, dédain, fermeté... vola en éclats, pour ne plus laisser transparaître qu'une écrasante timidité.

- Je...

Il fut encore plus ténu que le précédent, étouffé à peine était-il prononcé. Un besoin impérieux me frappa au creux de mon être, et j'en pris conscience avec un certain effroi. Besoin, oui. La tentation, prégnante, qui terrassait mes inhibitions. Personne pour m'en empêcher. Personne pour m'arrêter. Rien que ce garçon aux cheveux de paille qui avait déjà ouvert toutes les portes nécessaires.
Je me tendis en avant, comblant encore la distance entre nous. Je sentais toute la tiédeur de sa peau. Il...

- Je m'appelle Orséis, soufflai-je entre mes lèvres qui restèrent entrouvertes. Esquive habile avec cette formule, pour ne pas avoir à le tutoyer. Ne pas avoir à choisir déjà avec "Appelle-moi", comme j'en avais eu... l'envie...

Je me sentais comme retenue par des chaînes. J'avais envie d'aller encore plus avant, de répondre à ce corps qui trépignait, mais... le vernis endurci d'une sévère éducation me retenait encore. Je venais de lui donner mon assentiment pour qu'il détruise mes entraves, mais seule j'en étais encore incapable.
Son nom. Mercurio. Ce fut, me remarquai-je, la première fois où je m'autorisais à penser son nom avec cet accent dans mon esprit. Cette affection.

Cette gratitude. Je ne lui en voulais plus de m'avoir abordée. Je ne désirais qu'une chose... qu'il me prouvât que tout ça pouvait aller quelque part, que tout ça n'était pas qu'un petit rien, qu'une petite fumerole qu'il proposait à n'importe qui avec son sourire éclatant.
Que même si tout ça devait prendre le temps qu'il fallait... qu'il ne renonce pas.

Qu'il ne renonce pas à moi.

Ce fut comme une acceptation, un accord. Les yeux de Mercurio se posèrent sur els lèvres de la jeune femme puis remontèrent dans ses yeux gris, presque blanc ? Dans ses cercles de glaces si attirant, si supérieur, si…noble. Puis avant qu’il ne s’en rende compte, ses lèvres s’étaient posé sur celles de sa princesse. Un instant qui sembla durer l’éternité pour le jeune centaure. Ses paupières s’étaient close comme pour mieux partager ce baiser, cette reconnaissance d’une attirance, cette consécration aussi quelque part. Le guerrier se dégagea d’Orséis, enfin il connaissait son nom et se rendit compte qu’il avait arrêté de respirer depuis qu’il lui avait parlé.

Il avait attendu, espérer qu’elle réponde à ses appels et à ses questions. De fait, alors qu’il se retirait de nouveau à quelques centimètres, un sourire que certains calcifierais de niais prenaient place sur son visage. Un petit rire s’échappa de ses lèvres, un rire tout simple, heureux. En un moment, le chasseur était devenu le chassé. Le séducteur le séduit. Il avait le souffle court, presque aussi incapable de prononcer un mot comme sa compagne quelques instants auparavant. Il se noyait dans ses prunelles délicates et il lui fallut toute sa conscience pour reprendre le fil de ses pensées.

-Bonjour Orséis.

Là encore, comme le baiser, il exprimait en ses paroles l’acceptation de l’autre. Sa beauté, sa gentillesse, sa timidité à croquer. Son sourire niais ne voulait pas quitter son visage et il avait abandonné l’idée de le faire partir, espérant juste que la princesse ne serait pas trop jugeante à son égard.

-Je…

Un nouveau rire quand la réciproque de la situation le frappa. Il se donna une petite tape mentale pour se remettre de ses émotions, prenant la main de sa bien-aimée. La baisant de nouveau du bout des lèvres. Cette fois-ci, par contre, il l’avait apporté à son visage plutôt que s’abaisser à celle-ci. Ainsi, il ne se départageait pas du contact entre leurs regards.

-Vous m’avez séduit. Je ne sais que pensée excepté à vous. Je me perds dans vos iris glacés et votre parfum m’enivre comme jamais. Quel peut-être mon destin si ce n’est à vos côtés ?

Mercurio prit la seconde main d’Orséis, heureux au possible. Il les tenait et ne voulait plus les lâcher, jamais. Il la contemplait encore et encore sans s’ennuyer. Il mourrait d’envie de l’embrasser mais dorénavant hésitait à faire le premier pas, ou le second plus précisément.

-Pour tout vous dire, on m’appel Mercurio du Centaure. Je suis un chevalier de la déesse Athéna. J’habite là haut, au sanctuaire. Ma vie est faite, formé pour servir la déesse mais dans mon cœur, il ne se trouve que vous à présent. Sans vous…sans toi, je ne suis plus rien.

Le chevalier fit un petit pas, un tout petit pour se rapprocher de sa belle. Ses yeux étaient plein d’espoir mais aussi d’incertitude. Il l’avait embrassé, elle ne l’avait pas rejeté, cela ne voulait pas autant dire qu’elle ressentait ne serait-ce que le quart de la moitié de ce qu’il ressentait. Seul un baiser pourrait lui donner confiance et bonheur à jamais.

Pour un peu, il se crut dans un compte, espérant qu’ils « vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfant »…